Erstein - Réserve naturelle de la Sommerley

Publié le 21 Août 2017

Une quinzaine de personnes a découvert les trésors de la réserve naturelle d’Erstein lors d’une visite animée par Richard Peter, garde animateur au Conservatoire des sites alsaciens (CSA). Photo : DNA

Une quinzaine de personnes a découvert les trésors de la réserve naturelle d’Erstein lors d’une visite animée par Richard Peter, garde animateur au Conservatoire des sites alsaciens (CSA). Photo : DNA

« Un musée vivant » DNA/paru dans DNA / Valérie Wackenheim (18/08/2017)

Lianes majestueuses. Peupliers noirs, vestiges du temps où le Rhin n’était pas canalisé… Autant de trésors dévoilés lors d’une visite guidée au cœur de la réserve naturelle ersteinoise.

L’æschne bleue. La mare située dans la réserve abrite tritons, rainettes, grenouilles et crapauds.
L’æschne bleue. La mare située dans la réserve abrite tritons, rainettes, grenouilles et crapauds.

L’æschne bleue. La mare située dans la réserve abrite tritons, rainettes, grenouilles et crapauds.

 « La réserve naturelle d’Erstein, dans le massif de la Sommerley, se mérite », lance d’emblée Richard Peter, garde animateur des réserves naturelles nationales du Conservatoire des sites alsaciens (CSA).

Face à lui, une quinzaine de visiteurs venus des secteurs d’Obernai, Erstein, Strasbourg et même de Klingenthal. Il y a des habitués du lieu, mais aussi des curieux, passionnés par la faune et la flore locale.

Pour atteindre « ce musée vivant » de 180 ha situé dans l’ancien lit majeur du Rhin, au-delà de la digue des hautes eaux, dans le polder, une petite marche d’approche de 1,5 km est nécessaire. Chemin faisant, le guide énumère les plantes. Ici, la prêle d’hiver, sur Terre depuis des millions d’années. Là, la clématite qui peut atteindre 35 mètres de haut, le thym serpolet ou encore la verge d’or aux fleurs jaunes, très mellifère. Cette plante dite invasive est originaire du Canada.

Richard Peter attrape des libellules, les demoiselles splendides ou encore l’æschne bleue, qu’il relâche aussitôt. Et les papillons, aussi, comme ce magnifique tabac d’Espagne à la robe léopard. Il explique l’histoire du lieu.

À gauche, la forêt dense, à qui les lianes confèrent un aspect de jungle. À droite, le massif est plus clairsemé, car plus jeune. « Dans les années 70, les forestiers y avaient planté des épicéas. La tempête Lothar en 1999 a tout mis par terre. On a ensuite laissé la forêt se régénérer d’elle-même. » Il décrypte le chant des oiseaux. Celui du pic et du martin-pêcheur, au cri strident et bref.

Erstein - Réserve naturelle de la Sommerley

La réserve abrite près

de 400 espèces végétales

Passer la borne de pierre qui autrefois, lorsque le Rhin n’était pas encore canalisé, permettait de localiser la borne frontière. Encore quelques pas, et voilà que le groupe pénètre dans la réserve naturelle classée comme telle en 1989, alors que la demande avait été introduite en 1978. Un homme y a particulièrement contribué, le célèbre médecin et naturaliste ersteinois, le docteur Pierre Schmidt.

Ce lieu, composé à 90 % de forêt communale – le reste étant propriété de l’État – est parcouru par d’anciens bras du Rhin, les Giessen. Ils donnent à la forêt son caractère humide et à sa végétation des dimensions parfois spectaculaires. La température de l’eau oscille toute l’année entre 12 et 14 °C.

La réserve abrite près de 400 espèces végétales, dont 57 variétés d’arbustes et d’arbres. Parmi eux des chênes, des érables, des frênes malades pour la plupart, des cornouillers aux fruits acidulés ou encore ces peupliers noirs sauvages, situés au bout d’un espace redevenu prairie grâce à l’intervention du CSA. « Ils sont les vestiges de la forêt avant la canalisation du Rhin », explique Richard Peter.

Il y a aussi 90 espèces de mousses, 34 espèces d’oiseaux forestiers nicheurs. Sans oublier les batraciens, tritons, rainettes, grenouilles et crapauds. « Renards, chevreuils, sangliers, martres ou blaireaux… La forêt du Rhin étant la plus riche d’Europe. On y trouve le double en termes d’essence d’arbres et d’arbuste que dans une forêt de plaine… »

Jeudi 24 août. Visite de la réserve naturelle nationale de La Sommerley avec le CSA. Gratuit. Rens. et inscription. 03 88 98 14 33.

Rédigé par ANAB

Publié dans #Biodiversité hors région

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