L’Épervière en ombelle, Épervière à fleurs en ombelle, Accipitrine (Hieracium umbellatum)

Publié le 31 Juillet 2024

L’Épervière en ombelle, Épervière à fleurs en ombelle, Accipitrine (Hieracium umbellatum)
L’Épervière en ombelle, Épervière à fleurs en ombelle, Accipitrine (Hieracium umbellatum)
L’Épervière en ombelle, Épervière à fleurs en ombelle, Accipitrine (Hieracium umbellatum)
L’Épervière en ombelle, Épervière à fleurs en ombelle, Accipitrine (Hieracium umbellatum)
L’Épervière en ombelle, Épervière à fleurs en ombelle, Accipitrine (Hieracium umbellatum)

L’Épervière en ombelle, Épervière à fleurs en ombelle, Accipitrine (Hieracium umbellatum)


Les épervières avec un peu d’habitude se reconnaissent assez facilement à leurs bractées en tuiles et leurs  fruits aux aigrettes grisâtres et  non plumeuses. Certaines épervières sont déjà en fin de floraison. Vous devriez trouver et reconnaitre celle-ci, plus tardive et en cours de floraison  
Roland  


Nom scientifique : Hieracium umbellatum aggr. L., 1753
synonyme : Hieracium canadense
 
Origine du nom : vient du grec « hierax», le faucon, car on croyait que ces oiseaux en mangeaient pour avoir une vue perçante et de « umbellatus », « en ombelle », comme son inflorescence qui rappelle un parapluie ou une ombelle.

 Autres noms communs :

Noms communs dialecte / allemand :  Doldige Habichtskraut, Dolden-Habichtskraut

Noms anglais :  Umbellate Hawkweed, Canadian hawkweed, narrowleaf hawkweed,


Date de l’observation: 8 août à La Petite Pierre (Bas-Rhin 67)

Famille de plantes : celles des  Astéracées (anciennement Composées) qui comprend la marguerite, le bleuet, le pissenlit, les centaurées. Cette famille de plantes est particulière car la fleur est en fait un ensemble de fleurs réunies en une tête serrée, on dit un capitule. C’est une famille de plantes très évoluée. Elle se signale aux insectes comme une grande et seule fleur. L’insecte visite plusieurs fleurs sur chaque capitule et plusieurs capitules. Les fleurs sont souvent munies d’aigrettes ou parachutes que le vent transporte au loin. Le nombre de fleurs et les aigrettes donnent de grandes facultés de dissémination. L’occupation des sols par ces plantes est plus rapide que par la plupart des autres plantes. C’est pourquoi de nombreuses astéracées, d’origine exotique sont invasives.
Particularité des épervières : elles sont vivaces, très diversifiées et de nombreuses espèces occupent tous les milieux. Il existe des spécialistes de ces fleurs, les hiéraciologues! En France métropolitaine il existerait 128 espèces du genre Hieracium différentes et plus de 4000 espèces ont déjà été décrites dans le Monde. Les épervières n’ont pas de lait à la coupure des tiges. Elles ont des fleurs ligulées jaunes et des akènes finement gravés tous semblables, sans becs,  tronqués à leur extrémité. Les aigrettes sont blanc-sale, raides, non plumeuses et souvent cassantes.
Le capitule de nombreuses espèces est entouré de bractées hérissées de poils glanduleux.

Aspect général 
grande épervière très feuillée, non glanduleuse

Hauteur: 30
à 120 cm

Tiges et racines: plante en grande partie glabre, à tige robuste, dressée

Feuilles: nombreuses (une cinquantaine)  le long de la tige et sans pétiole (sessiles). Elles sont lancéolées, velues, souvent dentées avec un bord enroulé et sans glandes en général. La taille des feuilles diminue de la base vers le haut. Les feuilles supérieures sont linéaires et leur longueur est égale entre 5 à 12 fois leur largeur. Important : à la floraison les feuilles basales sont desséchées ou ont disparu à l’opposé de nombreuses autres épervières.



