Les super-plantes andines qui pourraient nourrir le monde de demain

Publié le 11 Avril 2025

paru sur geo  le 1/3/2025

Résistantes et nutritives, la cañahua, l’amarante, le tarwi et le quinoa incarnent l’avenir agricole des Andes. Adaptées aux climats extrêmes, ces plantes offrent des atouts précieux pour demain.
Résistantes et nutritives, la cañahua, l’amarante, le tarwi et le quinoa incarnent l’avenir agricole des Andes. Adaptées aux climats extrêmes, ces plantes offrent des atouts précieux pour demain.

Planter de la cañahua, c’est s’assurer un revenu à la fin de l’année. Prochain défi : rendre ce produit rural attractif pour les gourmets des villes

Planter de la cañahua, c’est s’assurer un revenu à la fin de l’année. Prochain défi : rendre ce produit rural attractif pour les gourmets des villes

La cañahua

Chenopodium pallidicaule

Qualités nutritionnelles

Les graines de cañahua affichent une teneur élevée en protéines (15 à 19 % de leur poids), mais aussi en acides aminés essentiels, en fer, zinc et oméga-6.

Résistance au climat

Plante d’altitude, elle prospère entre 3 800 et 4 200 mètres, là où rien d’autre ne pousse. Elle résiste particulièrement bien au gel (jusqu’à 10 degrés en dessous de zéro) pendant plusieurs mois consécutifs.

Autres avantages

Elle demande peu d’entretien et s’accommode de sols salins. Sa résistance aux parasites, son cycle de culture court (110 à 180 jours) qui requiert moins d’eau et sa capacité à fertiliser le sol la rendent particulièrement résiliente.

Fleurs de l'amarante queue-de-renard-Photo Didier Biville

Fleurs de l'amarante queue-de-renard-Photo Didier Biville

L’amarante

Amaranthus caudatus

Qualités nutritionnelles

Ses feuilles, comestibles, comparables à celles de l’épinard, fournissent un apport important en oligoéléments et en fibres. Quant à ses graines, elles sont bien pourvues en protéines (11 %) et riches en acides aminés essentiels.

Résistance au climat

La plante pousse à l’origine entre 1 800 et 3 200 mètres d’altitude, mais elle s’adapte à différents climats, y compris chauds. Elle tolère le froid, mais pas le gel.

Autres avantages

Dotée de grandes capacités d’adaptation, elle peut prospérer sur des sols sableux et pauvres. Elle est connue pour sa forte résistance aux herbicides.

Le tarwi-Peruvian Field Lupines (Lupinus mutabilis), Pisac, Peru-Photo  D. Gordon E. Robertson

Le tarwi-Peruvian Field Lupines (Lupinus mutabilis), Pisac, Peru-Photo D. Gordon E. Robertson

Le tarwi

Lupinus mutabilis

Qualités nutritionnelles

La teneur en protéines très élevée (40 à 51 %) de ses graines ainsi que leur richesse en acides gras lui confèrent une grande valeur nutritive et énergétique, comparable au soja.

Résistance au climat

Prospérant entre 1 500 et 3 600 mètres, le tarwi est capable de s’adapter aux climats tempérés. Très résistante à la sécheresse, la plante, une fois mature, supporte aussi le gel.

Autres avantages

Grâce à sa forte capacité à fixer l’azote, il permet de préserver la fertilité du sol, tel un engrais naturel. Très résistant aux maladies microbiennes et aux insectes, il ne nécessite aucune intervention durant sa croissance.

 

Quinoa et sa distribution de la culture traditionnelle  Amérique du Sud - photo MarkusHagenlocher
Quinoa et sa distribution de la culture traditionnelle  Amérique du Sud - photo MarkusHagenlocher

Quinoa et sa distribution de la culture traditionnelle Amérique du Sud - photo MarkusHagenlocher

Le quinoa

Chenopodium quinoa

Qualités nutritionnelles

Digeste grâce à une haute teneur en fibres, le quinoa est riche en protéines (entre 10 et 17 % du poids du grain), en oligoéléments, en vitamines B, C et E. Enfin, il contient huit des neuf acides aminés essentiels.

