Champ du Feu : Les sources de l’Ehn respirent un peu mieux

Publié le 1 Juillet 2017

Article paru dans les DNA-M.V (01/12/2016

Le Conservatoire des sites alsaciens (CSA) a bouclé une première phase de la restauration du site des sources de l’Ehn, au lieu-dit la Soutte, près de la Rothlach dans le massif du Champ du Feu. L’occasion d’un premier bilan pour cette opération d’envergure.

Champ du Feu  : Les sources de l’Ehn respirent un peu mieux
Christian Schickel, conservateur bénévole au CSA, et Roland Storck, président de Nature et Vie, sur la zone défrichée, montrent le sol tourbeux. Photo : DNA

Christian Schickel, conservateur bénévole au CSA, et Roland Storck, président de Nature et Vie, sur la zone défrichée, montrent le sol tourbeux. Photo : DNA

Autour des années 1990, suite à une demande économique, une partie de la vaste clairière humide de la Soutte, située à 950 m d’altitude, a été plantée d’épicéas sur un sol préalablement drainé. Une modification conséquente du biotope a suivi avec une acidification accrue du sol, la disparition de la lande humide typique du secteur et un appauvrissement de la biodiversité.

En 2011, dans un souci de restauration de ce site emblématique, le syndicat forestier Obernai-Bernardswiller en a confié la gestion au CSA (qui fête ses 40 ans cette année), au travers d’un bail emphytéotique de 36 ans, tous les travaux devant se faire en étroite collaboration avec l’ONF.

Pour Charles Frey, conservateur bénévole, cette prise en charge par le CSA affiche des objectifs clairs : « Elle s’articule autour de trois phases : un diagnostic sur la base d’inventaires de la faune et de la flore, une évaluation écologique accompagnée d’une vision prospective, un plan de gestion conservatoire ». Autrement dit, il s’agit de rétablir les équilibres naturels des sols tourbeux et marécageux, riches en biodiversité, et de suivre étroitement leur renaturation.

Dans un premier temps, au cours de l’été, le Syndicat forestier, à l’aide des moyens techniques de l’ONF, a déboisé environ 1,5 ha d’épicéas en bordure de la lande marécageuse afin d’ouvrir le paysage et retrouver la naturalité du site.

Travail de longue haleine, intervention à minima

Les travaux se sont achevés il y a peu, et laissent déjà entrevoir de réelles améliorations pour le site. Et ce n’est qu’un début. Christian Schickel, également conservateur, précise que « des opérations complémentaires vont être menées, comme le comblement partiel des fossés de drainage, la pose d’exclos pour favoriser le développement d’arbustes tels que les sorbiers, les sureaux, les framboisiers, et la gestion de l’extension des bosquets de saules ».

Certes, ce n’est pas encore demain que les grenouilles rousses, le rare triton alpestre, l’inoffensive couleuvre à collier ou de magnifiques orchidées pourront prendre possession de cette prometteuse friche, ni que le retour à l’équilibre naturel entre oiseaux, mammifères et insectes sera atteint sur ces sols d’une grande fragilité. Mais au bout de deux ans d’efforts, tout confondu, pour restaurer le milieu, des signes encourageants sont visibles et c’est de bonne augure pour la suite.

Dans cette dynamique, l’appel au bénévolat du CSA, les contributions financières du Département et celles de l’Agence de l’Eau Rhin Meuse sont déterminants. Mais l’attitude du citoyen envers la nature, sa discrétion et le respect de la réglementation aussi.

C’est par la déclinaison concrète et planifiée de ces actions que les sources de l’Ehn, drainant un sous-sol formé de diverses roches éruptives, revivront et, en aval, ajouteront une belle plus-value dans l’enjeu capital de la qualité de l’eau.

Rédigé par ANAB

Publié dans #Biodiversité hors région

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