Regards sur des forêts de fond de vallée au fil des saisons (2)

Publié le 30 Mars 2025

 

Le pré-printemps

“mars et ça redémarre…”

 

Si en février, le noisetier a constitué un premier signal, le réveil printanier s’amorce au moment de la transition vers le mois de mars  par une série d’apparitions et de  modifications dans la forêt alluviale et la ripisylve



 

  

 

Au niveau du sol, parmi les signes qui ne trompent pas, il y a la floraison des perce-neige, (Galanthus nivalis). Ce sont des échappées de jardin qui colonisent les alluvions sableuses.

 

Dans un bosquet d’aulnes avec présence de robiniers et d’épicéas plantés, le sol sablonneux est couvert par endroits de tapis de perce-neige et de fleurs violettes. Il s’agit de crocus, une autre échappée de jardin, qui a envahi ce secteur. Le crocus fait partie des indicatrices “domestiques” de l’entrée dans la phase du pré-printemps.  



 

A présent, le deuxième arbre à chatons, l’aulne (Alnus glutinosa) - majoritaire dans ce milieu -  entre en floraison. On retrouve sur les rameaux fleuris, les cônes vides et secs de l’année passée.

 

Du sol d’une forêt alluviale, jaillissent à présent, des bouquets de jeunes feuilles lancéolées, d’un beau vert, à l’odeur caractéristique lorsqu’on les froisse. Il s’agit de l’ail des ours (Allium ursinum). Il va constituer avant de fleurir, des tapis denses. D’autres herbacées semblent aussi manifester des signes de reprise :  les minuscules feuilles de ficaire (Ficaria verna), les orties, le lierre terrestre…

Autre espèce à déployer ses feuilles lancéolées, le gouet (Arum maculatum) qui porte bien son nom. Mais tous les individus n’ont pas de macules. La confusion avec l’ail des ours (aux nervures parallèles) provoquerait quelques graves désagréments, l’arum étant entre autres très irritant pour le palais….  

Une touffe de feuilles à nervures parallèles ! Les monocotylédones sont de sortie… Ici, les feuilles linéaires sont marquées par une nervure médiane claire. Il s’agit de la dame de onze heures (Ornithogalum umbellatum) qui se plaît dans ces zones mi-ombragées au sol sableux bien drainé. 

 

Les beaux jours, des chants d’oiseaux se font entendre. Les pics tambourinent au loin. Les mésanges commencent à lancer leur “d’Zitt ìsch dòò”  (le temps est arrivé /autrement dit, c’est le printemps. 

Ce cri a été repris dans une chanson, dont plusieurs interprétations sont consultables sur la toile. En voici une  :

https://www.youtube.com/watch?v=ThuwEwVkTKI 

 

Mais nous n’en sommes qu’au pré-printemps…


Textes, photos, recherches, et bibliographie  Étienne Feuchter (Anab)

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R
Là cela va s'accélérer . Merci Etienne de ces regards
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T
Les belles photos donnent l'impression d'être là, sur place. Le printemps, c'est la magie de la Nature.<br /> <br /> "d' Zitt isch fàscht dòò" (?)
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C
Merci pour ce bouquets printanier et "d'Zitt isch doo."<br /> Cela s'appelle l'enracinement, nature et culture sont toujours liés.
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B
Merci Étienne pour cet article qui montre le retour immuable du printemps, la renaissance de la vie<br /> <br /> Je ne savais pas qu'on avait crée une chanson sur ce thème.
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N
Bel article.<br /> Merci Etienne." d'Zitt isch dòò"
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