Des idées pour consommer moins
Publié le 2 Août 2024
paru sur rtbf le 13/7/2024
CASA DI IAIA : une formule sur mesure pour aménager votre intérieur de manière écoresponsable
Et si vous oubliiez un instant les magazines de déco et leurs diktats pour imaginer un logement qui vous ressemble ? C’est ce que propose Ilaria Calamita, éco-architecte d’intérieur. Sa passion ? Aménager, décorer, désencombrer ou pimper votre intérieur avec de la seconde main, de l’huile de coude et beaucoup de créativité ! Depuis deux ans, la jeune femme vous accompagne dans vos projets, de manière écoresponsable. A votre service, mais aussi celui de la planète.
A 29 ans, la jeune femme n’a pas attendu le succès de Marketplace ou Vinted pour se mettre à la récup. Dans la famille, on bricolait, bien avant que l’upcycling devienne tendance. "Petite, déjà, j’observais réparer les choses" se souvient Ilaria. Très vite, elle prend conscience du pouvoir d’achat supplémentaire qu’offre la seconde main. "Enfant, je fréquentais régulièrement les brocantes à Bruxelles. Avec quelques euros, je pouvais rentrer à la maison avec plein de jouets. Puis est venu le choc de la comparaison entre les grandes surfaces et les brocantes."
Durant ses études d’architecture, elle prend conscience de l’impact énorme de la construction sur l’environnement.
700.000 tonnes de déchets de construction par an, à Bruxelles uniquement, c’est juste inimaginable !
Puis elle entame les deux années de stage nécessaires afin de pouvoir exercer.
" Nous ne prenions pas le temps d’expliquer à nos clients l’impact de leur construction et les alternatives possibles." Les initiatives responsables étaient souvent perçues comme des coûts supplémentaires :"Chaque fois que l’on rajoutait une couche écolo, panneaux solaires ou citerne d’eau de pluie, par exemple, cela venait toujours avec une augmentation de prix, à la fin des discussions, voire des travaux."
Changement de cap
Ilaria décide de prendre du recul et de se prouver qu’il est possible de rénover l’intérieur d’un appartement avec de la seconde main, beaucoup de créativité et de réflexion, tant budgétaire qu’écologique. C’est logiquement avec son propre appartement qu’elle démarre l’aventure avant de se lancer dans le grand bain de l’entrepreneuriat.
Si ma cuisine fait 10 m2, inutile d’essayer de ressembler à une cuisine de 50 m2.
L’idée : faire avec ce qui est sur place, ne pas essayer de ressembler à ce que l’on voit dans les magazines ou sur internet. Ils peuvent bien sûr influencer, mais l’essentiel est de chercher avec le client ce qui lui plaît profondément.
Le facteur patience, souvent un frein à la seconde main
Transformer une cuisine classique en une cuisine moderne peut coûter très cher : "Les meubles, les changements au niveau de la plomberie, l’électricité… Casser une cloison, cela signifie refaire les sols pour les harmoniser… Une cuisine peut coûter jusqu’à 40.000 euros. Moi je peux proposer une cuisine pour 5000 euros tout inclus." Avec ses clients, Ilaria va reprendre le processus depuis le début. Au lieu de se demander comment faire, ils vont se demander pourquoi le faire. Est-ce que cela en vaut la peine ? N’y a-t-il pas une alternative ?
Ai-je vraiment besoin de ce que je vois dans les magazines de déco ?
Bien sûr, trouver cette cuisine qui correspond à toutes les attentes peut prendre un peu de temps. L’autoentrepreneuse demande à ses clients de patienter deux ou trois mois. Mais comme elle le souligne, économiser 40.000 euros pour une cuisine neuve peut demander plusieurs années de patience.
Ma démarche, c’est inviter le client à ralentir, à se questionner. Je ne suis pas là pour le bassiner, lui dire ce qui est bien et ce qui est mal, mais pour le conscientiser.
Répondre aux besoins de base, trouver ce qui fait sens, sans devenir obligatoirement minimaliste
Avec Ilaria, oubliez l’avis de vos proches, ce que les magazines vous imposent, ce que les magasins essaient de vous vendre. En évitant de céder à la tentation de la fast fashion.
Trouver son style permet de ne pas changer de déco tous les six mois, de ne pas suivre une mode, mais d’opter pour quelque chose qui nous plaît profondément. Et qui nous plaira longtemps, ce qui limitera la tentation de racheter du neuf sans cesse parce que l’on aura trouvé son style.
Son terrain de jeu ? Les Kringloopwinkels (ressourceries flamandes), les brocantes, ou Marketplace. Parfois même la rue où elle déniche des objets donnés ou abandonnés. S’ils le souhaitent, ses clients peuvent participer activement au chantier : "On va démonter ensemble la cuisine de nos rêves. Peut-être qu’ils seront présents pour la remonter avec moi, ils pourront ainsi la réparer plus tard. Ça crée un lien avec les objets, de la fierté, aussi."
Exemple de réaménagement d’un salon. AVANT et APRES. Retrait des portes pour donner une impression d’espace et fluidifier la circulation, peinture, mobilier d’occasion, cadres et coussins DIY, réemploi d’une bibliothèque. Prix : 190 euros pour le mobilier, la déco, la télévision et la peinture.
"Ça permet d’être conscient de l’impact de notre consommation, tant sur notre budget que sur la planète. Consommer plus souvent en seconde main permettra de ralentir l’exploitation des ressources qui sont limitées. Nos déchets devront devenir nos ressources. Commencer à changer notre vision du déchet, oublier le mot déchet, c’est anticiper la fin de la matière. Tout objet est ressource."
Mais l’aspect durable n’est pas la seule motivation d’Ilaria : "En achetant dans un magasin de meubles neufs, je donne souvent mon argent à une multinationale, souvent située hors de l’Europe. Mon intérieur sera ordinaire et impersonnel. En achetant un meuble de seconde main, je donne mon argent à un citoyen belge ou à un commerce belge acteur du réemploi, je soutiens directement l’économe locale et favorise de bonnes conditions de travail. Une rencontre, un sourire, une anecdote sur le passé et le futur de ces meubles… L’achat devient une expérience unique, comme mon intérieur. Par l’originalité et l’esthétique unique de ma maison, j’inspire mes proches, qui se laisseront peut-être convaincre d’adopter des pratiques plus durables et responsables."
Comptez en moyenne un à deux mois de chantier, le temps de trouver les pépites qui rejoindront votre intérieur. Côté budget, comptez en moyenne 2000-2500 euros tout compris, services et mobilier, pour la rénovation d’un salon, par exemple.
Vous souhaitez en savoir plus ? Découvrez ici les réalisations de Casa Di Iaia.