Moselle : la nature empoisonnée pour le loisir des chasseurs

Publié le 11 Mai 2015

Moselle : la nature empoisonnée pour le loisir des chasseurs

L'ASPAS et Mirabel-LNE interpellent le préfet

Par son silence, le préfet de Moselle autorise une guerre chimique sur trois communes pour, au final, y implanter des faisans. En effet, pour préserver leurs cocottes d’élevage, les chasseurs ont décimé les renards et les autres prédateurs de campagnols. Résultat : les rongeurs pullulent, et les communes répandent de la bromadiolone, un toxique extrêmement dangereux. Pour éviter un empoisonnement en masse des rapaces et de toute la faune, l’ASPAS et MIRABEL-LNE appellent le préfet à la raison.

Cette lutte chimique à la bromadiolone a été organisée sur trois communes fin mars. Or ces communes sont situées au sein d’un Groupement d’intérêt cynégétique (GIC) qui s’étend sur 10 000 hectares et qui a pour projet la réimplantation du faisan commun pour que les chasseurs de sangliers mosellans se reconvertissent à la chasse au petit gibier.
9 000 jeunes faisans d’élevage sont implantés sur une période de 3 ans, aidés par des agrainoirs, et la chasse du faisan commun est interdite depuis la saison de chasse 2013-2014.
Pour favoriser encore la population, une « régulation » intensive des prédateurs est menée, et notamment du renard détruit par tir et piégeage. Mais les prédateurs du faisan sont aussi les prédateurs naturels des campagnols.
Cancres de la biologie, les chasseurs n’ont pas pris en compte les conséquences du déséquilibre qu’ils ont provoqué : les campagnols pullulent et ravagent les cultures. La bromadiolone a des conséquences néfastes sur l’environnement et entraîne un empoisonnement en cascade des prédateurs de campagnols comme les rapaces, espèces protégées. De plus, cette lutte chimique est contraire aux principes et méthodes de lutte précoce et raisonnée posés par la réglementation, qui préconise de favoriser la présence des prédateurs naturels des campagnols.
La réglementation donne au préfet la prérogative d’interdire l’utilisation de la bromadiolone dans certaines zones notamment eu égard au risque d’intoxication de la faune tant « commune » que protégée.
Parallèlement, une circulaire invite fortement les préfets à reconsidérer le classement « nuisible » du renard dans les zones où des mesures administratives sont nécessaires pour lutter contre certaines de ses proies, et contre le campagnol terrestre notamment.
Par conséquent, l’ASPAS et MIRABEL-LNE demandent au préfet d’interdire l’usage de la bromadiolone dans le département de la Moselle. A minima, d’en interdire l’emploi dans les zones de présence d’espèces protégées, et dans les zones où la présence de prédateurs est favorisée par des mesures cynégétiques visant à faire proliférer des espèces proies.
Les associations préconisent également de retirer le renard de la liste des espèces « nuisibles » du département, ainsi que toute espèce qui s’avère être un auxiliaire dans la lutte naturelle contre les ravageurs de récoltes (fouine, belette…).
Des mesures de bon sens pour préserver notre environnement à tous.
Communiqué de presse ASPAS / MIRABEL-LNE (6 mai 2015)

Moselle : la nature empoisonnée pour le loisir des chasseurs

Rédigé par ANAB

Publié dans #Protection animale

Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article
J
Tant que l'homme continuera à être le destructeur impitoyable des Etres animés des plans inférieurs, il ne connaîtra ni la santé ni la paix. Tant que les hommes massacreront les bêtes, ils s'entretueront. Celui qui sème le meurtre et la douleur ne peut, en effet, récolter la joie et l'amour !<br /> Pythagore
Répondre
G
Un jour, unanimement, des hommes se demanderont comment leurs ancêtres ont pu être assez cruels et stupides pour jouir d’un art de tuer. Tuer : des canards, des oies, des chevreuils… et des enfants de 12 ans.<br /> Gérard CHAROLLOIS, président de Convention Vie et Nature
Répondre
J
Titulaire d'un permis de chasse depuis plus de 30 ans, j'ai honte en lisant cette nouvelle! Le lynx est déjà considéré comme absent des Vosges, la faute à qui? Les balles perdues n'y sont sûrement pas étrangères. Toute la faune fait partie du patrimoine, le renard, les campagnols, les rapaces, entre autres y ont donc leur place. Mais les déclarations à l'emporte pièce ne résolvent rien. Tous les acteurs de la nature y jouent un rôle, chasseurs, monde agricole, ONF, ONCFS, défenseurs de la nature, usagers divers du monde naturel. Et jeter la responsabilité exclusive à l'un d'entre eux est utopique. Mais ici, on est bien dans l'erreur.
Répondre
J
Suite cessation d'activité meurtrière, vends permis de chasse, bon état, servi 30 ans.
J
Les bras m' en tombent...Nous ne pouvons qu'espérer que tous ces exploiteurs de la nature se servent un jour plus judicieusement de cette masse gélatineuse qu'ils trimballent ( ou pas ? ) entre leurs deux oreilles. Dans le cas contraire, et cela n'engage que moi, une euthanasie s'imposerait.<br /> " Je me refuse à utiliser le mot gibier, par quoi on anticipe l'assassinat d'un animal qu'une gerbe de plombs transformera un prochain jour en cadavre pantelant, pour le plaisir bizarre d'un homme qui par ailleurs mange à sa faim."<br /> Guy Féquant
Répondre
R
pour quelques privilégiés amis des politiques, on détruit les écosystèmes naturels déjà très fragiles par des mesures sans réflexion, dignes de l'âge de pierre
Répondre
G
Une fois de plus on nage en plein délire. Il y a une espèce qu'il faut d'urgence classer parmi les nuisibles, c'est celle des chasseurs.
Répondre
J
Je me permettrai d'ajouter les agriculteurs non bio et autres destructeurs d'habitats.