Histoires de castors

Publié le 21 Avril 2025

Les barrages fabriqués par les castors filtrent environ deux fois mieux les métaux lourds et autres polluants présents dans l'eau que ceux construits par l'humain.

Les barrages fabriqués par les castors filtrent environ deux fois mieux les métaux lourds et autres polluants présents dans l'eau que ceux construits par l'humain.

paru sur slate le 10 février 2025

Comment huit castors ont permis à la République tchèque d'économiser plus d'un million d'euros

Cela faisait longtemps que le projet de barrage sur la rivière Vltava dans la région de Brdy en République tchèque traînait. Rien ne semblait vraiment se concrétiser… jusqu'à ce qu'il soit soudain construit «du jour au lendemain», et gratuitement. Les généreux ingénieurs qui ont œuvré pour l'écosystème de la rivière ne sortent pas d'une grande école non, puisqu'il s'agit d'une équipe de huit castors.

L'administration de la zone protégée avait pourtant obtenu un financement de 30 millions de couronnes tchèques (environ 1,19 million d'euros), nécessaire au projet. Il ne restait plus qu'à obtenir les permis de construire nécessaires pour le mener à bien. Mais le barrage de la rivière a vu le jour comme par magie, sans même que la région n'ait à utiliser ses fonds. D'après le zoologiste Jiri Vlček, la main-d'œuvre de ces castors qui ont naturellement fabriqué le barrage, en plus d'être gratuite, est beaucoup plus efficace que la nôtre.

«Les castors sont capables de construire un barrage en une nuit, deux nuits au maximum. Un ouvrier travaillant seul pourrait le construire en une semaine environ», explique-t-il auprès de Radio Prague Internationale. Gerhard Schwab, responsable des castors pour le sud de la Bavière au sein de la Federal Nature Conservation Association allemande, relativise: «C'est tout aussi crédible que penser que les pyramides ont été construites en une semaine», plaisante-t-il dans les lignes de National Geographic. Selon lui, il est plus vraisemblable que les castors aient commencé leur travail il y a plusieurs semaines, sans que personne ne l'ait remarqué.

Un meilleur travail que celui des humains

Quoi qu'il en soit, le résultat est plus que satisfaisant. «Les castors ont fait un excellent travail», déclare Gerhard Schwab. Jaroslav Obermajer, chef du bureau central bohémien de la Czech Nature and Landscape Protection Agency, ajoute: «Les castors savent toujours ce qu'il y a de mieux. Les endroits où ils construisent des barrages sont toujours choisis avec précision, mieux que lorsque nous les concevons sur papier.» Par ailleurs, une étude publiée sur le site de l'Urban Ecosystem Research Consortium de Portland/Vancouver révélait que les barrages fabriqués par les castors filtrent environ deux fois mieux les métaux lourds et autres polluants présents dans l'eau que ceux construits par l'homme.

Les autorités locales, elles aussi, ont pris la mesure du travail des rongeurs. «Au lieu de dire: “Ce n'était pas ce que nous avions prévu au départ” ils ont reconnu que ces animaux remplissaient très bien leur fonction écologique et ont dit: “Nous allons les laisser continuer à le faire”», explique Ben Goldfarb, journaliste scientifique spécialiste des castors.

Plus qu'un symbole, c'est un grand pas pour ces castors qui, longtemps chassés par les humains, ont frôlé l'extinction. Ce n'est que depuis quelques décennies que l'espèce est réintroduite dans plusieurs espaces, notamment en République tchèque. C'est pour le mieux, affirme Gerhard Schwab. D'après le protecteur animalier, «un ruisseau sans castors n'est pas un ruisseau. Ce n'est que de l'eau!»

Paru sur l'Est républicain le 15/4/2025 transmis par Bernard. Merci Bernard

Le barrage créé par un castor provoquait des
inondations

Le castor a installé un barrage sur un ruisseau fraîchement reméandré à Lavans-Quingey (Doubs)

Au cours de l’été dernier, un castor a élu domicile dans un cours d’eau de Lavans-Quingey (Doubs), fraîchement reméandré pour 515 000 €. L’animal a construit un imposant barrage, qui a provoqué des inondations… Face à ce phénomène, l’Office français de la biodiversité, la commune et le syndicat mixte Haut-Doubs Haute-Loue ont dû ruser pour éloigner le rongeur protégé. Il agit discrètement, à la tombée de la nuit. Sur le piège photographique installé par l’Office français de la biodiversité (OFB), il revient inlassablement sur ce nouveau territoire pour ériger son barrage. Malgré l’intervention du syndicat et le démantèlement de l’ouvrage, le castor est revenu chaque soir. La retenue d’eau a fini par inonder les champs et les routes situés à Lavans-Quingey. Une situation délicate, qui a poussé les acteurs de l’environnement à trouver des méthodes plus radicales pour éloigner le rongeur.

