Le Pinson du nord, Pinson des Ardennes (Fringilla montifringilla)

Publié le 19 Janvier 2025

Le Pinson du nord, Pinson des Ardennes (Fringilla montifringilla)- Photos Claudy Stenger.
Le Pinson du nord, Pinson des Ardennes (Fringilla montifringilla)- Photos Claudy Stenger.
Le Pinson du nord, Pinson des Ardennes (Fringilla montifringilla)- Photos Claudy Stenger.
Le Pinson du nord, Pinson des Ardennes (Fringilla montifringilla)- Photos Claudy Stenger.

Le Pinson du nord, Pinson des Ardennes (Fringilla montifringilla)- Photos Claudy Stenger.

Pinson du Nord et à l'arrière un Pinson des arbres - Photo Claudy Stenger.

Pinson du Nord et à l'arrière un Pinson des arbres - Photo Claudy Stenger.

En ce moment vous pouvez apercevoir cet oiseau sur les mangeoires ou en ville.
Roland


Nom scientifique : Fringilla montifringilla Linnaeus, 1758
anciennement

Origine du nom :  « Fringilla» est  le nom latin de « pinson ». monti fringilla signifie  « pinson de montagne ».

Nom allemand: Bergfink

Nom anglais: Brambling, cock o' the north and the mountain finch.

Observation : le 4 mars  à Siewiller

Famille : c’est un passereau de la famille des pinsons ou Fringillidae, qui regroupe des petits oiseaux granivores de 10 à 25 cm. Ils se nourrissent de graines, de fruits et bourgeons et même des noyaux de cerise pour le Gros-bec. L’alimentation des jeunes doit être plus riche avec apports de protéines trouvées dans les vers et insectes. Cette famille comprend une grande diversité d’espèces en Afrique,( avec par exemple 35 espèces de serins) ainsi que  dans certaines îles où des espèces se sont diversifiées. Les îles Hawaï, par exemple, comptent 34  espèces du genre Drepanidini.
Les plus connus des Fringillidae sont les Bouvreuils, les pinsons , les tarins... Ce sont des oiseaux de petite taille munis d’un bec pointu et solide, quelquefois très gros comme le bien nommé gros-bec. La teinte de leur plumage est variable, de discret à rouge très voyant comme les bouvreuils. Les nids, en forme de coupe, sont construits par la femelle. La plupart de ces oiseaux sont sédentaires et sociaux. Le Pinson du Nord est une exception. C’est un  migrateur qui peut former des groupes immenses de  millions d’individus comme en Suisse dans les années 1951-1952. De nombreuses espèces endémiques sont en danger dans le monde en raison de la petitesse de leur habitat, de sa destruction, des maladies aviaires, de la chasse et du braconnage.
Le classement de cette famille de passereaux a été largement remanié  à la suite d’études génétiques qui ont démontré des parentés plus ou moins proches entre les différentes espèces.

Dimensions et poids : 15 cm avec la queue, envergure environ  25 cm, poids  23 à 29 g.

Longévité : 12  ans

Description : le Pinson du Nord a la taille d’un moineau, il est assez trapu, de couleur gris brun en hiver et muni d’un gros  bec solide de couleur jaunâtre.
En plumage printanier ou nuptial la tête, la nuque sont noir-brillant. La gorge, la poitrine et les épaules sont oranges. Le ventre, la poitrine et le bas de la queue sont rayés de bandes blanches. Une barre alaire blanche traverse le flanc de ce pinson. La femelle est plus  contrastée que le mâle au niveau de l’avant. Son corps est brun  avec des rayures sombres. Les yeux sont bruns et les pattes sont gris clair.

Chant : fait de trrrr  roulés  (Écoutez ci-dessous) tandis que le rappel de contact est « gnac gnac » répété.

 

Femelle Pinson du nord, Pinson des Ardennes (Fringilla montifringilla)-- Photo Claudy Stenger.

Femelle Pinson du nord, Pinson des Ardennes (Fringilla montifringilla)-- Photo Claudy Stenger.

Le Pinson du nord, Pinson des Ardennes (Fringilla montifringilla) et sa répartition selon INPN - Photos Claudy Stenger.
Le Pinson du nord, Pinson des Ardennes (Fringilla montifringilla) et sa répartition selon INPN - Photos Claudy Stenger.
Le Pinson du nord, Pinson des Ardennes (Fringilla montifringilla) et sa répartition selon INPN - Photos Claudy Stenger.
Le Pinson du nord, Pinson des Ardennes (Fringilla montifringilla) et sa répartition selon INPN - Photos Claudy Stenger.
Le Pinson du nord, Pinson des Ardennes (Fringilla montifringilla) et sa répartition selon INPN - Photos Claudy Stenger.

Le Pinson du nord, Pinson des Ardennes (Fringilla montifringilla) et sa répartition selon INPN - Photos Claudy Stenger.

Vol : ondulant ou direct.

Habitat : Cet oiseau est présent  dans les forêts peu denses de conifères ou de bouleaux qui s’étendent largement dans les régions du Nord (c’est d’ailleurs l’oiseau le plus nordique). Mais, on le trouve aussi dans les haies et les ronciers (comme l’indique son nom anglais).
 Son aire de répartition couvre la partie européenne de l’hémisphère nord, des îles anglo-normandes à l’extrême Est de la Sibérie  jusqu’au Japon, et inclut également une bande nord du Maghreb. Il est absent des zones tropicales et de l’intérieur de l’Asie.

