Le Râle d'eau (Rallus aquaticus)

Publié le 12 Mai 2024

Râle d'eau  (Rallus aquaticus) - Photos Claudy Stenger
Râle d'eau  (Rallus aquaticus) - Photos Claudy Stenger
Râle d'eau  (Rallus aquaticus) - Photos Claudy Stenger
Râle d'eau  (Rallus aquaticus) - Photos Claudy Stenger

Râle d'eau (Rallus aquaticus) - Photos Claudy Stenger

Voici un oiseau que vous aurez du mal à voir vu son habitat et ses mœurs. Ce sera plus facile de l’entendre encore faut-il reconnaitre ses nombreux cris.
Roland


Nom scientifique Rallus aquaticus Linnaeus, 1758

Origine du  nom : « rallus » vient du latin et signifie  « le pic » et « aquaticus», signifie en latin   «aquatique, de l’eau ».

Nom allemand : Wasserralle

Nom anglais : water rail

Observation: le 20 mars   à Wissembourg (67)

Classification et famille: celle des Rallidae  qui sont des oiseaux terrestres et aquatiques, de taille petite à moyenne, 11 à 60 cm de long. Elle comprend 130 espèces pour 30 genres.  Beaucoup sont présents dans le Pacifique et l’Océan Indien. Ils ont un cou assez long, un bec de moyenne longueur en forme d’épée, de grandes ailes et de fortes pattes. Les foulques gallinules et poules d’eau en font partie. Les plus anciens fossiles du Râle d’eau remontent environ à 5 millions d’années sur le Vieux Continent.
 
Dimensions et poids : ce Râle d’eau  mesure de 23 à 28 cm de long, pour 38 à 45 cm d’envergure.
 Poids : 100 à 160 g environ pour le mâle. La femelle pèse  30% en moins. Exceptée cette différence de poids, les deux genres sont semblables.

Longévité : 8  ans

Description : c’est un oiseau qui ressemble à une mini-cigogne trotteuse mais avec un bec de plus petite taille.
Le dessus est brun rayé de noir, le dessous bleu grisâtre rayé de noir. Le bec, très effilé, est mi-long et rouge, la queue est courte et les pattes de couleur rose chair à brun sont puissantes. L’allure générale est celle d’un trotteur au corps aplati assez haut sur pattes, ce qui lui facilite le cheminement et le passage entre les roseaux.

Chant :
Le chant du  Râle d’eau est très varié. Celui enregistré ici est une succession de sifflements brefs ascendants.
Tout au long de l’année, il émet des cris qui ressemblent à des grognements de porcs. Lorsqu’il est en vol, il émet un sifflement aigu. Quand il fait la cour ou quand la femelle appelle ses petits les sons sont encore différents.

<>

faible profondeur, riches en vase et végétation. Les roselières lui offrent un bon abri mais, selon le pays d’autres plantes comme le Cladium marisque, le Jonc maritime offrent également un abri sûr au Râle d'eau s’ils sont en forte densité. Il est assez rare mais présent un peu partout sauf en montagne et dans le Sud ouest.
On le trouve en Europe, Sibérie centrale et jusqu’en Chine de l’Est.

Nourriture : son régime est omnivore. Il consomme beaucoup d’insectes et  leurs larves, en particulier des libellules, des coléoptères… des petits mollusques,  des batraciens (têtards, tritons, grenouilles…) capture des petits oiseaux ou micromammifères. En hiver il consomme davantage de végétaux, graines, fruits et pousses divers.

Comportement :
Le Râle d’eau est un oiseau qui sait rester très discret à l’abri dans les roselières. Pour cette raison ses habitudes de vie restent peu connues car il est
difficile à observer. Il marche en levant les pattes et se tapit à la moindre alerte. Il nage si nécessaire, par saccades, contrairement aux autres oiseaux aquatiques à la nage glissante.

