Épiaire des bois, Ortie à crapauds, Ortie puante (Stachys sylvatica)
Publié le 12 Août 2020
Nous vous avons présenté voici quelque temps la Menthe aquatique. Cette plante possède un arôme fort et suave comme de nombreuses plantes de sa famille. Sa cousine, ici, l’Epiaire des bois est aussi aromatique mais son odeur ne vous laissera pas un bon souvenir. A vrai dire, cette plante pue.
En revanche ses jolies fleurs pourpres ne vous laisseront pas indifférent.
Roland
Nom scientifique : Stachys sylvatica L., 1753
Origine du nom : du grec « stachys», l’épi e, raison de sa disposition des fleurs en épi , du latin « sylvatica » ; sylvestre, des bois
Autres noms :
Nom commun dialecte / allemand : Wald-Ziest
Nom anglais : hedge woundwort
Date de l’observation: le 9 août à Bischtroff sur Sarre
Famille de plantes : celle de plantes souvent très odorantes comme les lavandes, le thym, le Basilic, , la Sarriette, la Sauge, les lamiers, les galeopsis, c'est celle des Lamiacées.
C’est une famille homogène qui comprend 6000 espèces de par le monde réparties en 210 genres.
Caractéristiques communes : des huiles ou essences aromatiques sont contenues dans des glandes réparties sur la surface des feuilles ou à la base de poils glanduleux.
Les feuilles sont opposées et réunies sur un point de la tige carrée en verticilles ainsi que les fleurs.
La forme de la fleur est de symétrie bilatérale (ou zygomorphe) avec 5 pétales soudés en une corolle à deux lèvres plus ou moins distinctes.
La fleur comporte 4 étamines, plus quelquefois avec 2 supplémentaires. L’ovaire possède 4 ovules bien symétriques qui donneront un tétrakène.
Catégorie: Plante vivace, très velue, fortement aromatique mais à odeur désagréable obtenue en froissant les feuilles.
Hauteur: 30 à 90 cm et+
Tiges et racines: tige quadrangulaire, à poils étalés, terminée par des fleurs.
Feuilles: sont opposées, lancéolées avec une base ovale, dentées en scie, de 2 à 10 cm de long pour 1 à 6.5 cm de large. Elles sont longuement pétiolées.
Floraison: de juin à septembre
Couleur des fleurs: pourpre lie de vin tacheté de blanc. La corolle 12 à 15 mm est constituée de pétales soudés en forme de bouche ouverte.
La lèvre supérieure est couverte de poils glanduleux et entière. La lèvre inférieure est deux fois plus longue. Elle est découpée en trois petits lobes dont les deux latéraux sont très petits.
Ce dernier caractère la distingue des lamiers, genre Lamium dont les deux lobes latéraux sont larges.
La lèvre supérieure abrite sous son "casque" 4 étamines et le pistil. Les fleurs sont entourées à leur base d’un calice à 5 dents triangulaires couvertes de poils glanduleux.
Les fleurs sont groupées en verticilles par 6 plus rarement par 4 à 10 à l’aisselle des feuilles.
La plante est mellifère et pollinisée par différents types de bourdons et des diptères comme les syrphes.
Confusion : possible avec d’autres labiées pourpres ou roses comme le Lamier pourpre (Lamium purpureum) mais dont les lobes latéraux sont très grands
Fruits : les fruits sont des akènes lisses de 2 mm réunis par 4 dans le fond du calice et parsemés d’alvéoles.
Habitat: c’est avant tout une plante forestière qui aime l’ombre et l’humidité comme les forêts lisières, haies.
Protection : plante commune des bois ne bénéficiant d’aucune protection légale
Utilisation alimentaire : avec son odeur, disons un peu spéciale, l’Epiaire des bois peut servir à parfumer une salade mais son odeur d’eau stagnante en dégoûtera plus d’un. En revanche une fois finement coupée et cuite, cette odeur disparait et une odeur de délicieux champignon apparait.
Elle peut donc aromatiser avec bonheur une soupe ou un plat avec des champignons.
Cuite elle peut décorer aussi certains plats, crue aussi avec sa belle couleur rouge violacé, mais l’odeur résiduelle peut rebuter.
Utilisation médicinale et toxicité :
Cette plante était utilisée pour des propriétés diurétiques, de régulation de la digestion, comme vulnéraire pour de petites plaies, et comme antispasmodique.
Wikiphyto ne documente pas cette plante et comme toujours il faut rester prudent avant de se fier aux propriétés supposées de l’ancien temps
et ne pas l’utiliser à des fins thérapeutiques sans avis médical.
Texte et photos Roland Gissinger (Anab)