• Permettre à la faune locale de bien s’implanter

« Le ruisseau Saint-Renobert possède un linéaire d’environ trois kilomètres. Il est assez intéressant sur le plan écologique, car il offre de l’eau fraîche qui coule toute l’année », décrit le président du syndicat mixte Haut-Doubs Haute-Loue, Cyril Thévenet. « Cet affluent de la Loue était en très mauvais état. Au cours des siècles, il a été aménagé par l’homme. Certaines portions étaient devenues totalement rectilignes. »
Il a fallu donc le reméandrer pour un montant de 515 000 €. Le but : créer une zone humide et permettre à la faune locale de s’implanter durablement. En quelques semaines, poissons, grenouilles et insectes ont peuplé ce territoire aquatique. Idem pour le castor, présent depuis 2012 dans le département.
« Quand on a terminé nos travaux, nous avons vu un premier barrage installé. On avait
l’impression que le castor avait un GPS dans la tête ! Il a su exactement où le placer pour créer une retenue d’eau… » Dans un premier temps, les riverains ne se sont pas inquiétés en voyant ces amas de branches stopper le courant. « L’année 2024 a été pluvieuse, donc on pensait que ça allait se calmer. Mais avec cet ouvrage, l’eau a fini par inonder les champs et la route à proximité », retrace le maire de la commune, Olivier Dard.

• Une petite clôture électrique à 20 cm du sol

Le village et le syndicat ont décidé de faire appel aux services de l’État. « Le castor est une
espèce protégée qui vit dans un milieu protégé. La construction de barrages est assez rare
dans le Doubs. Elle permet à l’animal de créer une retenue. Il peut ainsi nager au sein des
cours d’eau », note Sébastien Courbet de l’OFB. « Dans la plupart des rivières, ils n’en ont pas l’utilité. Ici, le débit est assez faible. »
On avait l’impression que le castor avait un GPS dans la tête ! Cyril Thévenet, président du
syndicat mixte. Pour intervenir et supprimer ce barrage, une dérogation a été demandée auprès de la Dreal.
« Malheureusement, il revenait toutes les nuits. Ça n’avait aucune utilité. » Pour éloigner
durablement le rongeur, l’office a décidé d’installer une petite clôture électrique, à 20 cm du sol, sur cet endroit ciblé. « Ici, il profite d’une inclinaison et d’une topographie particulière. Il ne va pas s’installer 20 m en amont ou en aval. »
La clôture a été installée en février. Depuis, le rongeur a quitté les lieux. « Une nuit, le système est tombé en panne, le castor est revenu immédiatement. Il est à l’affût ! » s’amuse le maire.
Depuis cet épisode, l’eau coule à nouveau bien dans le ruisseau. L’équilibre, fragile, entre
activité humaine et biodiversité semble avoir été trouvé.

 Paru sur Ouestfrance le 15/4/2025 article transmis par Bernard Merci Bernard

700 foyers privés d’électricité dans l’Indre à cause… d’un castor.
Un castor qui s’était attaqué au tronc d’un peuplier a causé la chute de celui-ci, dans la nuit du samedi 12 au dimanche 13 avril à Valençay (Indre). L’arbre est tombé sur une ligne électrique, privant de courant 700 foyers de la commune.
Quelque 700 foyers de Valencay (Indre) ont été touchés par une coupure générale de courant dans la nuit du samedi 12 au dimanche 13 avril 2025. La raison de cette panne est peu banale : elle est due… à un castor. L’animal a rongé un peuplier qui s’est abattu sur une ligne électrique.

Selon Gilles Thébault, technicien de l’environnement à l’Office français de la biodiversité (OFB), il a fallu « plusieurs nuits » au castor pour couper l’arbre. Habituellement, ces animaux s’attaquent « à de plus petits troncs, de 20 à 25 centimètres », précise le spécialiste. « C’est la première fois qu’un arbre tombe sur une ligne électrique », souligne-t-il.

 

Une coupe « en forme de taille-crayon »

Seuls 60 foyers étaient encore sans électricité dimanche matin. L’ensemble du réseau était de nouveau fonctionnel aux alentours de midi. Le maire de la ville a pu constater la coupe « en forme de taille-crayon » réalisée par le rongeur.

Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article
T
Pas de carence en fer pour cet ingénieur hydraulique. Il est armé jusqu'aux dents. 😁
Répondre
A
😅😅