Une étude veut la peau du loup

Publié le 28 Août 2017

Paru dans les DNA    DNA/S.W. (24/08/2017)


Depuis son retour dans le massif vosgien en 2011, le loup gris recolonise peu à peu le Grand Est. De souche italienne, il est toutefois différent de celui qui peuplait jadis l’Alsace. Une étude tente de mieux connaître le loup historique et lance un appel pour trouver du matériel génétique.

Une étude veut la peau du loup

Du loup qui a terrorisé nos ancêtres en Alsace, il ne reste plus que des os et des poils mais, grâce à l’ADN qu’ils recèlent, cela pourrait suffire à une équipe de chercheurs pour reconstituer l’écologie du loup historique dans le Grand Est.

La région étant un couloir naturel de passage pour les grands mammifères, il serait intéressant aujourd’hui « d’améliorer nos connaissances sur les fonctionnements des écosystèmes en présence du loup » pointe Annik Schnitzler, spécialiste des écosystèmes forestiers (CNRS, université de Lorraine). Avec Gérard Lang, président de la fédération des chasseurs du Bas-Rhin et féru de génétique, Malgorzata Pilot, généticienne du loup à l‘université britannique de Lincoln et Rose-Marie Arbogast (CNRS, Unistra), responsable de l’osthéothèque du musée zoologique de Strasbourg, elle ambitionne, par la génétique, d’étudier l’écologie des loups disparus. Cela permettrait de retracer la dynamique des populations, les hybridations avec les chiens, les interactions entre les diverses souches de Canis lupus , ainsi que les conséquences des persécutions humaines.

L’analyse de l’ADN aidera à résoudre ces énigmes, en comparant notamment les données génétiques locales avec celles des populations voisines dans le pays de Bade, dans le Palatinat, en Forêt-Noire, dans le Jura et jusqu’en Suisse. L’analyse du collagène des os et de la peau des loups historiques permettrait également d’en savoir plus sur leur régime alimentaire.

Recherche loup empaillé

Pour cette étude, les chercheurs ont besoin de peaux et d’os sur lesquels ils pourront faire des analyses et lancent donc un appel aux personnes qui posséderaient chez eux des loups empaillés ou des peaux à les autoriser à faire de minuscules et invisibles prélèvements.

« Actuellement, précise Annik Schnitzler, les échantillons répertoriés dans les Grand Est sont au nombre de 20. » Ils se trouvent dans des musées ou chez des particuliers. La plupart sont des animaux naturalisés, d’autres des peaux. » Ces échantillons datent pour l’essentiel de la fin du XIXe siècle. Les plus anciens sont des ossements trouvés lors de fouilles archéologiques en Alsace, qui seront accessibles sous réserve d’autorisation.

Le musée zoologique de Strasbourg a d’ores et déjà donné son accord pour des prélèvements sur le crâne du dernier loup abattu en Alsace (Hirtzbach, 30 août 1908) et sur le loup empaillé par le naturaliste Jean Hermann. Ce spécimen avait été abattu à coups de hache en forêt de Haguenau à la fin du XVIIIe par un bûcheron de Niederbetschdorf.

Les possesseurs de peaux de loup qui accepteraient des prélèvements peuvent prendre contact par courriel : annik.schnitzler@univ-lorraine.fr

Rédigé par ANAB

Publié dans #Biodiversité hors région

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