La Grive litorne (Turdus pilaris)

Publié le 22 Juin 2025

La Grive litorne (Turdus pilaris)-Photos de Claudy Stenger   et sa répartition selon l'INPN
La Grive litorne (Turdus pilaris)-Photos de Claudy Stenger   et sa répartition selon l'INPN
La Grive litorne (Turdus pilaris)-Photos de Claudy Stenger   et sa répartition selon l'INPN
La Grive litorne (Turdus pilaris)-Photos de Claudy Stenger   et sa répartition selon l'INPN
La Grive litorne (Turdus pilaris)-Photos de Claudy Stenger   et sa répartition selon l'INPN
La Grive litorne (Turdus pilaris)-Photos de Claudy Stenger   et sa répartition selon l'INPN
La Grive litorne (Turdus pilaris)-Photos de Claudy Stenger   et sa répartition selon l'INPN
La Grive litorne (Turdus pilaris)-Photos de Claudy Stenger   et sa répartition selon l'INPN
La Grive litorne (Turdus pilaris)-Photos de Claudy Stenger   et sa répartition selon l'INPN
La Grive litorne (Turdus pilaris)-Photos de Claudy Stenger   et sa répartition selon l'INPN

La Grive litorne (Turdus pilaris)-Photos de Claudy Stenger et sa répartition selon l'INPN

Voici la Grive litorne, une grive originaire des vastes régions de la taïga. Elle a su s’adapter à nos régions plus méridionales et occupe différents milieux.
Roland

Nom scientifique : Turdus pilaris Linnaeus, 1758
Autres noms communs : “grive

Etymologie : "turdus" viendrait de l'indo-européen  "trozdos", qui signifie "oiseau noir comme le merle. et « pilaris» " est le mot latin désignant une grive.

Nom Allemand/dialecte : Wacholderdrossel
Nom anglais : fieldfare

Observation : à Dehlingen (Bas-Rhin - 67)  le 29 mars


Classification et famille:  la Grive litorne  appartient à la famille des  Turdidae (ou turdidés) ,  famille de petits oiseaux de type passereaux constituée de 17 genres. Cette famille est proche de celle des rouges-queues et des  tariers (les Muscicapoidae ). Il existe 83 espèces de par le Monde dans le genre turdus qui regroupe les merles et les grives.
Points communs : allure robuste avec un bec fort, pointu et épais, souligné à la base de quelques vibrisses (plumes en forme de poils). Les yeux sont grands en proportion de la tête.  Ceci est lié à leur activité crépusculaire. Les pattes sont robustes. La sélection naturelle et l’évolution font que les petits oiseaux  sont inféodés aux forêts plus ou moins épaisses où leur taille réduite leur permet d’évoluer plus facilement. Les oiseaux plus grands sont présents dans les grands espaces et en altitude.
Ils cherchent leur nourriture au sol en sautillant et s’arrêtent souvent, tête dressée, ailes agitées.
Il existe dans notre région trois autres grives, la Grive musicienne, la Grive mauvis  et la Grive draine.


Description :
Le plumage de la Grive litorne   est gris ardoise. Le dessus de sa tête et son arrière-train sont gris-bleu. Ce sont ses signes distinctifs. Son dos est brun foncé à roux et sa queue noire. Sa poitrine couleur chamois clair est mouchetée de grandes larmes sombres. Les pattes sont brun foncé et le bec jaune orangé.
Les ornithologues arrivent à distinguer Madame de Monsieur qui est plus foncé.


Dimensions : de 22 à 27 cm de long (du bec à la pointe de la queue) pour 40 à 42 cm d'envergure. Son poids moyen est de 100 g (75 à 125 g)

Longévité : 18 ans

Chant :
La Grive litorne a un cri caractéristique « tchak, tchak » qui lui a valu ce nom commun dans plusieurs pays ou régions comme la Wallonie Écoutez le ci-dessous :

 

