Article original paru sur tpecactusabk

Les feuilles de l’ancêtre des cactus ont évolué pour donner progressivement des épines. Or cette évolution comporte de nombreux avantages : Les épines ne se comportent pas comme des feuilles, ne réalisent pas de photosynthèse et ne transpirent pas, réduisant ainsi la déperdition d’eau. La surface de contact entre l’air et la plante est largement réduite vu l’absence de feuilles, on parle de presque 15m2 pour un cactus de 15m de hauteur contre plus de 100m2 pour un chêne de même taille.

Les plantes gorgées de suc sont des mets de choix pour les animaux ayant besoin de s’hydrater en région aride. Mais les épines des cactées leur permettent une protection efficace contre les animaux grâce à la rigidité de leurs aiguillons centraux.

Les épines servent également de protection contre le soleil. Les tissus photosynthétiques se comportant comme des corps noirs, la température de surface d’un cactus peut rapidement s’élever et atteindre un seuil critique s’il n’est pas couvert par une dense protection d’épines.

Mammillarias présentant des aiguillons radiaux en forme de poils les protégeant des rayons du soleil.

Ainsi on peut constater que les tissus sensibles à la luminosité tels que l’apex sont, dans un grand nombre de cas, totalement couverts d’épines. La plante développe des poils ou des épines afin d’éviter que l’ADN des tissus jeunes et donc fragiles soit endommagé par une exposition trop violente.

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Epines en forme de cloportes des Pelecyphora couvrant la totalité du sommet de la plante exposé au soleil.

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Apex protégé par une grande quantité d’épines.

Les longs poils que certains cactus arborent permettent également la captation de la brume océanique par des épines laineuses. L’eau ruisselle ensuite vers des racines de surface grâce aux épines centrales pointées vers le sol.

Certains cactus des déserts côtiers chiliens ne reçoivent jamais de pluie et doivent se contenter de la camanchaca, la brume venant de la mer.

Il est même dit que dans certains cas les épines servent de buvard et captent l’eau de la brume et des pluies avant de la restituer par osmose dans les tissus. Ainsi, les longues épines sont extrêmement avantageuses puisqu’elles protègent la plante du soleil, accroissent la surface de contact entre la plante et l’air pour capter un maximum d’eau mais sans en augmenter la surface des tissus soumis à la transpiration.

Condensation sur les longues épines d’un Trichocereus deserticola.

La protection des épines contre les rayons du soleil est renforcée par une couche légèrement cireuse qui peut être blanche ou bleue, la pruine. La pruine a pour rôle de protéger le cactus en renvoyant les excès de lumière.

La couleur bleue azur de ce Cereus ou grise de ce Copiapoa est due à la présence de pruine sur l’épiderme.

Le floconnage et la pruine

De plus, certains cactus présentent des épidermes floconneux. Le floconnage protège les cactus du soleil de par sa couleur blanche et renvoie la lumière. Le floconnage est composé de trichomes, fines excroissances ou appendices prenant ici la forme d’écailles protectrices ou de poils et fabriqués par les cellules de l’épiderme.

Outre son aspect très décoratif, le floconnage de ces Astrophytum présente de nombreux avantages d’un point de vue évolutif. En effet, la plante est ainsi protégée des rayons du soleil et se dissimule dans son habitat.

On constate de nombreux cas de mimétisme chez les Cactaceae, leur permettant de se fondre dans leur environnement et de se protéger de leurs prédateurs. La couleur des plantes correspond donc à la couleur des roches sur lesquelles elles croissent. Les cactus ont développé des stratégies de mimétisme comme l’enfouissement, la modification de leur couleur par la pruine ou le floconnage, la spination…

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