Aster amelle, Marguerite de la Saint-Michel, Étoilée, Œil-du-Christ

Publié le 11 Octobre 2020

Aster amelle, Marguerite de la Saint-Michel, Étoilée, Œil-du-Christ  (Aster amellus)
Aster amelle, Marguerite de la Saint-Michel, Étoilée, Œil-du-Christ  (Aster amellus)
Aster amelle, Marguerite de la Saint-Michel, Étoilée, Œil-du-Christ  (Aster amellus)

Aster amelle, Marguerite de la Saint-Michel, Étoilée, Œil-du-Christ (Aster amellus)

Tout le monde connait les marguerites. Connaissez-vous cette belle « marguerite colorée » rare et protégée, l’Aster amelle. Vous la trouverez principalement sur les espaces naturels gérés par les Conservatoires régionaux naturels. Ces organismes entretiennent des sites  menacés et riches en biodiversité

 Roland

Nom scientifique : Aster amellus L., 1753

Origine du nom : vient du latin « astrum» qui désigne « l’étoile » et  de  « amellus » qui  signifie « pourpre ».

Nom commun dialecte / allemand : Berg Aster

Noms anglais : European Michaelmas-daisy

Date de l’observation:  le 20 septembre à Hohengoeft


Famille de plantes : celle de la marguerite, du bleuet, du pissenlit, des centaurées. (Famille des Astéracées anciennement Composées). Cette famille de plantes est particulière car la fleur est en fait un ensemble de fleurs réunies en une tête serrée, on dit un capitule. C’est une famille de plantes très évoluées. Elle se signale aux insectes comme une grande et unique fleur. L’insecte visite plusieurs fleurs sur chaque capitule et plusieurs capitules. Les fleurs sont souvent munies d’aigrettes ou parachutes que le vent transporte au loin. Le nombre de fleurs et les aigrettes donnent de grandes facultés de dissémination. L’occupation des sols par ces plantes est plus rapide que la plupart des autres plantes. C’est pourquoi aussi de nombreuses astéracées, d’origine « exotique », sont considérées comme invasives.
Particularité des asters : ils  sont bicolores et possèdent une seule rangée de fleurs en languettes et produisent des  graines avec un parachute à plusieurs rangs de soies. Les bractées externes des capitules sont supérieures à la demi-longueur des bractées internes. (critère botanique vous vous en doutez )

Catégorie: Plante vivace, hémicryptophyte , c'est-à-dire une plante aérienne dont les bourgeons persistent  au niveau du sol pendant l’hiver.

Hauteur: 15  à 60 cm

Tiges et racines: tige droite sans épines, rameuse dans le haut.


Feuilles: les feuilles de la base mesurent 3 à 5 cm de long et sont entières, elliptiques à lancéolées, couvertes de petits poils donnant de la rugosité au toucher. Elles sont vert sombre et munies d’un petit  pétiole. Vers le haut, la taille des feuilles diminue et le pétiole disparaît.
Les feuilles ne sont pas charnues ce qui le différencie d’autres asters, comme l’Aster maritime.


 

Aster amelle, Marguerite de la Saint-Michel, Étoilée, Œil-du-Christ  en fleurs et en fruits (Aster amellus)
Aster amelle, Marguerite de la Saint-Michel, Étoilée, Œil-du-Christ  en fleurs et en fruits (Aster amellus)
Aster amelle, Marguerite de la Saint-Michel, Étoilée, Œil-du-Christ  en fleurs et en fruits (Aster amellus)

Aster amelle, Marguerite de la Saint-Michel, Étoilée, Œil-du-Christ en fleurs et en fruits (Aster amellus)

Carte de répartition (INPN oct 2020)  de l'Aster amelle, Marguerite de la Saint-Michel, Étoilée, Œil-du-Christ  (Aster amellus)

Carte de répartition (INPN oct 2020) de l'Aster amelle, Marguerite de la Saint-Michel, Étoilée, Œil-du-Christ (Aster amellus)

Floraison: d’août à octobre
 
Type : fleur de couleur jaune vif au centre et violet à la périphérie.