Vol : ondulé avec des battements lents

Nourriture:
Comme tous les
turdidés, la grive recherche de préférence sa nourriture au sol. Elle est omnivore. Elle mange des vers et des limaces mais aussi des insectes et leurs larves ainsi que des araignées
En automne, elle se nourrit de nombreux fruits sauvages et baies comme celles du sureau, de prunelles, des fruits de l’aubépine, de l’églantier, des mûres ainsi que des fruits du verger (pommes, poires, cerises, olives, raisins…). Selon la disponibilité locale la Grive litorne mangera des graines de houx, ou bien de Pyracantha et Épine vinette. La recherche de nourriture est en général, faite à moins de 250 m du nid. 
A la fin de l’hiver et au début du printemps, à une période où les autres fruits ont disparu,
les baies du lierre  ou celles du genévrier  sont une source de nourriture providentielle.
Le régime de la Grive litorne passe d’une nourriture faite d’invertébrés et insectes au printemps à un régime frugivore en fin d’été, automne et hiver.

Reproduction:
On sait peu de chose sur les parades nuptiales des grives. Le mâle est monogame et défend son territoire dès son installation.
Des observateurs ont vu que sur certains sites de reproduction une femelle peut être attirée par le cri d’un mâle installé dans un territoire. Elle se pose devant lui et le mâle entame une parade pour la chasser. Si la femelle y répond, il la chasse comme un intrus. Si elle reste immobile poitrine dressée, queue au sol, il s’en approche et l’accouplement peut avoir lieu rapidement. Nombre de couples arrivent sur leur lieu de nidification déjà appariés.

Dès mars, la grive cherche une branche d’un arbre pour y construire son nid, généralement à une hauteur minimale de 2 à 3 m. La Grive litorne niche en petites colonies de quelques dizaines d’individus pour se protéger des prédateurs. Dans ces conditions, elles défendent vigoureusement leurs nids contre les prédateurs comme des corvidés. Elles rendent un gêneur incapable de voler en le bombardant collectivement avec des « bombes à excréments ». Elles le font jusqu’à ce que recouvert de ces immondices, il soit incapable de voler. (Ce n’est pas une arme nucléaire mais c’est une arme dissuasive).

Un nid fait avec de la boue
Tous les nids du genre Turdus se ressemblent, en particulier par la présence de boue comme liant.
Ce nid est construit en 4 à 13 jours, par la femelle toute seule. Certains observateurs pensent que le mâle l’aide un peu. Le nid en forme de coupe est structuré avec des brindilles dont la taille varie avec celle de la grive. L’intérieur est garni d’un mélange de boue, d’herbes et duvet sauf pour la Grive musicienne qui réalise un vrai moulage de la boue. Les différences entre espèces se voient jusque dans la construction et la taille du nid.

Le nid de la Grive litorne en forme de coupe a un diamètre extérieur de 14.5 cm pour un diamètre intérieur de 9.9 cm. La profondeur de la coupe est de 6.8 cm (il s’agit de moyennes, évidemment). Il est construit en 8 jours. La période de ponte s’étend de la fin mars à la fin juillet et même mi-août selon le climat local. Elle peut démarrer plus tard dans les pays à climat froid comme la Laponie. Là-bas les pontes commencent fin mai. En montagne, la ponte commence également tardivement.  Dans les pays méridionaux, et si la nourriture est suffisante, la Grive litorne peut  mener une seconde nichée à son terme.
 A noter, que comme elle est grégaire, les pontes sont souvent synchrones dans la colonie.
 
Notre grive du jour pond en moyenne 4 œufs (de 2 à 6 œufs). Au fur et à mesure que la saison avance, la fécondité décroit, environ 1 œuf de moins en moyenne en juillet. Les femelles plus jeunes ont des œufs plus petits et moins nombreux. Cela traduit leur manque d’expérience pour stocker le plein d’’énergie nécessaire avant l‘hiver et pondre plus d’œufs et de plus grand calibre, indicateur de meilleure survie.
Ses œufs sont de couleur variable, du bleu clair au blanc, tachetés finement de rouge brun. La masse de chaque œuf varie en fonction de la nourriture disponible  et du nombre d’œufs de la nichée. Le poids des œufs varie chez la Grive litorne avec la taille de la couvée :
5.63 g pour 4 œufs, 6.63 g pour 5 oeufs, 6.38 g pour 6 œufs et enfin 5.96 g pour 7. Les chercheurs sont ultraprécis.
😮
L’optimum de la couvée se situe donc entre 5 et 6 œufs.


