Le Téléphore fauve (Rhagonycha fulva).

Publié le 29 Septembre 2024

Le Téléphore fauve (Rhagonycha fulva).
Le Téléphore fauve (Rhagonycha fulva).
Le Téléphore fauve (Rhagonycha fulva).
Le Téléphore fauve (Rhagonycha fulva).

Le Téléphore fauve (Rhagonycha fulva).

Il est certain que vous avez déjà rencontré ce Téléphore fauve ou un de ses cousins d’allure identique mais de couleur différente. Il est très commun dans les champs, prairies et jardins. C’est un défenseur biologique des cultures.
Roland


Nom scientifique : Rhagonycha fulva (Scopoli, 1763)

Etymologie : «rhagas» signifie « fente » et « onux» , « griffe». Rhagonycha peut se traduire par « avec des griffes fendues ». Son nom d’espèce « fulva» signifie « fauve » et est lié à sa couleur fauve, orangée.

Nom allemand : Rotgelbe Weichkäfer

Nom anglais: Common Red Soldier Beetle

Classification : elle fait partie de l’ordre des Coléoptères, l’un des plus riches sur Terre : 400 000 espèces décrites sur 1. 500. 000 probables !!
Les coléoptères sont, rappelez-vous, des insectes à métamorphose complète qui possèdent deux paires d’ailes, l’une coriace, non nervurée et l’autre  membraneuse. Ils sont partout et ont colonisé tous les milieux sauf la mer.


Sa  famille est celle des Cantharidae riche de 5.000 espèces.
Cette famille est génétiquement proche d’insectes bien connus, les lucioles ou lampyres ( vers luisants)  de la  famille des Lampyridae.
Les deux familles ont en commun la mollesse de leur tégument  et de leurs élytres.
Une de leurs différences réside dans le fait que les Cantharidae ne produisent pas de lumière.
Les Lampyrides ont la tête cachée par le pronotum, des gros yeux et un corps parfois larviforme.
Les Cantharides ont la tête visible du dessus et les élytres duveteuses. Ils ont comme particularité d’avoir des glandes qui secrètent une substance répulsive. Elle les rend moins intéressants à avaler par d’éventuels prédateurs.

Date de l’observation: le  31 juillet  à Fénétrange (Moselle - 57).
 

Dimensions : 7 à 10  mm de long pour 3 à 4 mm de large.

Description et biologie :
Sa forme est allongée, son abdomen oblong. Sa couleur générale est orange. La tête et le pronotum sont plus clairs que le reste du corps chez une majorité d’individus. Les élytres sont comme pour les autres cantharidés, molles et non coriaces comme la plupart des autres coléoptères. Les allemands les nomment d’ailleurs « Weichkäfer » ce qui se traduit par « coléoptères mous ». L’arrière (1/ 5 ème)  est marqué d’un tache noire caractéristique.
Les antennes filiformes sont constituées de segments articulés dont le premier est rougeâtre et les autres noirs.
Les pattes sont longues, les tarses sont noirs, les tibias, orangés ou un peu sombre et les fémurs oranges clair.
Des chercheurs (3)  après analyse des constituants de la cuticule de cet insecte ont remarqué que la composition était différente pour les deux sexes et permettait ainsi d’identifier femelles et  mâles.

Les observateurs que vous êtes ont remarqué que les femelles chez les insectes ont en général un abdomen gonflé par les ovules au contraire des mâles. Pas très difficile de les distinguer dans de nombreux cas;. Ils n'ont donc pas besoin de faire des analyses chimiques..

 

Le Téléphore fauve (Rhagonycha fulva). et sa répartition selon INPN
Le Téléphore fauve (Rhagonycha fulva). et sa répartition selon INPN
Le Téléphore fauve (Rhagonycha fulva). et sa répartition selon INPN
Le Téléphore fauve (Rhagonycha fulva). et sa répartition selon INPN
Le Téléphore fauve (Rhagonycha fulva). et sa répartition selon INPN

Le Téléphore fauve (Rhagonycha fulva). et sa répartition selon INPN

  1.  : Adulte, il vole pour chercher un futur conjoint ou échapper à un danger. Leur vol est poussif mais comme l’insecte est commun ils n’ont pas besoin de parcourir de grandes distances pour en trouver. Ils fréquentent en particulier les fleurs d’apiacées (ombellifères) comme la Berce sphondyle, Heracleum sphondylium et cherchent aussi de la nourriture dans les vergers de fruits, abricot et châtaignier. Ce Téléphore fauve est un meilleur pollinisateur que l’abeille pour le châtaignier. Comme les téléphores  passent beaucoup de temps à la reproduction il sont  facilement observables sur des fleurs. Il est d’ailleurs très facile de les photographier en couple presque immobiles que quand ils sont solitaires.

    Des chercheurs anglais  (1) ont marqué avec un petit cure-dent encré des téléphores  sur deux sites pour étudier leurs dispersion et leur survie, soit près de 1187 téléphores sur deux sites distants. Leurs conclusions est qu’il n’existe pas de différence pour la durée de survie entre les femelles et les mâles. Elle est de 4.7 jours en moyenne et de 28 jours au maximum.  Pour leurs déplacements respectifs, c’est différent. Les femelles ont très peu bougé de leur point de marquage initial, moins de 15 mètres. Les mâles sont plus dispersés, 40 mètres en moyenne  et jusqu’à 400 mètres du lieu de première récolte.
    Elle sont en général dans un endroit propice au développement de leurs œufs.
    Il est logique de penser que plus un insecte est mobile plus facilement il ira coloniser des espaces vacants. Pour ce Téléphore, plus la distance est grande plus il est difficile de retrouver les insectes. Il reste possible que des individus à leur métamorphose aient choisi de s’éloigner de la région de naissance pour trouver un lieu de ponte ou une femelle. Ce cas de figure a éé constaté pour d’autres insectes.


