Les éoliennes arrivent à Herbitzheim

Publié le 7 Août 2017

DNA/paru sur DNA Thomas Lepoutre (05/08/2017)


Douze ans après le début de la réflexion sur l’opportunité d’implanter des éoliennes sur la commune, Herbitzheim rentre dans le concret ces jours-ci avec l’arrivée des premières pales par convois exceptionnels.

Trois pâles des éoliennes de Herbitzheim sont arrivées dans la nuit de jeudi à vendredi sur le site. PHOTO DNA - Marie GERHARDY
Trois pâles des éoliennes de Herbitzheim sont arrivées dans la nuit de jeudi à vendredi sur le site. PHOTO DNA - Marie GERHARDY

Trois pâles des éoliennes de Herbitzheim sont arrivées dans la nuit de jeudi à vendredi sur le site. PHOTO DNA - Marie GERHARDY

Parties de Dieppe mercredi, les trois premières pales d’éolienne destinées au futur parc de Herbitzheim sont arrivées dans la nuit de jeudi à vendredi dans la commune d’Alsace Bossue. Une arrivée qui marque pleinement la proche concrétisation de ce projet situé au nord du village.

Initié par la commune qui a entamé les réflexions sur un parc éolien dès 2005, ce projet a connu quelques rebondissements avant de trouver sa forme actuelle en 2015, année où la société Aalto Power l’a repris à son compte, en devenant l’unique actionnaire de la société Aerodis Herbitzheim créée pour ce projet.

Projet estimé entre 10 et 15 millions d’euros

Estimé entre 10 et 15 millions d’euros, ce chantier qui a débuté à l’automne dernier va donc s’accélérer dans les prochaines semaines avec le montage des mâts, nacelles et pales qui mesureront, in fine, 150 mètres de haut. Les nacelles seront installées à 95 m de hauteur et les pales feront 110 mètres de diamètre. Ces éoliennes développeront chacune 2 MW de puissance.

Les cinq éoliennes livrées à Herbitzheim jusque fin septembre « sont majoritairement conçues en Europe », explique Thibault Rebourcet, responsable du développement chez Aalto Power. « Il s’agit du modèle Vestas V110. Les mâts sont construits en France et les nacelles au Danemark. »

Parmi les particularités de ce projet, on note que trois des cinq sites d’implantation d’éolienne se trouvent en forêt. « Ce n’est pas si rare que ça. Pour Herbitzheim, il y a eu un arrêté de défrichement avec des mesures compensatoires. »

Contrairement à celui de Dehlingen, l’exploitation de ce parc sera assurée par la société Aerodis qui porte sa construction pour une durée minimale de 25 ans. Un temps durant lequel la Région, le Département, la communauté de communes et la commune percevront des taxes liées à cette exploitation. Les propriétaires des terrains d’implantation des éoliennes, mais aussi ceux dont les terres seront survolées par les pales de celles-ci toucheront eux des « loyers » de la part de la société.

L’électricité va transiter à travers bois

Le chantier de ces éoliennes a été en partie confié à des entreprises locales, notamment en ce qui concerne le génie civil et le terrassement. Une fois que les éoliennes seront montées et mises en service, elles feront l’objet d’une maintenance par une entreprise mosellane.

Du côté du calendrier, le montage des cinq éoliennes devrait être terminé à la fin du mois de septembre. Suivra ensuite la phase de tests préalables à l’exploitation qui, si tout se déroule comme prévu, devrait débuter fin octobre.

L’électricité produite sera acheminée directement au poste source à proximité de l’usine Smart de Hambach, en proche Moselle. Elle sera alors injectée dans le réseau électrique global. Pour rejoindre ce poste, l’électricité va transiter à travers bois. Thibault Rebourcet se félicite d’ailleurs de la collaboration de l’ONF dans ce dossier.

Eoliennes de Dehlingen Photo Paul Nusslein

Eoliennes de Dehlingen Photo Paul Nusslein

paru sur DNA/Marie Gerhardy (05/08/2017)

« Les éoliennes ne sont plus le sujet de discussion principal des habitants ! » s’amuse Steve Schneider. Le jeune homme est conseiller municipal à Dehlingen, donc bien placé pour recueillir les doléances de ses concitoyens. Il est également propriétaire d’une des maisons du lotissement situé à quelques centaines de mètres à peine des éoliennes.

« Esthétiquement, on aime ou on n’aime pas les éoliennes, mais moi je ne les vois plus. Quant au bruit, il n’est pas si gênant. Je ne les entends que quand le vent descend de là-haut, et que je suis tranquillement installé sur ma terrasse. Là, le bruit lancinant et répétitif peut être pénible. Étrangement, j’ai l’impression qu’on les entend presque mieux en bas, dans le village. »

Contrairement aux craintes de l’époque, les éoliennes n’ont pas non plus déréglé les télévisions, et « les vaches ne se sont pas mises à faire du lait vert », s’amuse Paul Nusslein. L’archéologue passe fréquemment devant les mâts pour se rendre au site du Gurtelbach ou au bureau. « Nous venons d’organiser un camp archéo pour les jeunes. Ils ont dormi en dessous en tente, sans problème. »

La comcom rafle la majeure partie des retombées fiscales

Si la curiosité s’est estompée chez les touristes, au centre d’interprétation du patrimoine archéologique situé au cœur du village, on note encore un intérêt. « Les visiteurs qui viennent nous voir s’arrêtent aussi aux éoliennes. C’est du patrimoine du XXIe siècle, et nous les valorisons dans un sentier d’interprétation », explique la directrice Emmanuelle Thomann.

Même la ligue de protection des oiseaux (LPO) est partiellement rassurée. Le chargé de mission Sébastien Didier constate : « Nous avons effectué un suivi de mortalité pendant deux ans et demi. Ce n’est pas le parc le plus meurtrier. Nous avons obtenu que les éoliennes soient arrêtées pendant les fenaisons, période où les oiseaux nourrissent les petits. »

Mais une polémique n’a pas encore trouvé son épilogue. Les villageois qui avaient soutenu le projet espéraient des revenus pour la commune. Mais la réforme de la taxe professionnelle en 2010 a inversé la tendance : c’est la comcom qui rafle la majeure partie des retombées fiscales. « Depuis le changement de présidence à la comcom, j’ai renouvelé ma demande que 30 000 euros nous soient reversés. J’attends », affirme la maire Simone Koeppel.

DNA/Marie Gerhardy (05/08/2017)

 

Rédigé par ANAB

Publié dans #Energies

Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article