Succès pour les sauveteurs d’orchidées de Natur&ëmwelt

Publié le 7 Juin 2024

Georges Moes sur une pelouse semi-sèche réanimée près de Wintrange. Il se réjouit de voir que les orchidées semblent s’y sentir bien.

Georges Moes sur une pelouse semi-sèche réanimée près de Wintrange. Il se réjouit de voir que les orchidées semblent s’y sentir bien.

paru sur virgule le 26/5/2024- signalé par Claudine, merci Claudine.


Un projet en partie européen (au Luxembourg)

Les écologistes de Natur&ëmwelt ont renaturé de nombreuses prairies le long de la Moselle. Des orchidées sauvages poussent désormais sur de nombreux sites.
Elles sont un peu cachées derrière des haies ou un peu à l’écart des chemins de randonnée: les prairies d’orchidées sauvages que l’association Natur & ëmwelt a fait revivre ces dernières années.

Un entretien particulier

«Il s’agit par exemple de l’orchis à casque, qui n’existe plus qu’à quelques endroits au Luxembourg», explique Georges Moes en désignant une puissante inflorescence violet clair. En observant attentivement la pelouse semi-sèche ressuscitée, on découvre régulièrement de jeunes arbres ou des plants de haies épineux parmi les fleurs et les graminées. Ils indiquent à quoi ressemblait l’endroit il y a encore quelques années: «Fin 2017, nous avons obtenu cette surface de la commune de Schengen et l’avons débroussaillée. À l’époque, tout le terrain était envahi par la végétation, seul un petit îlot de quelques mètres de diamètre était libre», raconte Georges Moes. 

Ces dernières années, natur&ëmwelt a loué ou acheté de nombreux terrains à l’est. La première chose à faire est alors de faire intervenir de grosses machines pour débroussailler et enlever les petits arbres.

Ces dernières années, natur&ëmwelt a loué ou acheté de nombreux terrains à l’est. La première chose à faire est alors de faire intervenir de grosses machines pour débroussailler et enlever les petits arbres.

Pour que la forêt ne reprenne pas possession de la surface, la pelouse semi-sèche doit être fauchée une fois par an. «Le mieux serait de faire pâturer des chèvres ou des moutons. Avec leur fourrure ou par leurs excréments, ils contribuent, en effet, à propager les graines», explique Georges Moes. À Schengen, une tentative de pâturage avec un troupeau de moutons s’est toutefois mal terminée: la prairie abrite en effet également des colchiques d’automne, une fleur ressemblant à un crocus et hautement toxique. Un agneau a mangé cette fleur et en est mort. 

 
Une nouvelle génération issue du laboratoire

Les experts en orchidées de Natur&ëmwelt veulent à l’avenir multiplier en laboratoire des espèces rares d’orchidées indigènes au Luxembourg et lâcher dans la nature les jeunes plantes qui en sont issues.

Le procédé est bien plus efficace que de laisser la nature suivre son cours, mais il comporte aussi des pièges. Ainsi, la première tentative avec une banque stérile a échoué l’année dernière, car l’air ambiant s’est infiltré et les jeunes plantes ont moisi. Mais si tout se passe bien lors de la prochaine tentative, les jeunes orchidées pourraient renforcer les populations existantes ou être introduites dans de nouveaux sites.

Pour les espèces d’orchidées qui existaient autrefois au Luxembourg, mais qui sont aujourd’hui éteintes, l’importation de graines de l’étranger serait également une autre possibilité.  

À Wintringen, la prairie est isolée et n’est accessible que par un étroit chemin de terre. «Ce serait trop compliqué d’y faire paître des animaux. Une entreprise de bergerie refuserait», estime Moes. 

Les orchidées peinent à prendre racine selon les endroits

Les résultats sont visibles sur les surfaces renaturées du projet cofinancé par l’UE, mais il s’agit généralement de petits sites. Sur l’ensemble du pays, il y a de moins en moins de surfaces sur lesquelles les espèces d’orchidées indigènes peuvent s’épanouir. «En règle générale, les choses se passent ainsi: les parcelles sur lesquelles il est possible de circuler avec de grosses machines font l’objet d’une agriculture intensive», explique Georges Moes. «D’autres surfaces sont abandonnées et tombent en friche, des haies et des buissons y prolifèrent bientôt. Pour les orchidées, ni l’un ni l’autre ne convient.»

Pourtant, les conditions climatiques changent justement en faveur des orchidées, qui aiment les étés chauds et les hivers doux. Moes a déjà observé que certaines espèces sont de nouveau plus fréquentes, même sur les accotements des routes de campagne, à condition que ceux-ci ne soient pas fauchés au mauvais moment. Ces plantes étonnantes peuvent également s’installer dans les jardins privés. Pour cela, le propriétaire ne doit pas fertiliser le sol et ne doit de préférence tondre qu’une ou deux fois par an, et il obtient en échange un véritable accroche-regard dans son jardin. 
L’orchis pourpre est la plus grande espèce d’orchidée du Luxembourg. Elle se  distingue par sa couleur vive et son inflorescence conique.  2

L’orchis pourpre est la plus grande espèce d’orchidée du Luxembourg. Elle se distingue par sa couleur vive et son inflorescence conique. 2

L’orchis mâle est une rareté. Elle ne pousse plus que dans quelques endroits du pays.  3 / 5 L’orchis mâle est une rareté. Elle ne pousse plus que dans quelques endroits du pays

L’orchis mâle est une rareté. Elle ne pousse plus que dans quelques endroits du pays. 3 / 5 L’orchis mâle est une rareté. Elle ne pousse plus que dans quelques endroits du pays

E,tre les orchidées, les prairies sèches abritent toute une série de fleurs typiques, comme l’euphorbe petit cyprès.

E,tre les orchidées, les prairies sèches abritent toute une série de fleurs typiques, comme l’euphorbe petit cyprès.

Rédigé par ANAB

Publié dans #Biodiversité hors région

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Commenter cet article
B
Comme quoi l'homme l'action de l'homme est parfois utile pour favoriser certaines plantes. Il recrée un écosystème qui a disparu. Au Rangen à Thann un débroussaillage régulier est entrepris sinon les fleurs<br /> plus rares dispraraîtraient.
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A
Bon moment Berna@rd de rappeler les effets (très souvent) bénéfiques des débroussaillages<br /> Roland
S
Très belles fleurs, même pour la maison
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A
Merci Sophie.<br /> Elles sont très belles mais si c'est pour la maison il faut les acheter dans une jardinerie sérieuse et pas dans un jardinerie receleuse ou chez quelqu'un qui les a cueillies dans la nature.<br /> Elles sont déjà tellement rares.<br /> Roland
T
Un article réjouissant. <br /> Ces belles photos me rappellent les promenades à vélo ou à pied, les orchidées et aussi, plus loin, le champ de colchiques d'automne dans les prairies du village de mon Alsace natale.<br /> L'agriculture est passée par là.
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A
Merci Toll, réjouissant car il montre que des retours en arrière (vers plus de biodiversité) est possible<br /> Roland