La Tipule des prairies

Publié le 5 Février 2020

La Tipule des prairies (Tipula paludosa)- Photos Guy Schneller (Anab)
La Tipule des prairies (Tipula paludosa)- Photos Guy Schneller (Anab)

La Tipule des prairies (Tipula paludosa)- Photos Guy Schneller (Anab)


Nom scientifique : Tipula paludosa Meigen, 1830

 

Nom allemand : Sumpfschnake

Etymologie du nom scientifique : du latin « tipula »,  araignée d’eau et de « paludosa », marécageux, du marais, qui est son milieu de prédilection.


Date de l’observation: le 16 mai à Bining


Classification et famille : celle des Tupilidae qui appartient à l’ordre des diptera, c’est à dire des insectes à seulement 2 ailes, les mouches dont plus de 150 000 espèces différentes ont  déjà été identifiées. Ils ont en commun le fait d’avoir une seule paire d’ailes membraneuses et des pièces buccales de type piqueur ou suceur.

Il existe 200 espèces de Tupilidae  en France et 4000 de par le Monde.
 

Taille : 20 à 25 mm pour la femelle et seulement 15-21 mm pour le mâle

 

Description :
La Tipule ressemble à un moustique en très grande taille avec des pattes démesurées et une tête allongée en museau tronqué. Les deux yeux colorés irisés de vert et  espacés. Les deux premiers segments des antennes sont jaunes ou roux. Le thorax est gris avec le long des bandes brunes et l’abdomen brun avec des bandes perpendiculaires sombres et claires. Le bord avant des  ailes est fumé,
La femelle est plus grande que le mâle et s’en distingue aussi par un abdomen pointu alors que celui du mâle est arrondi.

Confusion : il existe de nombreuses tipules. Il faut s’en remettre aux guides et sites spécialisés insectes. Elles se distinguent les unes des autres par les éléments surlignés de jaune  et par la couleur des différents organes.

Période d’observation : mai à octobre
Les sites spécialistes énoncent que l’observation des adultes commence en juillet. L’accouplement photographié date du 16 mai de cette année a été observé lors de l’une de nos sorties Anab ! Encore un effet du changement climatique ?


 

Vol : son vol est assez caractéristique, lourd, hésitant, avec les longues pattes qui pendent. Ils sont attirés par la lumière et viennent donc s’agglutiner près des réverbères ou dans les maisons. Une observation plus précise permet de voir les vestiges de la deuxième paire d’ailes que possèdent tous les insectes.
Ils sont transformés en balanciers terminés par une partie arrondie en forme de cuillère. Ils sont des stabilisateurs très efficaces pendant le vol.
Ces balanciers ou haltères vibrent pendant le vol. A leur base des organes sensoriels fournissent une information de changement de direction à l’insecte  quand  il en change. Cette force s’exerce grâce à  leur vitesse de vibration et leur poids et varie selon les angles de vol. Les balanciers donnent ainsi à l’insecte sa position comme un indicateur d’horizon artificiel sur un avion renseigne le pilote sur sa trajectoire par rapport au sol. Ces balanciers permettent à la Tipule de maintenir sa position et de guider sa trajectoire.


A noter que le gène responsable de la transformation des ailes en balanciers a été identifié par les généticiens travaillant sur la drosophile: ultrabithorax. Sa modification provoque l'apparition d'une deuxième paire d'ailes.
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Description de la larve : grande, de 3 à 4 cm, annelée et de couleur grisâtre. Le corps n’a pas de pattes mais les mouvements se font par rétraction et allongement des anneaux.


Biologie et Reproduction : Les adultes apparaissent en mai et volent surtout le soir  et le matin pendant leur durée de vie limitée à 15 jours. 
Ils s‘accouplent plusieurs fois puis la femelle va pondre plusieurs centaines d’œufs, noirs, rigides et aplatis  par paquets de 5 ou 6. Elles les pond en vol au hasard ou sur le sol avec son ovipositeur.
L’œuf se développe en un petit ver ou  larve après deux semaines. Les larves de fin d ‘automne mesurent 1.5 mm mais sont très résistantes au froid.
Avant l’hiver, elles sont très voraces et se nourrissent depuis leurs galeries souterraines où elles se mettent à l’abri du froid et des prédateurs.
Elles vont s’attaquer aux petits débris végétaux puis aux racines des Graminées-Poacées y compris aux cultures et la nuit  à l’air libre aux plantes à feuilles basses qui couvrent le sol. Ceci explique les petits trous observés dans les feuilles au ras du sol. Les dégâts peuvent être importants en cas de pullulation des larves.
Pour donner une idée, la densité de ces larves peut atteindre 400 à 1000 au mètre carré. Les semis et   jeunes pousses sont complètement détruits.
La larve arrête de se nourrir aux premiers froids et rentre alors en état de vie ralentie jusqu’au printemps.

 

L'éclosion de l’insecte mature et ailé a lieu à partir de mai après une nymphose de 10 à 20 jours.
Les adultes se nourrissent de suc végétal et de détritus de végétaux.


Habitat: affectionne les endroits humides comme les bords des ruisseaux, les lisières des bois, les prairies. Présent dans toute l’Europe.


Prédateurs : batraciens, oiseaux, petits mammifères

 

Protection : insecte non protégé

Photo sauf mention : Guy Schneller (Anab)
Texte,  et bibliographie : Roland Gissinger (Anab)

 

Source :
Très bel  article sur https://www.insectes-net.fr/tipule/tipul2.htm
 https://fr.wikipedia.org/wiki/Tipula_paludosa
https://fr.wikipedia.org/wiki/Vol_de_l%27insecte

Balanciers de La Tipule des prairies (Tipula paludosa)-

Balanciers de La Tipule des prairies (Tipula paludosa)-

Rédigé par ANAB

Publié dans #Insectes de chez nous

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B
Merci pour les informations sur les balanciers j'avais du mal à trouver!!!!!! Superbes photos sinon!
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R
Merci blabla d'avoir apprécié cet article et vu les balanciers!
H
Une bonne description de ce grand diptère. Les Tipula sp. sont très souvent de détermination difficile pour nous naturalistes.
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R
Merci Hans. <br /> <br /> La détermination n'est pas certaine à100% mais très probable. Merci aux tipulologues de confirmer l'espèce ou de nous dire si c'est une autre tipule!
H
Bel article qui révèle une fois encore le merveilleux de la vie et de tout ETRE vivant
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R
Merci Anne-Christine de ton commentaire; La nature est très riche en adaptations, idées, collaborations en tous genres. Une raison supplémentaire de bien la protéger.