Amazonie : cet arbre impressionnant est presque aussi grand que la statue de la Liberté !

Publié le 27 Janvier 2024

Dinizia excelsa- Amazonie

paru sur caminteresse le 13/6/2023

C'est un géant de l'Amazonie. Cet arbre de plus de 88 mètres de haut trône sur la jungle depuis au moins 400 ans. Repéré il y a 4 ans par une cartographie 3D, des scientifiques ont finalement réussi à le voir en vrai. Nature relate les coulisses de cette expédition surprenante.

Pour le moment, cet arbre est le plus grand de la forêt amazonienne. Mais celle-ci est si dense que rien ne dit qu'un jour, un géant encore plus impressionnant ne soit découvert. Cet incroyable spécimen de l'espèce Dinizia excelsa ne mesure pas moins de 88,5 mètres : c'est presque autant que la statue de la Liberté (93 mètres), plus grand que le Sacré-Cœur (83 mètres), environ autant qu'un immeuble d'une trentaine d'étages.

Les scientifiques ont d'abord repéré cet arbre monstre - qui reste néanmoins plus petit que le plus grand séquoia géant Hyperion (Sequoia sempervirens, 116 mètres) - grâce à une cartographie 3D réalisée par avion via une technologie lidar en 2019. Une première expédition a été lancée la même année, mais face à la dureté de la nature, le manque de nourriture, et un membre tombé malade, celle-ci avait dû être abandonnée. Puis il y a eu la pandémie de Covid. D'autres voyages ont été tentés, et ont conduit les spécialistes chevronnés à découvrir le plus grand noyer du Brésil (Bertholletia excelsa) jamais répertorié en Amazonie, haut de 66 mètres.

Une aventure incroyable

Trois ans plus tard, après deux semaines de voyage (260 km sur la rivière Jari) et une randonnée finale de 20km dans la densité de l'Amazonie, ils sont enfin parvenus à le voir en personne, en septembre 2022. Sa cime dépasse la canopée dans la réserve naturelle de la rivière Iratapuru, dans le nord du Brésil, comme on peut le voir dans un long format publié sur le site Nature le 7 juin dernier.

Cet article (accompagné d'une vidéo au drone qui laisse entrevoir l'arbre immense et majestueux) relate les coulisses de cette quête unique d'un trésor de la nature. Eric Bastos Gorgens, ingénieur forestier à l’université fédérale des vallées de Jequitinhonha et Mucuri, à Diamantina, au Brésil, raconte avoir vu, avec ses collègues, d’autres arbres de 80 mètres dans la région. Tous sont des Dinizia excelsa. "C'est incroyable quand on voit à quel point nous sommes petits sur ce site fantastique. Pas seulement l'arbre. Tout. La rivière, les défis, la taille de la forêt", s'enthousiasme-t-il.

Au moins 400 ans

Une vingtaine de personnes a participé à cette aventure qui avait mal commencé : dès les premiers jours, un participant a été victime d'une piqûre d'araignée vénimeuse, un autre a appris que sa mère était décédée, et a dû être ramené en hélicoptère. Les rapides de la rivière ont été difficile à combattre. La végétation a dû être fouillée, mais heureusement, grâce à la technologie GPS, il était plus facile de le retrouver. Une fois arrivés à l'arbre qu'ils attendaient de voir de leurs propres yeux depuis tout ce temps, les spécialistes ont estimé qu'il devait avoir au moins 400 ans ! Il fait en effet quasiment 10 mètres de diamètre.

@EGorgens and his colleagues had discovered hints of the giant tree in data collected by a plane that studied the rainforest with a laser instrument called a lidar. The data revealed several trees taller than about 80 meters–nearly double the typical height of the forest’s… pic.twitter.com/qElkewAwbF
— nature (@Nature) June 8, 2023

S'ils n’ont pas pu faire des prélèvements sur le géant, pour le dater avec précision, ils ont été autorisés à ramasser des feuilles, des échantillons de sol, et le mesurer afin de le référencer ainsi que la végétation environnante. "Gorgens veut effectuer des analyses génétiques sur ces grands spécimens de Dinizia afin de découvrir s’ils sont porteurs de variants génétiques qui les différencieraient des autres Dinizia d’Amazonie", indique Nature.

Les données scientifiques qui ont été rapportées de cette expédition pourraient aider à mieux prévoir le réchauffement climatique : en effet, étudier ces arbres permet de savoir quelle quantité de carbone peut absorber l'Amazonie, mais aussi de déterminer quels seraient les risques de la déforestation.