Le Laiteron des champs (Sonchus arvensis)
Publié le 15 Octobre 2024
Vous trouverez ce Laiteron des champs aux grands capitules jaune soufre dans les champs bien sûr mais aussi le long des zones humides.
Roland
Nom scientifique : Sonchus arvensis L., 1753
Origine du nom : nom en grec ancien de la plante, « somphos » signifie aussi en grec « mou », car la tige est molle, « arvensis» en latin «le champ».
Noms communs en alsacien Gänsedistel, en allemand : Acker-Gänsedistel
Noms anglais : field milk thistle, perennial sow-thistle, dindle…
Date de l’observation: plante trouvée le 30 septembre à Grostenquin (Moselle-57)
Famille de plantes : celles des Astéracées (anciennement Composées) qui comprend la marguerite, le bleuet, le pissenlit, les centaurées. Cette famille de plantes est particulière car la fleur est en fait un ensemble de fleurs réunies en une tête serrée, dénommée «capitule ». C’est une famille de plantes très évoluée. Elle se signale aux insectes comme une grande et seule fleur. L’insecte visite plusieurs fleurs sur chaque capitule et visite plusieurs capitules. Les fleurs sont souvent munies d’aigrettes ou parachutes que le vent transporte au loin. Le nombre de fleurs et les aigrettes améliorent la dissémination des graines. L’occupation des sols par ces plantes est plus rapide que par la plupart des autres plantes. C’est pourquoi de nombreuses astéracées, d’origine exotique, sont invasives et les nôtres sont invasives ailleurs.
Particularité des laiterons, c'est-à-dire, genre Sonchus : ce sont des astéracées calcicoles à fleurs ligulées de couleur jaune dont la tige est creuse, molle et produit du latex. Les capitules sont renflés sur un anneau à leur base. Les feuilles sont ornées de pointes plus ou moins piquantes disposées en rosette à la base et le long de la tige Le parachute des fruits est blanc et plumeux. Les fruits sont plats
Catégorie : plante vivace à rhizome rampant. Elle est feuillée et glabre dans le bas, fleurie par de gros capitales jaunes. Les tiges et le dessous de ces capitules sont couverts de poils glanduleux jaunes.
Hauteur: 50 à 150 cm
Tiges et racines: plante à tige dressée, raide, velue , anguleuse et rameuse dans le haut. La sève est blanche. C’est un latex irritant.
Feuilles: elles sont vert-brillant sur le dessus et longues de 10 à 35 cm. Elles sont découpées en lobes arrondis peu nombreux sur les bords, terminés par des pointes peu vulnérantes. L’envers est vert clair. Les feuilles de la base sont disposées en rosette, les moyennes n’ont pas de pétiole et embrassent la tige par des lobes courts, arrondis ou polygonaux, dénommés oreillettes.
Quand la plante est bien exposée au soleil, les feuilles sont une boussole: leur surface plane est orientée est-ouest.
Floraison: juin à octobre
Fleurs: les fleurs de ce laiteron des champs sont groupées en corymbes au bout des tiges avec de nombreux capitules de 3 à 5 cm de couleur jaune soufre.
Chaque capitule est constitué uniquement de fleurs jaunes ligulées (en languette). Chaque capitule est constitué uniquement de fleurs jaunes ligulées (en languette). Le style, les stigmates sont jaune franc (au contraire d'autres laiterons comme le Laiteron potager (Sonchus oleraceus) et le Laiteron épineux (Sonchus asper).
Les capitules sont entourés de petites feuilles ou bractées, de14 à 17 mm, formant un involucre couvert de poils glanduleux ainsi que les pédoncules porteurs des capitules. Le capitule a une base très élargie typique de ce genre.
Pollinisation : cette plante attire des insectes pollinisateurs comme les syrphes (mouches aux allures de guêpes), papillons et abeilles
Confusion : avec d’autres laiterons et astéracées jaunes. Il existe des sous espèces dont l’une se caractérise par l’absence de poils glanduleux. Le Laiteron des marais, Sonchus palustris lui ressemble. Il est tours en zone humide et est très rare dans le Grand-Est. Il est très haut (jusqu’à 4 m) et ses capitules sont jaune doré. Les oreillettes ne sont pas arrondies mais triangulaires.
