S’Heckeland, terre d’accueil de rapaces remarquables

Publié le 21 Mars 2017

Les rapaces ont longtemps alimenté l’imaginaire populaire.Milvus milvus- Milan noir Photo Claudie Stenger

Les rapaces ont longtemps alimenté l’imaginaire populaire.Milvus milvus- Milan noir Photo Claudie Stenger

L’Alsace Bossue est une zone rurale très vallonnée avec de nombreux vergers, des forêts ombragées, des rivières poissonneuses. Ce territoire a été préservé du tourisme de masse et offre encore au visiteur un environnement naturel. À l’aube du XXe siècle, l’industrialisation des campagnes s’est caractérisée par l’implantation de manufactures.

La pression urbaniste et agricole a fait que le paysage a changé très vite : de nombreux espaces boisés ont été rasés, des haies détruites. Ces changements trop brutaux n’ont pas permis aux oiseaux de s’adapter (les temps biologiques sont incompressibles) et leur cycle de vie a été perturbé. Les populations de rapaces ont donc beaucoup décliné.

Faucon crécerelle, épervier ou buse variable se portent bien

Cependant, une ceinture de vergers très importante subsiste autour de la Villeneuve. C’est le domaine de prédilection de petits rapaces comme le faucon crécerelle qui se nourrit de petits rongeurs. Il en subsiste 50 à 80 couples en Alsace Bossue où il est le 3e rapace.

L’épervier niche dans les forêts denses mais vient chasser au village. Il pratique la chasse à la dérobée. Avec 27 couples au km² c’est un des rapaces les plus denses en France.

La buse variable se fond dans son environnement où on la repère à son cri. Elle aime s’élever dans l’air avec les courants ascendants. Elle a besoin de distance avec l’homme et on la retrouve en lisière de forêt. Avec un couple au 100 ha, elle est à son optimum.

Les oiseaux qui nichent au sol et ont de plus en plus de mal pour élever leur couvée. Ils sont les premières victimes des activités agricoles car les espaces ouverts ont changé et sont fauchés de plus en plus tôt.

Le groupe Nordex, qui a posé les éoliennes à Dehlingen, a financé deux balises Argos qui équipent deux milans royaux, Don Quichotte et sa femelle. C’est ainsi que l’on sait que Don Quichotte a parcouru 8 000 km depuis 2013 dont 400 km en une étape ! Oiseaux solitaires en été, ils se regroupent, jusqu’à une centaine sur un même arbre en Afrique, en hiver. C’est un oiseau charognard et il lui arrive de manger des campagnols empoisonnés et en meurt. Le milan royal (14 couples), bénéficie d’un suivi exhaustif de tous les couples nicheurs. Il a perdu 90 % de sa population en Europe…

Les faucons ont eu leurs heures de gloire au moyen âge.

À chaque fois qu’il était question de capturer un vautour ou un faucon pour la fauconnerie, les grands-ducs étaient mis à contribution en servant d’appelants. Leurs ennemis naturels, les faucons, fonçaient dessus en perdant toute prudence et venaient se prendre dans des filets.

La conférence a aussi permis d’apprendre que pour conjurer les mauvais sorts en tous genres, il était de bon ton de clouer une chouette ou un hibou à la porte de sa grange… Pour permettre aux rapaces de subsister et préserver un fragile équilibre, le conférencier en a appelé à une prise de conscience collective.

DNA-M.-C. B. 14/04/2015

Milan noir (Milvus migrans)

Milan noir (Milvus migrans)

Buse variable ( Buteo buteo )

Buse variable ( Buteo buteo )

Rédigé par ANAB

Publié dans #Biodiversité de notre région, #Oiseaux

Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article