Des haies pour un retour de la biodiversité à l’Ochsenfeld

Publié le 9 Mai 2025

Favorisant un retour de la biodiversité à l’Ochsenfeld, ce sont 2,5 kilomètres de haies qui sont en train d’être plantés sur les terres de l’institut Saint-André de Cernay.

paru sur l'Alsace . Transmis par Bernard. Merci Bernard.

Entre Cernay et Vieux-Thann, elles « fleurissent » depuis quelques jours le long de la « 66 », entre les giratoires de la Croisière et d’Alba. « Elles », ce sont les haies qui sont actuellement plantées sur les terres de l’institut Saint-André présageant le retour d’une biodiversité disparue.

L’opération a débuté en 2024. Elle intervient dans le cadre du programme « Plantons des haies » initié par l’État (France relance) avec le soutien de l’Union européenne (fonds européen agricole pour le développement rural), de l’agence de l’eau Rhin-Meuse et de la direction régionale de l’alimentation, de l’agriculture et de la forêt (DRAAF Grand est). Il s’agit de la seconde tranche d’un chantier entamé durant l’hiver 2022/2023 au cours duquel 5,5 kilomètres de haies avaient déjà été plantés.

Sureaux, églantiers, cornouillers sanguins

Aujourd’hui, ce sont 2,5 kilomètres de sureaux, d’églantiers, de noisetiers, de merisiers, de cornouillers sanguins et autres groseilliers à maquereaux qui sont mis en terre par la section aménagement végétal d’Alsace, jardin d’insertion implanté à Sélestat. Aux 3350 plants actuellement traités s’ajoutent ormes, érables, frênes, en tout 250 arbres composant « un joyeux mélange d’essences champêtres », décrit Marc Jermann. Directeur des services communs à l’institut Saint-André, ce dernier est en charge du pilotage de ce chantier qui s’intègre dans un projet plus large, celui de l’implantation d’ un collectif d’agriculteurs sur les terres de l’Ochsenfeld.

120 hectares

Depuis juin 2022 en effet, ils sont huit, éleveurs, céréalier, maraîchers, producteur de petits fruits et de plantes aromatiques et médicinales, à exploiter les 120 hectares du domaine. Le résultat d’une réflexion menée par l’association Adèle de Glaubitz à laquelle le site appartient afin d’améliorer la qualité environnementale des terres à travers une conversion au bio en lieu et place de la monoculture de maïs. Une réflexion portée aussi dans le but de donner du sens à l’exploitation en direction des résidents de l’institut qui accueille quelque 500 personnes atteintes de handicap.

1000 repas par jour

« C’est aujourd’hui le cas, explique Marc Jermann, notamment grâce au maraîchage qui permet à 30 à 40 personnes de l’institut d’intervenir aux différentes phases de l’activité, du semis à la récolte. » Des légumes qui sont transformés directement par le service de restauration de l’institut qui prépare 1000 repas par jour : « Salades, courgettes, choux, aubergines passent des champs aux assiettes », se réjouit le directeur des services communs même si, pour des raisons de coût d’achat et de main-d’œuvre, des freins subsistent à ce que d’autres légumes produits sur place entrent dans ce circuit court.

Le programme « Plantons des haies » est venu servir le dessein de cette reconversion en apportant non seulement un accompagnement spécialisé grâce au concours du collectif de producteurs Bio en Grand Est, mais aussi un financement à hauteur de 80 % des 100 000 euros de l’opération. « Ces plantations nous permettent de redessiner les parcelles tout en favorisant la biodiversité et le retour de la faune en lui proposant un habitat qui correspond à son écosystème, précise Marc Jermann. En outre, en alternant les haies de basses tiges et les arbres, cela aura pour effet d’animer le paysage et de préserver les exploitants des nuisances environnantes.»