    Nourriture : nectar et pollen. Il devient carnivore quand les fleurs viennent à manquer. D’autres téléphores dont le Téléphore obscur, Cantharis obscura déjà présenté sur ce blog sont exclusivement phytophages. Les adultes du Téléphore fauve chassent de petits insectes sur les fleurs, les pucerons en particulier. Ils se nourrissent aussi de nectar et de pollen
    Les larves, qui ne volent pas, vivent au pied des herbes. Elles s’attaquent aux escargots et petits insectes rampants au sol.
     

    Reproduction : cette période se situe de mai à juillet.
    La femelle pond des œufs au sol.  Les larves  issues des œufs vont se nourrir au sol. Elles se transforment par plusieurs mues successives. En fin de cycle, elles s’abritent sous une pierre ou des feuilles pour passer l’hiver. Elles se nymphosent au printemps et émergent ensuite en adultes (imago).

    Confusion :
    il existe plusieurs espèces visuellement proches.

    Habitat : les adultes sont observables dans les prairies, jardins et haies de toute l’Europe continentale et jusqu’en Sibérie centrale et dans les montagnes de basse altitude. Le Téléphore fauve est arrivé en Amérique du Nord où il peut devenir invasif.

    Protection
    Pas de protection légale pour ce coléoptère très commun.

    Ennemis et prédateurs : Guêpes, polistes, carabes ou oiseaux
    Les insecticides des grandes cultures déciment cet insecte qui est pourtant un excellent auxiliaire de l’agriculture. Il mange et détruit les pucerons et les petits insectes qui ravages les plantes.


    Photos, Roland Gissinger, identification des insectes  : Martine Devondel
    Texte (Anab)  Roland



    Bibliographie

    Livres jolis et très  instructifs:
    Petites bêtes des forêts de Lorraine et d’ Alsace JY Nogret /S Vitzthum, édition Serpenoise.
    Insectes remarquables de Lorraine et d’ Alsace –JY Nogret /S Vitzthum édition Serpenoise..


    1/Daily survival and dispersal of adult Rhagonycha fulva (Coleoptera: Cantharidae) in a wooded agricultural landscape Laura Rodwelle Aug 2018
    2/
    Disassortative parasitic infestation by larval mitesof the genus Trombidium (Acari: Trombidiidae) Influence mate choice Rhagonycha fulva  A laciny mars 2015
    3/ Sex-Dependent Composition of Cuticular Lipids from the Beetle Rhagonycha fulvaJurgen Jacon 1978



    Coléoptères déjà présents sur ce blog avec leur lien en bleu (cliquer)
Nom taxon  français Nom scientifique
Carabe doré, Sergent, Vinaigrier, Jardinière Carabus auratus
Cerf-volant (mâle), Biche (femelle), Lucane Lucanus cervus
Cétoine dorée Cetonia aurata
Charançon de la carotte, Charançon couronné Liparus coronatus
Chrysomèle bienséante, polie  Chrysolina polita
Chrysomèle bleuâtre  Chrysolina coerulans 
Clairon des abeilles  Trichodes apiarius
Clyte bélier Clytus arietus
Clytre des saules Clytra laeviuscula
Coccinelle des saules/ Coccinelle à 2 points Chilocorus renipustulatus
Criocère à 12 points, Criocère rouge à points noirs  Crioceris duodecimpunctata
Criocère de l'asperge , Criocère porte-croix de l'asperge Crioceris asparagi
Drap mortuaire (le Oxythyrea funesta
Hanneton commun (le) Melolontha melolontha
Hanneton des jardins  Phyllopertha horticola
Le Grand calosome, le Calosome vert  Calosoma sycophanta
Lepture /Stangulie tâchetée Rutpela maculata
Lepture cardinale (femelle), Lepture papale (mâle), Lepture rouge Stictoleptura rubra
Mazarin des écorces, Cardinal à tête rouge Pyrochroa serraticornis
Meloe violet, Meloe enfle-boeufs violet  Meloe violaceus
Mordelle veloutée à pointe  Variimorda villosa
Nécrophore ensevelisseur Nicrophorus humator
Oedemère noble  Oedemera nobilis
Petit capricorne Cerambyx scopolii
Petit crache-sang Timarcha goettingensis
Petite biche, Petite lucane  Dorcus parallelipipedus
Phyllobius betulinus Phyllobius betulinus
Poecile cuivré Poecilus cupreus
Rhagie délatrice, Rhagie sycophante Rhagium sycophanta
Silphe des rivages  Necrodes littoralis
Staphylin odorant Ocypus olens
Taupin rongeur / lacon gris souris Agrypnus murinus
Téléphore fauve Rhagonycha fulva
Téléphore maison Cantharis fusca 
Téléphore moine, Cantharide rustique Cantharis rustica
Téléphore noir, téléphore obscur Cantharis obscura
Trichie fasciée  Trichius fasciatus
Ver luisant, Lampyre  Lampyris noctiluca
   
   
   

 

Rédigé par ANAB

Publié dans #Insectes de chez nous

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T
Merci à vous, Martine et Roland pour cet article très instructif.<br /> Les photos sont un régal !
Répondre
A
Merci Toll<br /> <br /> Roland
B
Très belles photos qui complètent la description.
Répondre
A
Merci Bern@rd<br /> Roland