Volcan : l'Islande en état d'alerte éruption imminente

Publié le 17 Novembre 2023

A Grindavik, la route principale a été éventrée par les secousses sismiques. L'Islande retient son souffle, dans l'attente d'une éruption qui sera peut-être d'ampleur.

A Grindavik, la route principale a été éventrée par les secousses sismiques. L'Islande retient son souffle, dans l'attente d'une éruption qui sera peut-être d'ampleur.

Paru sur sciencesetavenir le 15 /11/2023

La ville islandaise de Grindavík, à quelques encablures de la capitale de l'île, est menacée par une éruption volcanique dont la menace est imminente. Les habitants ont évacué depuis le 10 novembre. Une nouvelle alerte a été émise le 14 novembre alors que des mesures de souffre indiquaient une remontée du magma vers la surface.

Mardi 14 novembre 2023, les derniers personnels présents à Grindavík, localité du sud-ouest de l'Islande, ont été sommés d’évacuer la ville en raison de teneurs élevées de dioxyde de soufre mesurées dans l’air. Située dans la péninsule de Reykjanes, à 69 km de la capitale Reykjavik, ce site connaît depuis fin octobre une intense activité sismique qui laisse présager une éruption volcanique imminente du volcan Fagradalsfjall. Une hypothèse confortée par cette soudaine émergence de dioxyde de souffre, qui semble indiquer que le magma dégaze à l’approche de la surface. Et que l’éruption est imminente…

Sous Grindavik, à moins de 500 m de profondeur, un large volume de magma...

La récente série de plus de 24.000 secousses sismiques a connu un pic le 10 novembre, avec des tremblements de terre de magnitude 4 menaçant la communauté de 4.000 personnes de Grindavík. L’état d’urgence et l’évacuation de la population ont été décrétés vers minuit ce jour-là, entraînant un exode de la population.

Les scientifiques estiment qu'un grand volume de magma se trouve très proche de la surface, à moins de 500 m de profondeur. Une longue fissure d’un mètre de profondeur et dont s’échappe par endroits de la vapeur s’est ouverte dans le centre-ville le 13 novembre. Elle correspondrait à la partie centrale d’une rivière de magma de 15 km de long, imagée dans les années 1950, par la suite ignorée par les développements urbanistiques. Une partie de la ville s’est enfoncée d’un mètre depuis le 10 novembre et cette subsidence a déjà doublé la surface d'un petit lac au sud-ouest de Grindavík.

A Grindavik, où l'on redoute l'éruption, des bâtiments sont déjà endommagés par les séismes

La région avait pourtant connu une accalmie volcanique de 800 ans, après la dernière éruption locale qui s’est produite en 1210-1240 après J.C.. Selon le Bureau météorologique islandais, "le début de la période actuelle de troubles dans la péninsule de Reykjanes remonte à janvier 2020, lorsqu'un soulèvement rapide et une activité sismique intense ont commencé à proximité du mont Þorbjörn. Il est immédiatement apparu que le déroulement des événements était inhabituel par rapport à l’activité de fond dans la région au cours des dernières décennies".

Depuis mars 2021, la région a ainsi connu trois remontées de lave, mais l’activité sismique actuelle est de loin la plus intense sur la péninsule de Reykjanes depuis le début des enregistrements modernes. Et les déformations du sol semblent indiquer un débit de magma au moins deux fois plus élevé que lors des trois derniers épanchements de lave qui se sont produits depuis 2021.

Quid des émissions de vapeur d'eau ?

Outre l’impact prévisible sur la ville de Grindavík, dont nombre de bâtiments sont déjà endommagés par les séismes, une éruption causerait probablement des dommages importants au site hautement touristique Blue Lagoon – un spa naturel géant, fruit de cet environnement volcanique - et à la centrale géothermique de Svartsengi, autour de laquelle il est envisagé de construire des fortifications. Les animaux ont été évacués de la bourgade. Le 15 novembre, l'activité magmatique semblait se centrer sous le village de Hagafell, au nord de Grindavík.

 

L’une des inquiétudes liées à l’imminence de cette éruption islandaise concerne sa proximité avec la côte. Si l’éruption se produisait en milieu marin, les conséquences sur l’environnement seraient majorées, notamment par les émissions de vapeur d’eau. En 1963, une éruption "explosive" en mer avait donné naissance à l’île de Surtsey.

Rédigé par ANAB

Publié dans #Actu-conf-films-expo

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B
On se sent bien vulnérable devant la puissance incommensurable de la nature.
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A
Merci Bernard. Tout à fait d'accord. Belle leçon d'humilité à tous ceux qui croient dominer la nature avec la technique<br /> Roland