Stop au brûlage des déchets verts, une ressource végétale à valoriser

Publié le 7 Octobre 2024

Stop au brûlage des déchets verts, une ressource végétale à valoriser

Dossier complet FNE


n France, le brûlage des déchets verts à l’air libre, pourtant interdit, est encore très répandu : plus de 15% des personnes possédant un jardin enfreignent la loi (parfois sans le savoir), et 830 000 tonnes de déchets végétaux sont brûlés chaque année. Cette pratique, qui émet des polluants atmosphériques toxiques, est néfaste pour notre santé et pour l’environnement, et elle limite le retour au sol de la matière organique. Les déchets verts sont des ressources précieuses : des alternatives existent pour les valoriser plutôt que de les faire partir en fumée.
 

Peut-on brûler ses déchets verts ?

 
Brûler les déchets verts, c’est interdit

Comme pour les déchets ménagers en général, le brûlage des déchets verts est formellement interdit en France et passible de 750€ d’amende. Quelques exceptions à cette interdiction existent à certaines périodes, dans certaines zones, dans le cadre de dérogations strictement encadrées.

Une étude de l’ADEME de 2023 montre d’ailleurs que c’est l’interdiction du brûlage qui dissuade en premier lieu les personnes interrogées de brûler leurs déchets verts à l’air libre.

Toutefois, la pratique persiste, en partie à cause du manque d’informations claires concernant la réglementation en vigueur, ainsi que de la règlementation et des dérogations liées à l’obligation légale de débroussaillement dans certaines zones particulièrement vulnérables au risque d’incendies.

Pour connaître les possibilités de traitement des déchets verts dans votre commune, ou savoir si une dérogation s’y applique, contactez votre mairie.

Trouver les coordonnées de ma mairie

Brûler les déchets verts, c’est néfaste pour ma santé

La personne qui brûle ses déchets au jardin est directement exposée à des fumées toxiques pour sa santé. Elle inhale des polluants tels que les particules fines qui pénètrent profondément dans les poumons et l’organisme. Or on le sait, la pollution de l’air est néfaste pour la santé et peut causer des maladies respiratoires, cardiovasculaires, neurologiques, des cancers, des troubles de la reproduction et du développement des enfants.

Cette pollution impacte en priorité la personne responsable du brûlage, mais aussi l’ensemble des habitant∙es à proximité. Les fumées et odeurs peuvent également causer des troubles de voisinage.

Cette pollution est loin d’être anecdotique puisqu’en France, plus de 6% des émissions annuelles de particules fines (PM2,5) du secteur résidentiel sont liées aux feux de déchets verts ! Ces chiffres nationaux cachent des disparités et peuvent être beaucoup plus élevés dans certaines zones et à certaines périodes de l’année.

A noter : plus les déchets verts sont humides et plus le brasier est compact, plus les émissions de polluants sont importantes. L’utilisation de bois traités et de matières plastiques peut encore aggraver cette toxicité. Les conditions météorologiques et topographiques peuvent influencer la stagnation des polluants, par exemple en zones montagneuses peu ventilées.

Brûler les déchets verts, c’est mauvais pour l’environnement

Non seulement la pratique du brûlage à l’air libre peut causer des problèmes de santé, mais elle peut aussi entraîner des conséquences sur l’environnement et le climat. Les substances polluantes émises dans l’air peuvent provoquer une dégradation du bâti par le dépôt de suie noire, une diminution des rendements agricoles et sylvicoles, une érosion des sols et une perte de la biodiversité.

De plus, si les feux de végétaux ne sont pas bien contrôlés, ils peuvent causer des incendies aux conséquences potentiellement catastrophiques.

Enfin, la combustion des déchets verts émet des gaz à effet de serre tels que le méthane et le dioxyde de carbone, contribuant ainsi au dérèglement climatique.

dans mon jardin, je préserve cette ressource naturelle
Le brûlage des déchets végétaux est non seulement une source de pollution considérable, mais également un gaspillage important d’une ressource qui peut s’avérer précieuse pour les sols, l’eau, la biodiversité et le climat si elle est bien gérée.

Pourquoi préserver mes déchets verts ?
1/Stop au gaspillage

Le brûlage des déchets végétaux est non seulement une source de pollution considérable, mais également un gaspillage important d’une ressource qui peut s’avérer précieuse pour les sols, l’eau, la biodiversité et le climat si elle est bien gérée.

2/ Préservez mon jardin, c'est protéger ma santé
 

Brûler les résidus végétaux de son jardin est un gâchis monumental, qui, à l’échelle de la France, équivaut à perdre un gisement de volume comparable à 2 900 piscines olympiques !  Ces résidus sont pourtant issus de nos jardins et sont des ressources précieuses pour nourrir nos plantes, enrichir et préserver nos sols et ainsi les rendre plus résilients. Alors ne brûlons plus une ressource si utile !Le brûlage des végétaux engendre une pollution de l’air non négligeable, qui expose la santé des personnes alentour plus de celle du ou de la responsable elle-même. Utiliser ces végétaux en paillage ou en les compostant, c’est à l’inverse contribuer favorablement à la santé et la beauté des végétaux : potager, fleurs, arbustes, arbres…

Par exemple, les feuilles mortes et les débris végétaux constituent une litière naturelle de protection qui joue un rôle crucial dans la santé des sols et qui est bénéfique pour la biodiversité. Elle permet aussi de conserver l’humidité dans les sols, limitant le besoin d’arrosage et protégeant les végétaux de la sécheresse.

