L’Arabette poilue, Arabette hérissée, Arabette hirsute (Arabis hirsuta)

Publié le 22 Janvier 2025

L’Arabette poilue, Arabette hérissée, Arabette hirsute (Arabis hirsuta)
L’Arabette poilue, Arabette hérissée, Arabette hirsute (Arabis hirsuta)
L’Arabette poilue, Arabette hérissée, Arabette hirsute (Arabis hirsuta)
L’Arabette poilue, Arabette hérissée, Arabette hirsute (Arabis hirsuta)

L’Arabette poilue, Arabette hérissée, Arabette hirsute (Arabis hirsuta)

Cette Arabette hirsute n’est pas toujours facile à voir. Elle est surtout présente sur les sols calcaires et sait rester très discrète avec ses fines tiges et sa taille réduite. Une fois vue, elle est facilement identifiable.
Roland


Nom scientifique : Arabis hirsuta (L.) Scop., 1772


Origine du nom : « Arabis»  vient  d’« arabis », arabette. Son nom d’espèce d’«hirsuta», hirsute, à poils raides.

Noms en dialecte alsacien,: Gänsekresse  en allemand - Gewöhnliche Rauhaar-Gänsekresse

Noms anglais : hairy rock-cress

Date et lieu  de l’observation : le 21 avril à Rahling ( Moselle -57)

Famille de plantes: celle des Brassicacées ( la Cardamine des prés , la Capselle bourse-à-pasteur, l’Alliaire officinalela Cardamine hérissée, la Moutarde des champs, le Passerage champêtre, le Radis sauvage, le Tabouret perfolié  et des comestibles comme les choux,  le colza, moutardes ).

Cette famille est homogène et facile à reconnaitre. Les caractères de base de la  plupart des genres européens sont :
 une symétrie  bilatérale d’ordre 4. Les 4 pétales et les 4 sépales sont libres et protègent les 6 étamines, 4 grandes et 2 petites.
Les fruits sont  très variés, de la forme d’un petit haricot à une pièce de monnaie (Monnaie du Pape) ou une petite bourse (Bourse à pasteur). La clé de reconnaissance des espèces repose en grande partie sur l’aspect des fruits de « très allongé » à « circulaire » et à leur segmentation interne.
Le genre « arabis » se distingue  par ses fruits en siliques avec une seule ligne de graines, des feuilles de la tige (caulinaires) entières, sans pétiole,  plus ou moins velues, à base embrassante ou subarrondie.


Catégorie : plante vivace ou bisannuelle, velue, non ramifiée, avec un long épi floral.

Hauteur : 20 à 80 cm de haut.

Tige: Elle est à section ronde et issue d’une racine  pivotante. La base de la tige est glabre ou velue, munie de poils simples, bifurqués ou étoilés.

Feuilles : elles sont velues, elliptiques, atténuées en pétiole et disposes en rosette à la base de la tige. Leur taille varie de 10 à 30 mm. Les poils sont simples ou bifurqués, à  voir  à la loupe ou sur des photos agrandies comme ici. Les 8 à 30 feuilles de la tige sont sessiles, appliquées contre elle et embrassantes comme de nombreuses autres arabettes. Leur base est large et tronquée.

Poils en étoile de l'épiderme des feuilles de l’Arabette poilue, Arabette hérissée, Arabette hirsute (Arabis hirsuta)
Poils en étoile de l'épiderme des feuilles de l’Arabette poilue, Arabette hérissée, Arabette hirsute (Arabis hirsuta)

Poils en étoile de l'épiderme des feuilles de l’Arabette poilue, Arabette hérissée, Arabette hirsute (Arabis hirsuta)

L’Arabette poilue, Arabette hérissée, Arabette hirsute (Arabis hirsuta) - visiteur sans doute une mouche, Tachina lurida -et sa répartition selon INPN
L’Arabette poilue, Arabette hérissée, Arabette hirsute (Arabis hirsuta) - visiteur sans doute une mouche, Tachina lurida -et sa répartition selon INPN
L’Arabette poilue, Arabette hérissée, Arabette hirsute (Arabis hirsuta) - visiteur sans doute une mouche, Tachina lurida -et sa répartition selon INPN
L’Arabette poilue, Arabette hérissée, Arabette hirsute (Arabis hirsuta) - visiteur sans doute une mouche, Tachina lurida -et sa répartition selon INPN

L’Arabette poilue, Arabette hérissée, Arabette hirsute (Arabis hirsuta) - visiteur sans doute une mouche, Tachina lurida -et sa répartition selon INPN

Floraison : de fin avril  à juillet

Fleurs blanches,  de petite taille, moins de quelques mm. Elles sont groupées en épis denses à l’extrémité des feuilles. Les fleurs de cette arabette ont 4 pétales dressés, 4 sépales verts, d’une taille égale à 50% de celle des pétales mesurant 3 à 7 mm. Les  6 étamines sont typiques des brassicacées soit 4 grandes internes et 2 petites latérales. Le pistil se termine par un style et un stigmate unique.

Pollinisation
par les insectes mais aussi par autopollinisation
 

Fruits: Ce sont des siliques grêles (1 à 2 mm de diamètre) serrées, parallèles et plaquées contre la tige. Elles contiennent de minuscules graines ( 1 mm) brièvement ailées et alignées sur un seul rang. Leur dissémination est assurée par le vent (anémochorie).
 

