120 jours en autonomie dans un appartement de Boulogne-Billancourt : "On veut un mode de vie respectueux de la planète

Publié le 20 Février 2024

Pendant quatre mois, l’ingénieur Corentin de Chatelperron et la designeuse Caroline Pultz vont vivre en autonomie (ou presque) dans un studio de 25 m2. Leur objectif : créer la première "biosphère" urbaine de France, en réduisant notamment leurs déchets et leur consommation d’énergie.

Devient-on fou en tentant de tenir 120 jours en autonomie dans un studio ? Aucun risque pour le projet bientôt lancé par Corentin de Chatelperron et Caroline Pultz à Boulogne-Billancourt, dans les Hauts-de-Seine. "Ce n’est pas de l’autonomie comme on l’imagine souvent, on ne va pas survivre à l’intérieur d’un appartement sans jamais en sortir", sourit l’ingénieur.

A partir de la mi-juillet et jusqu’à la mi-novembre, les deux initiateurs du projet vont tenter d’"imaginer comment on pourrait vivre en ville en 2040". "L’idée est de vivre en zone urbaine dense, le choix de la région parisienne - qui est l’une des zones les plus densément peuplées du monde - est donc emblématique", raconte Corentin de Chatelperron.

"On a plusieurs objectifs, détaille-t-il. On va diviser notre consommation d’eau par 10. Aujourd’hui, on en consomme 150 litres par jour et par personne, on aimerait atteindre 15 litres. On veut aussi avoir un mode de vie qui ne génère pas de déchets, et qui atteint les objectifs de l’ONU en termes d’émission de gaz à effet de serre : 2 tonnes d’équivalent carbone par an et par personne. Ce mode de vie doit aussi être accessible financièrement et permettre de rester en bonne santé. Et il doit être désirable, l’idée n’est pas de vivre comme un moine en mangeant le minimum et en priant toute la journée."

120 jours en ville, après 120 jours dans le désert

Pour mener ce projet, l’ingénieur et la designeuse vont s’appuyer sur "10 ans de recherches et d’innovations 'low-tech' qui peuvent être répliquées par tout le monde". "Ce sont des techniques et des savoir-faire qui doivent à la fois être utiles pour les besoins de base (l’eau, la nourriture, l’énergie, la santé ou encore les matériaux de construction), accessibles à tous en s’adaptant aux ressources locales, et durables. On veut un mode de vie respectueux de la planète et des humains", explique Corentin de Chatelperron.

"On a notamment déjà fait un tour du monde en bateau, avec le projet "Nomade des mers", et on vient de faire une expérience en autonomie dans le désert mexicain", précise-t-il. Ce projet est raconté dans un documentaire d’Arte, L'expérience biosphère : 120 jours dans le désert, diffusé le 1er mars, et dans la websérie Biosphère du désert, la prépa de notre mission Low-Tech. "Pour le coup, il y avait un vrai enjeu pour la production d’eau et de nourriture, étant donné les conditions", se souvient l’ingénieur.

A Boulogne-Billancourt, le projet - mené en partenariat avec la mairie - sera l’occasion d’adapter en ville de nombreuses technologies. "On va faire pousser des légumes-feuilles (des salades par exemple) dans l’appartement avec un système d’eau en circuit fermé. On va également tester l’élevage d'insectes, de grillons - on sera proche d’un régime végétarien locavore. Il y aura aussi des champignons et de la spiruline, une algue très nutritive, et tout un système de recyclage d’eau. Quand on prendra notre douche, les eaux usées seront filtrées et transformées grâce à des bactéries pour faire fructifier des pleurotes et nourrir des plantes. Ce qui permettra de ne pas utiliser d’engrais", liste Corentin de Chatelperron.

Des "missions" pour tester l’expérience chez soi

L’ingénieur et la designeuse travaillent aussi avec plusieurs écoles pour créer "un système très peu énergivore pour cuire la nourriture", et "un dispositif pour la régulation thermique en jouant notamment sur une ventilation intelligente, pour ne pas avoir besoin de climatiser ni chauffer les lieux". "On utilisera uniquement les énergies renouvelables. Et on développera par ailleurs un système d’intranet", ajoute Corentin de Chatelperron, fondateur de l’association Low-tech Lab.

Le projet repose aussi sur "la création de filières avec une vingtaine d’acteurs de la région". "On ira travailler une demi-journée par semaine dans une ferme située à 17 km, sur le principe du 'WWOOFing' : on est payé en nature, avec des produits alimentaires. On y apportera aussi notre compost. On travaille également avec une champignonnière. Donc on est loin d’une autonomie complète, au contraire : c’est grâce à ce réseau que l’expérience est possible", souligne l’ingénieur.

