Des loups observés butinant des fleurs

Publié le 21 Décembre 2024

Des loups observés butinant des fleurs

Des loups observés butinant des fleurs

Un loup d'Ethiopie lèche le nectar de la fleur Kniphofia foliosa.

Un loup d'Ethiopie lèche le nectar de la fleur Kniphofia foliosa.

paru sur Reporterre le 21/11/2024

Les loups seraient-ils des pollinisateurs méconnus ? Pour la première fois, des chercheurs de l’Ethiopian Wolf Conservation Programme (EWCP) ont observé des loups d’Éthiopie (Canis simensis) butinant le nectar de fleurs de la torche (Kniphofia foliosa). CLes chercheurs ont aussi recueilli des preuves d’apprentissage social, les jeunes étant amenés dans les champs de fleurs en même temps que les adultes.

Quand ils « butinent », le museau des loups se couvre de pollen, qu’ils peuvent potentiellement transférer d’une fleur à l’autre en se nourrissant. « Ce nouveau comportement est peut-être la première interaction connue entre une plante et un pollinisateur impliquant un grand prédateur, et le seul grand prédateur mangeur de viande à avoir été observé en train de se nourrir de nectar », s’émerveillent les chercheurs dans un communiqué publié le 20 novembre.

Le loup d'Ethiopie, premier carnivore pollinisateur ?

Canis simensis est l’espèce de canidé sauvage la plus rare au monde et le carnivore le plus menacé d’Afrique. Le loup d’Abyssinie (l'autre nom du loup d'Ethiopie) parcourt uniquement les hauts plateaux éthiopiens. "Moins de 500 individus survivent dans 99 meutes limitées à six enclaves afroalpines", selon l’EWCP.

Observé de manière opportuniste mais répétée par les auteurs de l’étude pendant de nombreuses années, ils ont alors décidé d’en savoir plus sur ce comportement fascinant. Ils ont suivi six loups différents provenant de trois meutes distinctes en train de se nourrir du nectar pendant quatre jours consécutifs (entre fin mai et début juin 2023). Ils ont ainsi pu observer que le temps passé à laper le nectar d’une inflorescence variait entre 3 et 15 secondes. Deux gourmands ont même visité entre 20 et 30 inflorescences lors d’une seule excursion dans un massif de fleurs. Ce qui les a trahis ?  Un indice de taille : leur museau couvert de pollen.

 

« Ces résultats soulignent à quel point il nous reste à apprendre sur l’un des carnivores les plus menacés au monde, commente Sandra Lai, scientifique principale de l’EWCP basée à l’université d’Oxford et autrice principale de l’étude. Elles démontrent également la complexité des interactions entre les différentes espèces vivant sur le magnifique toit de l’Afrique. Cet écosystème extrêmement unique et riche en biodiversité reste menacé par la perte et la fragmentation de l’habitat. »

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T
How sweet! <br /> <br /> Cela se traduit aussi par: “tout à fait adorable”
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A
I agree Toll<br /> Roland
B
Sans doute une première étape avant de devenir végétarien !
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A
😂 tu devrais faire nutritionniste Bern@rd<br /> Roland
J
C’est beaucoup mieux que d’essayer de manger le petit chaperon rouge…
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A
😁😁<br /> Roland
A
😂