 

L’Épervière en ombelle, Épervière à fleurs en ombelle, Accipitrine (Hieracium umbellatum)  et sa répartition selon INPN
L’Épervière en ombelle, Épervière à fleurs en ombelle, Accipitrine (Hieracium umbellatum)  et sa répartition selon INPN
L’Épervière en ombelle, Épervière à fleurs en ombelle, Accipitrine (Hieracium umbellatum)  et sa répartition selon INPN
L’Épervière en ombelle, Épervière à fleurs en ombelle, Accipitrine (Hieracium umbellatum)  et sa répartition selon INPN
L’Épervière en ombelle, Épervière à fleurs en ombelle, Accipitrine (Hieracium umbellatum)  et sa répartition selon INPN
L’Épervière en ombelle, Épervière à fleurs en ombelle, Accipitrine (Hieracium umbellatum)  et sa répartition selon INPN
L’Épervière en ombelle, Épervière à fleurs en ombelle, Accipitrine (Hieracium umbellatum)  et sa répartition selon INPN
L’Épervière en ombelle, Épervière à fleurs en ombelle, Accipitrine (Hieracium umbellatum)  et sa répartition selon INPN

L’Épervière en ombelle, Épervière à fleurs en ombelle, Accipitrine (Hieracium umbellatum) et sa répartition selon INPN

Floraison: de juillet à octobre.

Fleurs: les tiges portent souvent 6 et jusqu’à 30 capitules de 2 à 3 cm disposés en un panicule corymbiforme (situés au même niveau mais leurs pédicelles partent de différents endroits de la tige). Ils sont formés de nombreuses  fleurs en languettes  à 5 dents et comme disposés en hélice autour d’un moyeu d’une roue.
Chaque  capitule est entouré par un tuilage régulier de bractées de 8 à 12 mm, vertes non glanduleuses, leurs pointes sont recourbées vers l’arrière

Pollinisation : cette plante pollinisée par les insectes mais est capable d’auto fécondation (autogamie) en leur absence

Confusion : la variété est immense chez les épervières car avec sa reproduction non sexuée ce système favorise l’apparition de populations issues d’un seul clone. La complexité est telle qu’il faut se résoudre à parler de groupe, de fleurs ayant des caractères communs. La notion de sous espèce est à éviter car la filiation est difficile à identifier. Cette épervière se distingue avec ses fleurs en ombelles. Elle est très proche de l’Épervière de Savoie, Hieracium sabaudum, aux feuilles plus larges et à la tige velue à la base.

Hybridation : des études d’hybridation ont été menées sur les épervières au jardin alpin de Grenoble par P Mraz en 2006 (3) avec entre autres ce Hieracium umbellatum. Il est facilement fécondé (hybridé) et avec formation de graines viables par d’autres espèces de hieracium. Les phénomènes sont complexes et aboutissent à des individus ayant des patrimoines génétiques variables, de type normal, 2 n (2 jeux de chromosomes, un de chaque parent) ou hybrides, 3n, avec un jeu de chromosome en plus. Ceci explique aussi les nombreuses variations (1)  sur les espèces d’épervières rencontrées. En général la plante obtenue est viable et ressemble davantage à la plante apportant les ovules.

Fruits : les fruits sont des akènes noirâtres à 10 côtes de 3 mm. Ils se terminent par un parachute, un pappus (ou encore  aigrette) blanc sale et non plumeux, dont les fils sont fixés sur deux rangées. Il facilite leur dissémination par le vent.

Habitat: cette Épervière en ombelle aime les sols acides, la chaleur et supporte l’ombre. On la trouve dans les lieux sablonneux, les lisières, les forêts claires de chênes, les buissons. Elle est présente sur tout notre pays jusqu’à 2000 m et en Europe, Asie du Nord et Amérique du Nord.