Couleur: les capitules de 2 à 4 cm peuvent être isolés ou former un corymbe lâche à l’extrémité des tiges. Une quinzaine de fleurs colorées, en languette ou ligulées, entourent le centre jaune constitué de fleurs en tube.
L’extérieur ou dessous du capitule est formé de petites feuilles ou bractées de 1.5 mm de large sur trois rangs. Les bractées intérieures, celles vers le centre de  la fleur, sont plus courtes que les externes.
Pollinisation : la fleur peut s’autopolliniser par fécondation entre ses  2types de fleurs. Les fleurs internes sont mâles et les languettes externes  avec pistil, femelles. Des papillons, syrphes et mouches viennent aussi polliniser cette plante mais en croisant les grains de pollen accumulés sur eux  avec d’autres plants de la même espèce.


Confusion : avec d’autres asters mais la localisation et la couleur sont des critères pour les différencier.
L’Aster des Alpes, avec les mêmes couleurs, ne possède qu'une seule tête ou capitule ;
Certains asters ont été sortis du genre comme l’Aster de la Nouvelle –Belgique ou Aster lancolatus déjà présenté sur ce blog , renommé  Symphyotrichum lanceolatum.


 
Fruits : les fruits sont des akènes bruns terminés de 3 mm par une aigrette de soies roussâtres de même taille. La propagation des graines se fait par le vent.


Habitat: aime le calcaire et les terrains chauds, bien exposés au soleil, peu arborés, des reliefs, comme par exemple, les collines sous-vosgiennes, les collines calcaires de Bourgogne et les Préalpes de moins de 800m.



Statut de protection : plante protégée dans de nombreuses  régions classée  «CR», donc  critique dans la région Centre, « EN »en  danger en Aquitaine, Auvergne, Picardie, Rhône-Alpes et VU vulnérable en Bourgogne. Elle est classée Znieff en Alsace en plus d’autres régions déjà citées.
Elle reste très rare en Alsace et localisée dans ce que j’appelle les  « zoos à plantes » du Conservatoire des Sites Alsaciens. 

Les ZNIEFF , Zones Naturelles d’Intérêt Écologique Faunistique et Floristique, ont  pour objectif d’identifier et de décrire des secteurs présentant de fortes capacités biologiques et un bon état de conservation.


Utilisation alimentaire et médicinale : interdiction totale de cueillir ces plantes sauvages. Plante protégée par la loi dans la plupart des pays, rare partout.


Horticulture : en raison de leurs belles couleurs, de nombreux asters sont cultivés dans les jardins. Il existe  des cultivars spéciaux comme par exemple, « Aster amellus cult.Jacqueline Genebrier » de couleur rose.

Poésie : le poète latin est le premier à avoir utilisé le mot « amellus » 3 siècles avant JC.

Texte et photos Roland Gissinger (Anab) - relecture Bernard Weinzaepflen



Sources bibliographiques voir index biodiversité
 

Aster des Alpes (Aster alpinus)
Aster des Alpes (Aster alpinus)

Aster des Alpes (Aster alpinus)

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R
Superbe couleur.
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R
Tout à fait, Rose cela change de nos marguerites!!
C
Bonjour,<br /> C'est vrai qu'on peut regretter la disparition des langues vernaculaires ( locales ),des dialectes pour leur richesse et comme la marque d'un mode de vie et de croyance.<br /> Les noms ,la relation entre le nom de la fleur et la pratique religieuse est par fois étonnante.<br /> L'oeil du Christ pour notre modeste aster interroge..<br /> Le Christ ,nous dit la Bible, a souffert le martyr sur la croix, l'Aster le rappelle dans le choix de son nom vernaculaire..<br /> La couleur violette des pétales renvoie à la passion et au deuil dans la foi chrétienne; le jaune -orangé à l'horreur de la souffrance dans le langage liturgique.<br /> Etonnant, modeste petit Aster!<br /> N'est ce pas là une raison supplémentaire pour s'intéresser à l'ethnobotanique et se dire que toute connaissance doit allier science et symbolique.<br /> Utilisation de la plante en alimentation, en médecine, le nom et les couleurs tout se tient bien souvent!
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R
Bonjour Christian,<br /> <br /> <br /> merci ce complément à notre article et des précisions symboliques.<br /> <br /> D'accord avec toi que c'est toujours intéressant de rechercher les racines de la science, les symboles, les usages traditionnels...<br /> Cela nous instruit sur l'histoire, les gens, nos anciens et nous permet aussi de mieux mémoriser toutes ces plantes.<br /> .