Frelons asiatiques : un plan national de lutte enfin adopté à l'Assemblée
Publié le 28 Mars 2025
frelon asiatique Vespa velutina-Photo Dany Giss. +comparatif des frlons selon document de l'Agence britanique de santé surles animaux -Merci Sylvie
paru sur le Dauphinélibéré le 7/3/2025. Suggéré par Bernard. Merci Bernard.
L’Assemblée nationale a adopté jeudi une proposition de loi, déjà votée par le Sénat, pour endiguer la prolifération des frelons asiatique, espèce envahissante qui représente une menace pour la biodiversité, en particulier les abeilles.
La France renforce sa lutte contre le frelon asiatique. Après le Sénat, l’Assemblée nationale a adopté à l’unanimité, jeudi soir, une proposition de loi visant à créer un plan national de lutte contre le frelon à pattes jaunes, dit frelon asiatique, dont les déclinaisons locales seront pilotées par les préfets.
Véritable « fléau » pour les abeilles domestiques et la biodiversité, selon l’expression du rapporteur du texte, le député Mickaël Cosson, cette espèce envahissante originaire d’Asie est arrivée en France en 2004. Elle est désormais présente dans la quasi-totalité des départements métropolitains. Pendant l’été, un nid de frelons peut consommer jusqu’à 11 kg d’insectes par jour pour nourrir les larves. Féroce prédateur, il est particulièrement friand d’abeilles et serait ainsi responsable de la disparition de 20 % de ces pollinisateurs, avec des conséquences en cascade sur la biodiversité.
Limiter la prolifération
« Les pouvoirs publics reconnaissent enfin la dangerosité de ce prédateur et mettent à disposition des moyens techniques et financiers pour détruire les nids », se félicite Patrick Grandira, apiculteur dans le Lot-et-Garonne, administrateur et secrétaire général de l’Unaf (Union nationale des apiculteurs français). « Les frelons peuvent détruire un rucher complet en deux ou trois jours. Tous les ans, à la fin de la saison, j’ai des apiculteurs en pleurs au téléphone parce que les abeilles de 150 ruches sont mortes », décrit ce dernier, qui a lui-même perdu 30 % de son cheptel en 2023. Les pertes économiques pour les apiculteurs sont évaluées à 12 millions d’euros par an. Les frelons peuvent également ravager des vergers et représentent un risque pour l’homme, les piqûres pouvant être mortelles.
S’il est trop tard pour éradiquer cette espèce envahissante, le plan national, qui devrait entrer en vigueur dès ce printemps, vise à limiter sa prolifération. Aujourd’hui, les actions menées à l’échelon local, indépendamment les unes des autres, permettent de détruire environ 18 % des nids. Or, rappelle Mickaël Cosson, « si on détruisait 95 % des nids, on ne réduirait la population de frelons que de 50 % au bout de sept ans ».
Indemnisation des apiculteurs
La loi introduit donc une action coordonnée à l’échelle de l’Etat. Chaque département devra organiser, d’une part l’évaluation du niveau de danger des frelons asiatiques sur son territoire pour la population et les apiculteurs, et d’autre part la procédure de signalement des nids par les particuliers et les apiculteurs. Il est précisé que « le signalement peut être établi par l’intermédiaire du maire ou d’un membre du conseil municipal ».
Les informations seront ensuite remontées, afin d’évaluer plus précisément la présence du frelon asiatique sur le territoire national et de bénéficier d’un retour d’expérience sur les moyens de lutte. Le texte de loi prévoit également une indemnisation pour les apiculteurs possédant au moins 50 ruches. Mickaël Cosson a d’ores et déjà prévu d’organiser une table ronde dans les mois à venir pour évaluer les premiers effets du plan national et procéder à d’éventuelles modifications législatives ou réglementaires.
Document pdf de 26 pages (cliquer pour charger)
Stratégie et plan national de lutte contre le frelon asiatique à pattes jaunes
https://www.assemblee-nationale.fr/dyn/17/textes/l17t0061_texte-adopte-provisoire.pdf
Une muselière est un simple dispositif grillagé qui permet de maintenir les frelons éloignés de l’entrée de la ruche. Cette méthode de contrôle est dite « respectueuse de la biodiversité » car non létale et ne visant à collecter ou empoisonner aucun organisme.