Fruits : les fruits sont des akènes glabres, aplatis, de couleur brun foncé de 2 à 4 mm de longueur. Ils sont « décorés » de côtes longitudinales et transversales visibles à la loupe. Ils ont un parachute (ou aigrette) blanc de 8 mm. Il est lisse et très fourni. La dissémination est faite par le vent, l’eau et les animaux. Chaque plant peut produire des milliers de graines par an. La distance de dispersion des graines peut atteindre 10 km.
Habitat: c’est une plante pionnière. Elle aime le soleil, le calcaire, l’humus, l’argile et l’humidité. Pour cette raison elle est présente sur les espaces nus, champs cultivés , berges de rivière, coupes forestières. Elle est présente jusqu’à 1800 m. Native d’Europe elle est devenue cosmopolite. Son développement est anarchique là où elle n’a pas ses prédateurs naturels et est considérée comme invasive en Amérique du Nord, Russie, et Océanie. Une étude datant de 2003 révèle que cette plante fait partie des plantes dont la croissance est dopée par l’augmentation du carbone atmosphérique. Sa présence va donc s’accroitre avec le changement climatique.
Statut de protection : cette plante commune dans notre pays, est tout de même classée menacée (NT) dans le Limousin. Partout ailleurs elle est classée LC, préoccupation mineure et donc sans aucune protection légale. Elle est espèce déterminante Znieff en Région Midi-Pyrénées, car assez rare dans cette région.
Usage alimentaire :
Cette plante est riche en vitamine C: 47 mg/ 100g de poids brut. La teneur en protéines est de 2% environ ce qui n’est pas fréquent chez les plantes.
Elle contient des fibres, du calcium, du fer, du manganèse, des oméga 3 et 6 et des flavonoïdes.
Les jeunes feuilles, les jeunes fleurs et les bourgeons floraux peuvent être mangés crus en salade. Les feuilles plus anciennes sont consommées cuites, en soupe ou étuvée comme des épinards, ce qui leur enlèvera une partie de leur amertume. Ne pas abuser de cette plante qui est une véritable « pompe à nitrates » dont tout le monde sait que leur présence est nuisible à notre santé.
Usage agricole :
Cette plante a été testée comme nutriment à des poules, cochons, moutons bétail à des doses allant de 4 à 30 % de la matière sèche donnée. Le goût de la viande et des œufs était inchangé et la nourriture très économique comparée à d’autres aliments fourragers.
Usage médicinal:
Cette plante n’est pas répertoriée par wikiphyto. Ses propriétés médicinales n’ont donc pas été confirmées.
Composition :
cette plante est riche en flavonoïdes des anti oxydants naturels et donc des anticancéreux naturels. Ces composés phénoliques caractéristiques des plantes aux noms et formules un peu barbares : kemphérol, rutine et quercétine.
Le Laiteron des champs possède des propriétés (3) antibactériennes, antivirales, diurétiques, anti-calculs rénaux, antihistaminiques, antihypertensives, et anti-hyperuricémiques.
Différentes études ont montré l’efficacité d’extraits de ce Laiteron des champs contre les maladies rénales et les inflammations provoquées par des cristaux d’acide urique. Une étude récente indonésienne (4) a confirmé sur des rats l’efficacité d’extraits à l’eau de cette plante.
Il manque encore des études précises sur des patients souffrant de ces pathologies mais la plante est prometteuse.
Texte et photos Roland Gissinger (Anab)
Sources bibliographiques voir index biodiversité
1/ Evaluation of the growth response of six invasive species to past, present and future atmospheric carbon dioxide Lewis Ziska janv 2003
2/ Research progress of Sonchus species Xiu-Mei Li avr 2018
3/ An Overview of the Traditional Uses, Phytochemicals, and Pharmacological Activities of Tempuyung (Sonchus arvensis L.)Thasa Muthia Wulandari juin 2021
4/Evaluation of the anti-gout effect of Sonchus Arvensis on monosodium urate crystal-induced gout arthritis via anti-inflammatory action - an in vivo study Nita Parisa, juil 2021