Migration : cet oiseau habitué aux températures du Nord n’a pas besoin, comme d’autres  oiseaux ; de migrer vers les zones tropicales africaines lointaines
. Les populations vivant au  Nord, où l’hiver rend les conditions de vies difficiles, migrent vers le sud de l’Europe ou vers le sud  du continent asiatique. Le Pinson du Nord est grégaire hors période de reproduction. Des groupes partent à compter de la fin septembre jusqu’à mi novembre.  Ils comptent des milliers d’individus voir des millions comme déjà évoqué plus haut. Le record date de 1951 avec un groupé à Thoune (Suisse) estimé à 70 millions d’individus ! Les lieux privilégiés de repos de ces groupes sont les forêts de hêtres pour leurs faines et les champs de maïs non récoltés.

Il existe encore aujourd’hui des lieux de regroupement appelés dortoirs. L’un d’eux situé dans les Pyrénées accueille chaque année, de 800 000 à 2 millions de Pinson du Nord.
L’ornithologue suédois Swensson (1) a étudié ces rassemblements massifs car ils donnent des indications sur la population globale, la disponibilité de la nourriture, les changements écologiques. Une population d’un million d’oiseaux a pu être estimée sur un hectare. Swensson affirme qu’il est très difficile de donner des chiffres pour les très gros groupes qui sont difficiles à évaluer exactement.
Ces migrations de masse entrainent des désagréments pour les riverains. Un million de pinsons du Nord consomment pour leur migration 8 tonnes de graines par jour et rejettent autant de fientes. Visionnez les vidéos prises par Swensson (clic) sur les migrations  qu’il a observées en Suède. C’est très impressionnant.
De nombreux Pinsons du Nord passent l’hiver en France. Ils ne sont pas très craintifs et fréquentent les mangeoires où ils dévorent avec appétit les graines de tournesol.
Vers fin mars, ceux venus des territoires du nord retournent dans leurs immenses aires de reproduction.

Nourriture : même si la forme de son bec annonce « granivore », le Pinson du Nord est relativement omnivore. Il se nourrit de graines et de petits fruits contenant des graines, ceux des ronces et framboisiers par exemple. Ses graines préférées sont les faînes de Hêtre, les graines des conifèresmais il avale aussi  et celles des plantes herbacées.
En été, par contre, les insectes constituent sa principale ressource, ce qui est essentiel pour l'élevage de ses jeunes, en raison de leur haute teneur en protéines.

Comportement : les pinsons sont territoriaux quand ils nidifient. Hors de cette période, ils se déplacent avec d’autres passereaux comme des verdiers, linottes, moineaux.
La période de reproduction commence à la fin février. Le mâle exhibe ses couleurs et la femelle répond à ses avances en abaissant son corps et produisant un bref sifflement.

Nidification : pendant que le mâle défend  le territoire, la femelle construit  un nid assez volumineux et toujours bien dissimulé dans une fourche d’un arbre, souvent un bouleau, entre 2 et 6 m de hauteur. Elle choisit une fourche composée avec une branche latérale. Le nid est fait d’une une couche externe constituée de tiges d’herbe mêlées à de la mousse, de bandes d’écorces de bouleau, de bruyère. L’intérieur est garni de feuilles, lichens,  adoucis de plumes, poils, petites fibres diverses ce qui en fait une construction douillette.  La femelle pond de 5 à 6 œufs brillants, bleu-vert tachetés de foncé, qu’elle couve pendant 11 à 12 jours.
Les jeunes sont d’abord nourris avec des insectes, puis après une semaine, avec des graines broyées régurgitées. Ils deviennent  autonomes et peuvent voler après un peu plus de 2 semaines.
Selon l’abondance de nourriture, le couple peut élever deux ou trois fratries successives.

Prédateurs : Coucou gris qui parasite les nids, les rapaces, corneilles, geai, écureuils, fouines etc.

Protection  Cette espèce est strictement protégée par la loi. Ses populations de  15 à 20  millions  de couples en Europe  sont en régression.
C'est encore une fois l’agriculture intensive avec ses mauvaises pratiques d'arrachage des arbres et des haies qui affectent les populations.



Article illustré par notre talentueux collègue photographe naturaliste, Claudy Stenger. D’autres de ses photos sont visibles sur Flickr (cliquer)


Texte, bibliographie  Roland Gissinger (Anab) –Relecture Bernard Weinzaepflen (Anab)

 

Rédigé par ANAB

Publié dans #Oiseaux

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B
Une fois de plus je ne peux qu'être admiratif de ces magnifiques photos. Merci également à Roland pour ce travail de recherche et tout le temps qu'il consacre au Blog.
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A
Merci à vous <br /> Je suis bien aidé aussi par d'autres rédacteurs (ice), relecteurs, relectrices, et chercheur (se)s d'articles.<br /> Un très grand merci à elles et à eux.<br /> Roland
T
Tout à fait d'accord avec toi, Bern@rd.<br /> Three cheers for Roland!
T
Merci pour cet article instructif et très complet. Merci à Claudy pour ses magnifiques photos. La vidéo de T. Swenson est impressionnante
Répondre
A
Merci Toll. Oui ces images de migration sont à peine croyables;<br /> <br /> Roland