Deux fleurs radicalement différentes: la capacité d'adaptation exceptionnelle d'une plante méditerranéenne

Publié le 20 Septembre 2025

Moricandie (Moricandia arvensis)- fleurs de printemps
Moricandie (Moricandia arvensis)- fleurs de printemps

Moricandie (Moricandia arvensis)- fleurs de printemps

paru sur geo

Grands pétales violets de printemps, petites corolles blanches d'été : derrière ces deux fleurs a priori distinctes se cache en réalité… la même plante ! Cette "plasticité phénotypique" unique permet à la moricandie des champs d'attirer des pollinisateurs particulièrement variés, d'après une récente étude.

Plus rare dans l'hexagone qu'en Espagne ou en Italie, la moricandie des champs s'observe néanmoins dans la région niçoise (FloreAlpes.com). Si les fiches descriptives des botanistes évoquent des fleurs printanières "violettes, grandes et veinées" (TelaBotanica), le "chou des champs", comme on le nommait autrefois, cache pourtant bien son jeu…

Depuis quelques années, une équipe de scientifiques espagnols perce progressivement le mystère de la Moricandia arvensis. Ayant découvert l'existence d'une floraison estivale composée de petites corolles blanches et arrondies, ils ont voulu déterminer l'avantage que pouvait conférer cette stratégie unique.

Publiée dans la revue AoBPlants, un numéro des Annales de botanique de l'université d'Oxford, leur dernière étude révèle que la plante méditerranéenne parvient ainsi à attirer des pollinisateurs particulièrement variés (J.M. Gómez et al., 2025).

 

Des fleurs de printemps plébiscitées, et des fleurs d'été au public large

Les chercheurs de la Station expérimentale en zone aride d'Almería et de l'université de Grenade ont minutieusement recensé l'ensemble des insectes visitant les fleurs de printemps et celles d'été pendant huit ans dans le sud-est de l'Espagne (2016-2023), intervenant également sur le milieu de manière expérimentale pour évaluer les préférences des uns et des autres.

Si, dans les expériences, les grandes fleurs violettes de printemps attiraient la faveur de la plupart des groupes de pollinisateurs, de façon naturelle cependant, elles se trouvaient fréquentées essentiellement par une seule catégorie, celle des grandes abeilles. Tandis que les petites fleurs blanches d'été, elles, recevaient la visite d'abeilles de toute taille, de papillons et de mouches pollinisatrices. Un public large !

Ainsi, selon l'équipe espagnole, la "plasticité phénotypique" de la moricandie des champs, c'est-à-dire la façon dont son environnement peut modifier ses caractéristiques, en l'occurrence l'apparence de ses fleurs, présenterait ainsi un véritable atout pour faire face à la fois aux évènements extrêmes favorisés par le changement climatique ainsi qu'au déclin de la biodiversité.

Moricandie (Moricandia arvensis)- varriété estivale
Moricandie (Moricandia arvensis)- varriété estivale

Moricandie (Moricandia arvensis)- varriété estivale

Rédigé par ANAB

Publié dans #découverte nature, #Biodiversité hors région

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C
Encore une fois on ne peut être qu'étonné ,admiratif devant l'inventivité. la plasticité de la nature.<br /> On pourrait presqu'employer un vocabulaire militaire comme stratégie, stratégie de l'expansion et de la survie.<br /> C'est vrai encore que ça ne s'inscrit que dans le temps long.Le changement climatique brutal de notre époque nous le montre bien.
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A
Merci Christian. Oui étonnants ces especes végétales et animales<br /> Roland
B
On peut se poser la question suivante: pourquoi les autres fleurs n'en font pas autant ?
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A
Bonne réflexion Bern@rd.<br /> <br /> Ma réponse : je ne sais pas.<br /> <br /> Peut-être que les autres plantes ont eu moins de stress évolutif ou. <br /> moins de chance ??<br /> Roland