Habitat : plante résistante à la sécheresse et présente sur les sols maigres surtout calcaires. Ce sont : falaises, rochers, éboulis, déblais, friches et accotements. Elle est présente jusqu’à 2000 m dans toute l’Europe et une large bande centrale de l’Asie jusqu’au Japon et Maroc et Algérie. Elle a été introduite dans l’Ouest de l’Amérique du Nord.

Confusion possible : avec d'autres espèces de brassicacées aux fleurs blanches. Il existe d'autres arabettes ailleurs que dans notre région, comme l’Arabette ciliée présente dans le Jura, les Alpes, et les Pyrénées Arabis ciliata (voir photos), l’Arabette des Alpes, Arabis alpina et d’autres.

Diversité des arabettes et évolution des plantes
Les arabettes sont un groupe d’étude pour les spécialistes (1) qui étudient la filiation des plantes. Comment se sont formées les espèces ? La donnée de base est que deux  espèces d’Arabis, sont séparées  par une quasi impossibilité de se reproduire entre elles. Souvent elles ont été isolées dans un territoire sans possibilité de croisement avec leurs semblables. En fait ces différentes arabettes évoluent parallèlement dans des milieux différents, de sols, d’humidité, de température, d’ensoleillement… Elles adoptent chacune une stratégie différente pour améliorer leur implantation dans un milieu donné et cela s'exprime sous différentes formes.

Dans les 118 arabettes, du genre Arabis, présentes  au Nord du Tropique du Cancer, les différentes portent sur l’élévation de l’habitat, le système de reproduction. Cela peut être différentes sortes de "trichomes", les poils qui jouent un rôle de de protection contre le froid,le soleil  ou pour la captation d’humidité.
Cela peut être le mécanisme de reproduction :   la faculté ou non de se reproduire sans les insectes ou la constitution des racines : une racine avec réserves est une plante vivace, avec peu de réserves (bisannuelle) ou sans réserves ( annuelle) . La  morphologie des graines varie selon les espèces  pour améliorer ou au contraire diminuer la dispersion.

 L’Arabette hirsute a des graines avec un pourtour ailé transparent. D’autres arabettes comme Arabis ciliata, l’Arabette ciliée présente à partir de 1200 m jusqu’à 2500 m n’ont pas cette aile qui facilite la dispersion. Hors de ce critère, cette Arabette ciliée est difficile à différentier sur le terrain de l’Arabette  hirsute. Pourtant elle est assez éloignée génétiquement. Toutes ces petites différences de formes et de gènes sont une preuve de la grande plasticité de ce groupe et de sa capacité à évoluer dans des différents milieux et à différentes altitudes..


Statut et réglementation: présente partout dans notre pays,  mais rarement en grande abondance. Elle est classe NT premier stade de menace, « espèce quasi menacée » dans la région Nord-Pas-de-Calais et espèce déterminante Znieff. Elle n’est pas très répandue et les régions Pays-de-Loire et Haute-Normandie manque de données à son sujet. Elle n’a aucune protection légale en France.


Usage alimentaire : valeur  alimentaire presque nulle.

Usage médicinal
Il n’existe pas d’indication médicale pour cette plante sur wikiphyto.
Cette plante est très petite comparée à d’autres brassicacées ce qui lui donne peu d’intérêt à être étudiée, récoltée ou cultivée.

En médecine traditionnelle, l’arabette était utilisée pour guérir l’asthme, les maladies de la zone bucco-pharyngée puisqu’elle a un pouvoir antiseptique.
Comme les autres plantes de sa famille, elle est riche en molécules actives comme les flavonoïdes, les glucosinates (autrefois dénommés hétérosides soufrés). La recherche pour trouver de nouvelles substances naturelles anti radicaux libres est en pleine expansion.

Il est connu par ailleurs, que les espèces de la  famille des brassicacées contiennent des composants anticancéreux.
Ce n’est pas l’une ou l’autre molécule qui est bénéfique mais le cocktail qui comprend des stérols, caroténoïdes, triglycérides insaturés et acides gras essentiels.
Il semble que l’abus de consommation de feuilles soit toxique pour les reins.



Comme toujours, et avant toute utilisation, il faut consulter un médecin pour être averti des éventuels effets indésirables ainsi que des interactions possibles avec les médicaments classiques.


Texte,  photos, bibliographie  Roland Gissinger

Propriétés générales des brassicacées
3/Propriétés médicinales et composition en glucosinolates des brassicacées : https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/13129476?dopt=Abstract
5/Isothiocyanates et action anticancéreuse : https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC4002831/
5/http://www.wikiphyto.org/wiki/Isothiocyanates
6/Thèse soutenue à Strasbourg sur la Recherche d'isothiocyanates à intérêts fonctionnel et technologique chez les Brassicacée
Arabette ciliée, Arabis ciliata- Col des champs (Var)
Arabette ciliée, Arabis ciliata- Col des champs (Var)
Arabette ciliée, Arabis ciliata- Col des champs (Var)
Arabette ciliée, Arabis ciliata- Col des champs (Var)

Arabette ciliée, Arabis ciliata- Col des champs (Var)

Rédigé par ANAB

Publié dans #Fleurs blanches, #Biodiversité de notre région

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T
Merci pour cet article très intéressant, et les super photos
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A
Merci Toll