Nidification : le Râle d’eau est monogame et très territorial. Après une parade nuptiale accompagnée de cris, le couple cherche après l’accouplement, à établir un nid à l’abri dans une roselière dense, une cariçaie ou équivalent  d’un marécage. Le mâle désigne un endroit pour établir le  nid. Il va être construit au ras de  de l’eau avec les matériaux trouvés à proximité : vieux roseaux, herbes. Ce nid mesure 13 à 16 cm de diamètre pour 7 cm de haut. Le territoire défendu  par le couple varie selon la richesse du milieu, de quelques centaines de m² et 30 m de distance d’autres couples dans l’estuaire de la Seine à 1 hectare par couple dans nos régions.  Le Râle d’eau peut défendre de manière agressive son territoire contre ses semblables mais aussi contre d’autres espèces.
De fin mars à mi-juillet, la femelle pond de  6 à 11 œufs de 3 X 2 cm. Leur couleur est écrue tachetée de foncé. Ils sont surtout couvés par la femelle pendant 19 à 20 jours. Le mâle la ravitaille pendant ce temps.
Les poussins restent près du nid pendant 4 à 5 jours et dépendent encore de leurs parents pendant 2 semaines supplémentaires. Les jeunes sont autonomes après 5 semaines  et peuvent seulement voler après 2  mois. Ils sont nourris d’abord d’insectes, chenilles puis graines broyées et régurgités.


Migration : Le Râle d’eau qui habite et niche dans les régions du Nord en été, migre vers le sud à partir de septembre. Les populations françaises sédentaires, sauf  en cas d’hiver rigoureux, se trouvent ainsi renforcées en hiver.


Confusion et sous-espèces : de loin, il n’est pas facile de le différencier des espèces voisines comme la Marouette ponctuée et la Marouette de Baillon. Ces dernières sont peu ou pas présentes dans notre région.

Protection et prédateurs: cet oiseau est protégé par la loi et classé EN, en danger au niveau national, CR, critique dans plusieurs régions. Ses populations semblent stables. J’utilise à dessein le verbe « semble », car c’est un oiseau difficile à localiser et donc à compter. Si sa population donne l’impression d’augmenter dans certains pays, c’est juste parce qu’il est mieux recensé qu’autrefois.
Les principaux dangers qui le guettent sont la chasse et la disparition de son habitat, les grandes zones humides, les roselières. Un autre danger est la prédation des jeunes et des œufs par des carnivores aquatiques comme la Loutre d’Europe et des oiseaux aquatiques, le Butor étoilé et le Héron cendré.
La population européenne se monterait à plusieurs centaines de milliers de couples

Article illustré par notre talentueux collègue photographe naturaliste, Claudy Stenger. D’autres de ses photos sont visibles sur Flickr (cliquer)



Texte  Roland Gissinger (Anab) synthèse de sites internet et livres


Bibliographie :  
Le Râle d'eau  (Rallus aquaticus) INPN
The water rail wikipedia en  
Espèces chassables en France au 10 mai 2024

 

Rédigé par ANAB

Publié dans #Oiseaux, #Biodiversité de notre région

Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article
T
Claudy Stenger: the Bird Whisperer.<br /> <br /> On a toujours l'impression que les oiseaux savent qu'il est là, et qu'ils ont pleinement confiance en lui. Il doit dégager une certaine quiétude.<br /> Si l'on clique sur le dernier lien, on se rend compte que le Râle d'Eau est encore sur la liste des oiseaux chassables. Est-ce vraiment le cas?<br /> <br /> Merci à Claudy pour les superbes photos, à Roland pour l'article et à Bern@rd pour la proof reading. Pourquoi n'y ai-je jamais pensé 😳?
Répondre
A
Merci Toll de souligner les performances de Claudy et celles de notre correcteur maison, Bernard.<br /> <br /> Oui le Râle d'eau, espèce rare est sur la lise des oiseaux chassables. C'est bien pour cette raison que la chasse était un des dangers pour cet oiseau.<br /> <br /> Cette liste est d'ailleurs totalement aberrante. on y trouve le Courlis cendré en voie d'extinction dans de nombreuses régions. <br /> Que ne ferait-on pas pour faire plaisir au lobby des chasseurs!<br /> Roland
B
Belles photos, bravo !. J'imagine la patience et la ruse nécéssaires pour arriver à les photographier dans leur milieu naturel.
Répondre
A
Oui Bern@rd, je ne sais pas comment il fait!<br /> Merci pour Claudy<br /> Roland
A
Bravo aussi au relecteur. 😎
Répondre
A
merci pour Bernard qui fait un travail très important et nécessaire. Vous échappez grâce à lui, à de nombreuses fôtes, boulettes et autres coquilles en tous genres et à du français approximatif. <br /> Mais pourquoi restez-vous dans les anonymes? <br /> <br /> Roland<br /> Roland