Résistance au climat

Certaines variétés poussent jusqu’à 4 000 mètres. Le quinoa résiste bien au gel, à la sécheresse, aux vents violents et à la forte radiation solaire liée à l’altitude.

Autres avantages

La plante est capable de s’adapter à différents écosystèmes, depuis le niveau de la mer jusqu’aux hauts plateaux. Certaines variétés poussent sur les terres proches des déserts de sel.

Rédigé par ANAB

Publié dans #Consommation, #Changement climatique

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T
Le titre fait rêver : qu’est-ce qu’une super-plante ? Comment nourrir le « monde de demain » avec une petite partie du continent sud-américain ? Si elles peuvent nourrir le monde andin, ce ne sera déjà pas si mal.<br /> Il y a effectivement des modes en nutrition, il y a surtout des représentations culturelles, philosophiques, métaphysiques qui poussent certains à l’orthorexie. Mes études de nutrition datent un peu mais je me méfie d’un article qui ne cite pas ses sources. Les miennes sont celles que chacun peut trouver sur le site de l’ANSES. La seule des plantes citées étudiée est le quinoa largement répandu chez nous. Et là, la description des qualités nutritionnelles dans l'article de Géo est, pour le moins, approximative : teneur en protéines donnée pour la graine crue, or elle se consomme cuite donc pas plus de 5 g. pour 100 ; vitamine C = 0 mg, vitamine E = moins de 5% des besoins quotidiens, vitamine B (il y en a 12) seule représentée = l’acide folique ; pour les AA essentiels, je n’ai pas trouvé de référence. Enfin : « Digeste grâce à une haute teneur en fibres », n’a aucun sens puisque les fibres ne sont pas digérées (c’est ce qui fait leur intérêt dans l’élimination) et ce que l’on digère ne sont pas les aliments mais le repas.<br /> Ce qui fait l’intérêt de cette graine (et sans doute des autres) est le même que les légumineuses qui apportent de l’énergie, des fibres et des protéines sans jamais arriver à la hauteur quantitative et qualitative des viandes, du lait et des œufs. Mais ce n’est pas si mal sans en faire un « super-aliment » qui n’existera jamais. Vive la diversité là comme ailleurs.
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A
Merci Thierry de ton commentaire tout à fait justifié et étayé. Géo est un site Grand Public. Les journalistes de ce site (et d'autres) en font souvent un peu trop et essayent d'accrocher les lecteurs avec titres ronflants comme celui-ci. <br /> Il n'est pas possible de revérifier tous ces articles parus ailleurs. et d'attirer l'attention du lecteur sur des inexactitudes et des omissions. Toute information qui semble critique et importante doit être revérifiée avec d'autres sources.<br /> J'ai déjà modifié certains titres d'articles pour ces raisons mais en même temps quand je modifie le contenu d'un rédacteur, j'en fais aussi une censure et donc j'évite.<br /> <br /> Des sites réputés ont déjà publié des annonces d'innovations de matériels ou d'améliorations de systèmes. Il s'agissait de " communiqués" pour faire la promotion d' industriels ou de politiques. Certaines ne sont jamais arrivées au stade industriel et encore moins au stade Grand Public.<br /> <br /> Des commentaires comme le tien sont les bienvenus pour rendre nos lecteurs plus attentifs et plus critiques à l'égard de ce qui est publié y compris sur ce blog.<br /> Roland
T
Merci pour cet article intéressant. <br /> Certains de ces aliments, notamment le Quinoa et l’Amaranthe sont déjà bien connus dans nos pays, car présentés et donc commercialisés comme super-aliments par les faiseurs de tendances (donc des riches).<br /> L’avocat est passé par là aussi, avec les conséquences socio-économiques et écologiques que l’on connaît.<br /> Le classement de super-aliments est, dans un certain sens, comparable aux modes vestimentaires.<br /> Côté jardin, l’Amaranthe une très joie plante.
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A
Merci Toll. Tu as raison, il existe un effet de mode. Cela peut être des pistes tout de même pour améliorer la qualité nutritionnelle de certaines populations<br /> <br /> Roland