Statut de protection : cette plante n’a pas de statut de protection légale dans notre pays. Elle est classée DD, données insuffisantes dans 8 régions.  Cela signifie que l’on connait mal sa localisation et sa fréquence de répartition dans ces 8 régions. Elle est classée comme déterminante Znieff dans la Région Hauts-de-France

Usage alimentaire :

pas d’utilisation connue

Utilisation médicinale et toxicité :  sur la base de Hieracium pilosella selon wikiphyto
Composition confirmée par (2) :
Flavonoïdes : hétérosides de l’apigénol et du lutéolol : lutéoloside, Coumarine : ombelliférone, hydroxy-7-coumarine, Acides-phénols : acide caféique et acide chlorogénique ; Inuline

Propriétés :
 
Diurétique.   L’ombelliférone inhibe fortement les Brucella (fièvre de Malte) et les acides-phénols sont anti-bactériens. Elle a une aAction astringente et antitussive, réduit les mucosités de l’arbre respiratoire, L’inuline, un polysaccharide très flexible (un fructane), est un diurétique osmotique, filtrée par le glomérule rénal, elle augmente la pression osmotique du liquide tubulaire


Comme toujours, et avant toute utilisation, il faut consulter un médecin pour être averti des éventuels effets indésirables ainsi que des interactions possibles avec les médicaments classiques.

Tradition : cette fleur fait partie de l’horloge florale de Linné avec ouverture des fleurs estimée par Linné à 6 heures et fermeture à 17 h



Texte  et photos Roland Gissinger (Anab)


 

Nom taxon français Nom scientifique abrégé
Achillée millefeuille Achillea millefolium
Achillée sternutatoire Achillea ptarmica
Antennaire dioïque, Patte-de-chat, Pied-de chat dioïque,
Gnaphale dioïque, Hispidule
Antennaria dioica
Armoise commune, Herbe de feu Artemisia vulgaris
Arnica des montagnes, Herbe aux prêcheurs Arnica montana
Aster à feuilles de saule / Aster à feuilles lancéolées Symphyotrichum lanceolatum
Aster amelle, Marguerite de la Saint-Michel, Étoilée Aster amellus
Bardane à petites têtes, Bardane à petits capitules  Arctium minus
Bident à fruits noirs Bidens frondosa
Bleuet Cyanus segetum
Bleuet des montagnes , Centaurée des montagnes Cyanus montanus 
Camomille inodore Tripleurospermum inodorum
Carline commune, chardon doré Carlina vulgaris
Centaurée jacée, Tête de moineau, Ambrette Centaurea jacea
Centaurée scabieuse Centaurea scabiosa 
Chardon marie, Chardon marbré Silybum marianum
Chardon penché  Carduus nutans
Chicorée sauvage Cichorium intybus
Cirse commun, Cirse à feuilles lancéolées, Cirse lancéolé  Cirsium vulgare
Cirse des champs, Chardon des champs Cirsium arvense 
Cirse des maraichers, Chardon des potagers  Cirsium oleraceum
Cirse des marais, Bâton du Diable Cirsium palustre
Crépide à tiges capillaires Crepis capillaris
Crépide bisannuelle Crepis biennis
Épervière des murs Hieracium murorum
Épervière orangée Pilosella aurantiaca
Érigéron annuel, Vergerette annuelle Erigeron annuus
Eupatoire à feuilles de chanvre, Chanvre d'eau  Eupatorium cannabinum
Galinsoga cilié Galinsoga quadriradiata
Gnaphale des bois, Omalothèque des bois, Gnaphale des forêts Omalotheca sylvatica
Grande bardane, Bardane commune  Arctium lappa 
Inule à feuilles de saules Pentanema salicinum 
Laiteron potager, Laiteron lisse, Lait d'âne Sonchus oleraceus
Laiteron rude, Laiteron piquant Sonchus asper
Laitue de Plumier, Cicerbite de Plumier, Laitue des montagnes, Lactuca plumieri
Laitue des Alpes, Cicerbite des Alpes, Mulgédie des Alpes Lactuca alpina
Laitue des murailles/des murs ou Pendrille Lactuca muralis
Laitue serriole, Laitue scariole, Escarole Lactuca serriola

 

