Le chant du cygne du cochevis huppé en Alsace
Publié le 31 Janvier 2025
La LPO regrette le manque de répondant de collectivités dont certains projets ont un impact direct sur l’habitat de cette alouette pourtant protégée - Photo Demian Carme
Paru sur l'Alsace le 5/11/2024
Les populations de cochevis huppé, un oiseau pourtant commun autrefois, se sont réduites drastiquement. L’espèce est au bord de l’extinction en Alsace.
On le rencontrait souvent au bord des mondes habités, naguère. Aujourd’hui, le chant du cochevis huppé , un passereau sédentaire, s’éteint progressivement : ne subsistent plus que 20 à 25 couples contre plus de 200 dans les années 1970 et plus encore auparavant. Aujourd’hui, il ne chante plus guère que dans le nord de la Hardt, à Sainte-Croix-en-Plaine notamment, ainsi qu’à Entzheim. Le cochevis huppé accuse un fort déclin, jusqu’à être classé en danger critique d’extinction sur la nouvelle liste rouge des oiseaux nicheurs. Il n’est pas présent dans les régions voisines.
« Les alertes ne portent pas leurs fruits »
Comment s’éteint, dans le silence et l’indifférence, la biodiversité ordinaire incarnée par ce passereau ? « Il apprécie les prairies maigres et les friches qui lui procurent abri et nourriture mais que l’on réduit progressivement. Il est également très vulnérable parce qu’il niche au sol », énumère Delphine Lacuisse, chargée de mission à la Ligue pour la protection des oiseaux (LPO). Sa présence n’est par conséquent que difficilement compatible avec les appétits du chat domestique. Outre-Rhin, Walldorf, une petite ville du Bade-Wurtemberg, avait d’ailleurs confiné les chats en 2022 , pour protéger le cochevis.
Depuis 2021, plusieurs actions de préservation ont été mises en place avec un succès relatif, la LPO regrettant le manque de répondant de collectivités dont certains projets ont un impact direct sur l’habitat de cette alouette pourtant protégée. « À l’exception de l’aéroport d’Entzheim, avec lequel une convention de suivi et de protection a même été mise en place, les alertes mises en place ne portent pas leurs fruits », s’inquiète Delphine Lacuisse. À l’exception également de la commune de Sainte-Croix-en-Plaine, qui a bouleversé le calendrier de son projet de plaine sportive , prévu d’adapter son chantier et d’aménager des compensations. La LPO suggère toutefois d’étendre les mesures favorables pour tenter d’enrayer la spirale infernale qui happe cette espèce parapluie.