Pas de vacances, M. Hulot

Publié le 20 Août 2017

Pas de vacances, M. Hulot

Editorial de Didier Rosa dans les DNA du 12/8/17

L’été est chaud pour M. Hulot. Entre abattages de loups contestés, plan sécheresse, querelles sur les parcs marins et scuds de Brigitte Bardot, pas de congés jusqu’ici pour le ministre le plus populaire.

Si d’aventure il en doutait, le porteur de la Transition écologique saura que l’environnement est un monde sans repos. Après son malaise à l’Assemblée nationale, l’ancien journaliste et présentateur a encore dû monter au créneau contre le braconnage des ortolans ou pour la défense du bassin d’Arcachon. À chaque fois ont suivi des accès de fièvre localisés et virulents.

À se demander où l’aventurier d’Ushuaia pourrait trouver refuge en France s’il lui venait des envies de déconnexion. Pas du côté du futur ou peut-être ex-aéroport de Notre-Dame-des-Landes : trop de tensions. Pas dans les parages de Fessenheim, ni des 17 centrales nucléaires qu’il prévoit de fermer : trop de polémiques. Pas en Méditerranée : il ne pourrait y éviter durablement la grogne contre les boues rouges.

Aucune région n’échappe plus au débat écologique. Air des villes ou animaux des champs, nucléaire à Flamanville ou feux de forêt, Hulot est attendu partout de pied ferme, son influence épiée de toute part.

Même dans la paisible Meuse, les opposants à la poubelle nucléaire de Bure guettent ce week-end son soutien. Ils ont avec eux des ingénieurs qui viennent de pointer des lacunes de sécurité. Alors que depuis 25 ans l’État promet d’injecter les milliards d’euros…

Y compris s’il se tait, Hulot fait du bruit. Avec ses revenus passés notamment, les plus élevés de l’équipe Macron. Les enquêtes d’opinion le créditent en revanche d’une cote en baisse, avant même ses premières grandes décisions. L’automne aussi s’annonce chaud.

L’amorce d’une ZAD dans la forêt de Kolbsheim. Photo : DNA - CEDRIC JOUBERT

L’amorce d’une ZAD dans la forêt de Kolbsheim. Photo : DNA - CEDRIC JOUBERT

Petit exemple sur GCO article paru dans DNA DNA/Olivier Claudon (12/08/2017)

Kolbsheim - Contre l’autoroute de contournement de Strasbourg

Un camp permanent

Une poignée de militants occupe de façon permanente un site situé à Kolbsheim sur le tracé de la future autoroute. L’idée d’une ZAD fait timidement son chemin.

Il n’y avait personne sur le site du campement du Moulin, jeudi soir entre 20 h et 22 h à Kolbsheim. Les militants étaient « en réunion », à quelques kilomètres de là dans la cabane anti-GCO agrandie installée le long de la départementale 45.

Mais après la réunion, ils sont revenus sur le site. C’est là qu’est annoncée l’installation depuis samedi d’une ZAD (Zone à défendre). Ou tout du moins une occupation permanente pour s’opposer au projet d’autoroute de contournement de Strasbourg (GCO) qui passera là.

Moins d’une dizaine de personnes

Des tentes et une roulotte constituent le campement plutôt sommaire en lisière de forêt, à côté du moulin. Selon les militants, trois ou quatre personnes ont décidé de dormir sur place toutes les nuits depuis samedi. Et autant de personnes les accompagnent, pas toujours les mêmes. Moins d’une dizaine de personnes donc, pour amorcer le processus d’occupation. Le terrain appartient au châtelain voisin, opposé au GCO et l’initiative a le soutien du maire de Kolbsheim, Dany Karcher, partisan de la désobéissance civile et non violente dans la lutte contre Vinci, le concessionnaire de la future A355.

L’état d’esprit du groupe est combatif : « nous sommes prêts à entraver l’avancée des engins, c’est très clair », explique Yoam Galima, l’un des permanents du campement. « La ZAD, c’est défendre notre forêt, défendre notre environnement », explique Sylvain, de Duttlenheim, qui est dans le collectif GCO non merci ! depuis plus de dix ans et qui pense venir s’installer ici à la fin du mois. Et d’ajouter : « cette forêt a déjà été détruite une fois, on ne laissera pas faire. Les arbres ont cent ans. On est prêts à défendre toute la zone du tracé ».

« On arrive à un point ultime »

« On arrive à un point ultime, dit Bruno Dalpra, l’un des animateurs du mouvement anti-GCO. Nous sommes entrés dans une phase de basculement, nous sommes prêts à en découdre ».

« On ne veut pas qu’ils viennent massacrer nos arbres, ajoute Nathalie, secrétaire le jour et qui dort sur place depuis trois nuits. L’autoroute c’est vrai, ne passera pas sur toute la forêt, mais la forêt sera quand même dénaturée ».

Pour l’heure, pas d’agriculteur à l’horizon du campement. C’est pourtant une composante essentielle des ZADs façon Notre-Dame-des-Landes. Il est vrai que le mouvement anti-GCO est partagé sur l’option ZAD et si les agriculteurs expriment leur opposition au projet d’autoroute, il n’en reste pas moins qu’ils affirment, les dirigeants de la FDSEA tout du moins, ne pas être prêts à s’opposer aux engins de chantier.

Un chantier qui n’en est pour l’instant que dans sa phase préparatoire. Son lancement est annoncé pour le début de l’année prochaine, mais dès septembre auront lieu des travaux préparatoires spectaculaires et symboliques avec la coupe d’arbres à Kolbsheim mais aussi du côté de Vendenheim.

Les opposants sont en train d’organiser une caravane qui sillonnera les villages impactés par le tracé de la future autoroute A355 les 25 et 26 août, pour informer, créer du lien et lutter contre ce qu’ils appellent leur plus grand ennemi, après Vinci : la résignation.

Rédigé par ANAB

Publié dans #Infos à partager, #Opinions

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