La femelle litorne est la seule des grives à posséder une plaque incubatrice sur le ventre. Cette zone, dépourvue de plumes et richement vascularisée, permet un contact direct avec les œufs, favorisant ainsi leur incubation. Une adaptation pour les pays froids sans doute et qui permet d’avoir un taux d’éclosion record de 96% en Laponie.
Après 2 semaines, les petits sortent des œufs. Le père doit à présent nourrir la femelle qui ne peut quitter sa couvée les 5 premiers jours dans les pays nordiques. Cette aide garantit  la survie des oisillons jusqu’à ce qu’ils puissent assurer eux mêmes leur protection thermique.
Pendant environ quinze jours, les deux parents nourrissent les jeunes au nid par d’incessantes allées et venues, puis continuent à les alimenter pendant quelques jours après leur envol.
La nourriture est alors majoritairement carnée.

Habitat : La Grive litorne affectionne les zones humides et les bois et broussailles où elle recherche au sol  sa nourriture favorite : les vers. Elle n’est pas forestière. Elle a colonisé des régions de bocages et paysages d’arbres isolés même à proximité de villages. Cette colonisation vers l’Ouest a commencé voici   200 ans environ.
Elle est présente du Nord de l’Ecosse, au Centre de l’Europe jusqu’au fleuve Amour en Sibérie.

Migration : seules les grives du Grand Nord migrent. Selon les bagues recueillies, les déplacements des autres Grives litornes ne dépassent guère 100 km.
Les grives migratrices sont observées dès mi-septembre à mi-octobre en Angleterre.  Ces oiseaux sont décalés d’un mois et plus avec ceux qui arrivent dans le Sud de la France (novembre). La migration peut se faire en groupe et rassembler plusieurs centaines d’individus.
En hiver, une vague de grand froid dans un pays déclenchera rapidement une vague de migration de ces oiseaux vers le Sud.

Prédateurs : Parmi les prédateurs on trouve le chat et l’écureuil qui consomme  de nombreux œufs, ainsi que d’autres oiseaux tels le hibou et surtout les corvidés comme la pie qui s’attaque aux petits.
La mortalité des jeunes atteint 60% la première année.

Statut et protection: le nombre actuel de grives est  assez important  et cet oiseau ne pose pas de préoccupation majeure. Les effectifs ont tout de même chuté de plus de 70% dans certains pays tel que l’Angleterre qui a étudié la dynamique de leur population.  Le développement de l’agriculture intensive caractérisée par un usage intensif de pesticides et la disparition des haies en est la cause principale.
Cet oiseau figure sur la liste des espèces chassables en France. Il reste fortement chassé sur ses parcours de migration à l’automne et sur place en hiver chez nous mais aussi dans d’autres pays autour de la Méditerranée.


Article illustré par notre
collègue photographe naturaliste, Claudie Stenger dont vous avez déjà pu apprécier les photos sur notre blog. D’autres de ses photos sont visibles sur Flickr (cliquer)

Texte Roland Gissinger Bernard Weinzaepflen (Anab)


synthèse de sites internet et livres

Bibliographie :
1- La référence est le  livre de Georges Oslo, Grives et merles chez Delachaux et Niestlé

 

Rédigé par ANAB

Publié dans #Oiseaux, #Biodiversité de notre région

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P
Bel article comme toujours.<br /> Et les photos,sans commentaire, magnifiques. Et quelle patience pour les réaliser ! Chapeau 👍
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A
Merci pomme63. .Oui, chapeau à Claudy
T
Merci pour cet article instructif. Pour les photos. c’est comme le dit Bern@rd - on reste bouche bée.
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A
Merci Toll.<br /> <br /> Roland
B
Je reste bouche bée devant les magnifiques photos de Claudie
Répondre
A
Ok Bern@rd , tour à fait f'accord . Un gra.nd merci à Claudy de nous permettre de partager et d'admirer ses photos.<br /> Roland