C'est pratique et moins cher
Si le brûlage est passible d’une amende, les solutions alternatives sont bénéfiques pour le porte-monnaie. Cela passe par l’économie d’eau grâce à la technique du paillage, de carburant en limitant les trajets à la déchèterie, de paillage ou de compost qui sont alors produits sur place, et plus largement par la réduction des coûts de traitement pour la collectivité.

Comment utiliser mes déchets verts ?


Comment produire moins de déchets verts
 

La production des déchets verts est étroitement liée aux pratiques de jardinage qui privilégient de plus en plus le « jardinage au naturel » ou « jardinage raisonné ». Cette approche globale prend en compte la conservation de la biodiversité, la préservation de l’eau, l’élimination des produits chimiques, la santé des sols, etc.

Pour réduire le volume de végétaux produit, il est recommandé de choisir des essences à croissance lente, des plantes et des arbres mieux adaptés à votre environnement (sol, exposition, climat…). Il est également conseillé de laisser les tontes de gazon sur place, de remplacer des zones de pelouse par de la prairie et d’accepter la présence de fleurs sauvages.

Toutes ces astuces visent à favoriser des végétaux mieux adaptés, qui nécessiteront ainsi moins d’entretien et produiront donc moins de déchets.

Découvrez le guide Jardiner 100% naturel de l’ADEME pour vous lancer facilement et acquérir les réflexes du «jardinier écolo» sur le long terme.

Le broyage

Le broyage, préalable à l’utilisation de certains déchets verts en compostage et en paillage, est encore trop peu courant (le principal frein évoqué dans l’étude de l’ADEME étant l’absence d’équipement). 

Il est notamment nécessaire pour les tailles de branches de diamètre petit à moyen et les gros éléments végétaux, inutilisables en l’état. En fonction de la nature et de la quantité de végétaux, un sécateur ou une tondeuse passée à plat sur les débris peut suffire, sinon un broyeur spécifique peut être utilisé. Dans tous les cas, le broyage permet de valoriser les déchets ligneux qui se dégradent très lentement.

Enfin, les branches de diamètre important peuvent aussi, après minimum 18 mois de séchage sous abris ventilé, servir de bois de chauffage dans des appareils adaptés et performants (inserts, poêles).

Dans tous les cas, les branches et branchages peuvent être utilisés comme matériaux de petite construction (petites barrières, piquets, hôtels à insectes, haies sèches, etc.).

Le paillage
Adaptée aux déchets de petite taille, la technique du paillage à la fois simple et efficace : il s’agit d’étaler en surface les feuilles mortes, brindilles, broyats ou tontes de pelouse en fine couche et laisser se dégrader. Ce paillis protégera le sol de l’érosion, du dessèchement et des écarts de température, tout en l’améliorant par l’apport de matière organique pour les organismes du sol (microfaune, macrofaune).

Le compostage

armi les pratiques vertueuses, la technique du compostage largement répandue, notamment en milieu rural, nécessite un suivi léger.

Le principe s’inspire de la formation de l’humus naturel : sous l’action de micro-organismes et en présence d’oxygène, les déchets verts et autres biodéchets sont dégradés en compost, un amendement très riche qui viendra nourrir le sol.

Le compostage des déchets végétaux et autres biodéchets peut se pratiquer à différentes échelles :

  1. compostage individuel : par l’installation d’un composteur dans son jardin (un tas de déchets végétaux se compostera aussi à terme).
  2. compostage partagé : des bacs installés dans des établissements, en pied d’immeuble ou à l’échelle d’un quartier permettent à plusieurs usagers de composter collectivement leurs biodéchets.

Le compostage fonctionne particulièrement bien si un certain équilibre chimique est respecté, alternant des matières carbonées plus ligneuses (branchages, feuilles mortes…) et azotées plus dégradables (épluchures et autres déchets de cuisine, tontes…) : il permet alors la valorisation organique de l’ensemble des biodéchets.

 


 

 

gir pour une meilleure gestion des déchets verts

 
Je montre l’exemple

Adoptez les bonnes pratiques évoquées ci-dessus (broyage, paillage, compostage…) et parlez-en autour de vous !

Pour sensibiliser mes proches et les bénévoles de mon association :

Je signale les brûlages sur Sentinelles de la nature

Sentinelles de la Nature, c’est un outil créé par France Nature Environnement qui a pour vocation de créer une communauté citoyenne connectée, partout en France, pour géolocaliser les dégradations des milieux naturels, accompagner les citoyens dans leur résolution, et promouvoir les pratiques vertueuses !

Alors vous aussi, créez un compte sur Sentinelles de la Nature, signalez les brûlages de déchets verts et faites rayonner les initiatives vertueuses de valorisation de ces ressources !

Je deviens Sentinelle de la nature

Collectivités : des outils de l’Ademe à votre disposition

 

Vous avez connaissance de nombreux brûlages dans votre commune ? Vous ne savez pas quoi faire de vos végétaux?

Interpellez vos élu·es afin de les inciter à agir pour développer des solutions de gestion des déchets végétaux adaptées à votre territoire, en tenant compte des attentes des habitant·es et en favorisant les solutions de prévention et de gestion de proximité.

Pour aider les collectivités à identifier et mettre en place des solutions de gestion des déchets végétaux sur leur territoire, l’ADEME a développé plusieurs outils complémentaires :

 
📚 POUR ALLER PLUS LOIN

Rédigé par ANAB

Publié dans #Consommation, #préserver les ressources

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P
Promis,cet automne je vais tenter la haie.
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A
bonne résolution pomme63 et je sais que tu va respecter les règles!<br /> Roland