A noter que Corentin de Chatelperron et Caroline Pultz prévoient aussi des indicateurs pour suivre la réussite ou non du projet, avec par exemple des analyses de sang et un protocole pour l’empreinte environnementale mais aussi le coût de la vie. Un site dédié à l’expérience invite aussi le public à participer avec des "missions" à tester chez soi, qui seront bientôt dévoilées. En attendant, la designeuse et l’ingénieur - "en plein chantier" - continuent leur préparation.

Comment est né le réseau de vergers tests que vous animez ?

Un précédent projet de l’Inrae s’était déjà intéressé à l’adaptation aux changements climatiques de l’agriculture et de la forêt. À cette occasion, on s’est rendu compte qu’il n’existait pas de suivi spécifique pour les arbres fruitiers. Avec ce réseau de vergers observatoires, l’idée c’était de pouvoir se focaliser sur l’étude des cycles saisonniers, on appelle cela la «phénologie». Pouvoir comprendre comment les arbres s’adaptent aux variations météo et climat. Au sein de ces vergers, on suit de près ces différentes étapes : la dormance hivernale quand l’arbre est en repos, le débourrement avec l’éclatement des bourgeons puis la floraison et la fructification.

Où sont implantés les vergers tests ?

On compte 6 sites répartis en France métropolitaine : Angers, Bellegarde, Clermont-Ferrand, Gotheron, Mauguio et Toulenne. Cela permet de tester des conditions environnementales différentes – plus ou moins froides ou chaudes, plus ou moins sèches… À l’hiver 2015, nous avons planté des abricotiers, des cerisiers, des pêchers et des pommiers dans ces différents sites. Ils avaient tous été greffés deux ans auparavant. Nous avons également installé quelques variétés pour polliniser les arbres et avoir des fruits. Chaque site compte des dizaines de sujets répartis par espèces et variétés.

Comment travaillez-vous au sein de ce réseau ?

On observe chaque variété plantée, des premières floraisons – la plus précoce étant celle d’un pommier brésilien qui va débourrer et fleurir en janvier –, jusqu’à la chute des dernières feuilles en novembre, en passant par la formation des fleurs. Pour les fruits, on étudie la manière dont ils grossissent et changent de couleur. On travaille également sur des aspects plus spécifiques, avec des capteurs pour mesurer les températures, dont celle de la prise en glace, c’est-à-dire quand l’eau présente dans les tissus de l’arbre gèle. On observe aussi les variations de diamètre des troncs des fruitiers pour voir comment ils réagissent au gel ou à la sécheresse.

e vert est dans le fruit. Depuis Clermont-Ferrand, Guillaume Charrier, chercheur à l’Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement (Inrae), est l’un des coordinateurs scientifiques d’un réseau de 6 vergers tests répartis sur le territoire hexagonal. Pour Vert, il revient sur ce projet qui étudie les mécanismes d’adaptation des fruitiers à des conditions météo et climatiques changeantes.
Le vert est dans le fruit. Depuis Clermont-Ferrand, Guillaume Charrier, chercheur à l’Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement (Inrae), est l’un des coordinateurs scientifiques d’un réseau de 6 vergers tests répartis sur le territoire hexagonal. Pour Vert, il revient sur ce projet qui étudie les mécanismes d’adaptation des fruitiers à des conditions météo et climatiques changeantes.
Le vert est dans le fruit. Depuis Clermont-Ferrand, Guillaume Charrier, chercheur à l’Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement (Inrae), est l’un des coordinateurs scientifiques d’un réseau de 6 vergers tests répartis sur le territoire hexagonal. Pour Vert, il revient sur ce projet qui étudie les mécanismes d’adaptation des fruitiers à des conditions météo et climatiques changeantes.
Le vert est dans le fruit. Depuis Clermont-Ferrand, Guillaume Charrier, chercheur à l’Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement (Inrae), est l’un des coordinateurs scientifiques d’un réseau de 6 vergers tests répartis sur le territoire hexagonal. Pour Vert, il revient sur ce projet qui étudie les mécanismes d’adaptation des fruitiers à des conditions météo et climatiques changeantes.Le vert est dans le fruit. Depuis Clermont-Ferrand, Guillaume Charrier, chercheur à l’Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement (Inrae), est l’un des coordinateurs scientifiques d’un réseau de 6 vergers tests répartis sur le territoire hexagonal. Pour Vert, il revient sur ce projet qui étudie les mécanismes d’adaptation des fruitiers à des conditions météo et climatiques changeantes.Le vert est dans le fruit. Depuis Clermont-Ferrand, Guillaume Charrier, chercheur à l’Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement (Inrae), est l’un des coordinateurs scientifiques d’un réseau de 6 vergers tests répartis sur le territoire hexagonal. Pour Vert, il revient sur ce projet qui étudie les mécanismes d’adaptation des fruitiers à des conditions météo et climatiques changeantes.

Rédigé par ANAB

Publié dans #Energies

Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article