Lampsane commune, Graceline Lapsana communis
Liondent d'automne Scorzoneroides autumnalis
Liondent hispide, Liondent variable Leontodon hispidus
Pâquerette Bellis perennis
Pétasite blanc Petasites albus 
Pétasite hybride, Herbe aux chapeaux  Petasites hybridus 
Picride amère, Herbe aux vermisseaux Picris hieracioides subsp. Hieracioides
Picride fausse Vipérine  Helminthotheca echioides
Piloselle, Épervière piloselle  Pilosella officinarum
Pissenlit Taraxacum officinale
Porcelle enracinée Hypochaeris radicata 
Prénanthe pourpre, Prénanthès pourpre , prepourpre Prenanthes purpurea
Puliculaire dysentérique Pulicaria dysenterica
Salsifis d'Orient  Tragopogon pratensis subsp. Orientalis
Scorsonère humble, Scorsonère des prés, Petite scorsonère Scorzonera humilis
Séneçon à feuilles de Roquette Jacobaea erucifolia 
Sénéçon aquatique Jacobaea aquatica
Sénéçon de Fuchs/ Sénéçon ovale Senecio ovatus
Séneçon du Cap, Séneçon sud-africain  Senecio inaequidens
Sénéçon jacobée, Sénéçon de Jacob, Herbe de saint Jacques, Jacobaea vulgaris
Sénéçon visqueux Senecio viscosus
Sénéçon vulgaire, commun Senecio vulgaris
Solidage du Canada, Gerbe-d'or, Verge d’or du Canada Solidago canadensis 
Solidage géant, Solidage glabre, Solidage tardif  Solidago gigantea 
Solidage verge-d'or/ Petit solidage Solidago virgaurea
Tanaisie commune, Sent-bon Tanacetum vulgare
Tussilage, Pas d'âne, Herbe de saint Quirin  Tussilago farfara
Vergerette du Canada, Conyze du Canada  Erigeron canadensis
   
   
   

 

Rédigé par ANAB

Publié dans #Fleurs jaunes, #Biodiversité de notre région

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M
Chouette article, Roland et très clair !<br /> Cela m'a donné l'occasion d'aller revoir les clés de détermination des Astéracées ligulées jaunes.<br /> Passionnant ! surtout qu'elles sont actuellement en pleine floraison ( du moins chez nous en zone plus atlantique )<br /> Avec notre groupe de botanistes, nous avons souvent fait des journées à thème : par exemple : détermination uniquement des Astéracées jaunes sur le terrain ( on regarde rien d'autres ). on avance alors rapidement dans leur étude sans se perdre avec d'autres plantes ! déjà les repérer, ensuite faire la distinction entre elles et puis les déterminer .Je trouve que c'est une excellente façon d'apprendre ( je dis cela pour Bernard )
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A
Merci Martine de ton commentaire et très pertinent et pédagogique cette manière de cibler certaines espèces. A imiter. Merci de ce partage<br /> Roland
T
Merci pour cet article très instructif et les photos - magnifiques comme d'habitude.<br /> <br /> Pour peu que l'on aime le jaune (un nombre surprenant de personnes ne tolèrent pas cette couleur' dans leur jardin!), la luminosité des épervières égaye leur environnement.<br /> Grâce à des plantes comme l'Epervière 'Léopard' Hieracium maculatum 'Leopard' , et à l'Epervière orangée Hieracium aurantiacum (encore "une mauvaise herbe à éradiquer" 😂🙄), un jardin peut se rapprocher davantage de la Nature. <br /> <br /> La liste des Astéracées déjà présentées sur ce blog est impressionnante.
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A
Merci Toll et merci beaucoup de ces suggestions d'épervières judicieusement choisies.<br /> Ne pas les prélever dans la Nature, ce sont des plantes protégées.<br /> Roland
B
Cet article montre une nouvelle fois la complexité de ce genre dont j'ai renoncé à identifier les espèces.<br /> <br /> Belles photos.
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A
Bern@rd, complexe pour certaines espèces mais avec une bonne flore locale, tu devrais arriver à en identifier qq1.<br /> N'abandonne surtout pas! e t merci pour l'appréciation<br /> <br /> Roland