La biodiversité d’abord

Le parc naturel régional des Vosges du Nord défend la biodiversité, à travers la sauvegarde des prairies fleuries et des jardins. Une exposition met en valeur les agriculteurs qui se prêtent au jeu, et les prix du concours « Jardinier pour la biodiversité » seront remis dimanche, lors de la fête du Donnenbach, à Frohmuhl.

L’EARL Brehm à Dehlingen, tenue par Katia et Thomas Brehm, a obtenu en 2010 le prix de la « valeur fourragère ». Photo : Yvon Meyer

Le territoire du parc naturel régional des Vosges du Nord, ce n’est pas que des forêts ! De nombreux autres écosystèmes y cohabitent : landes, cours d’eau sur grès, tourbières acides… et surtout 20 000 hectares de prairies. Leur utilité n’est plus à démontrer, ni dans le domaine de l’agriculture, ni dans celui de l’écologie.

Importantes pour nourrir les troupeaux, elles participent également à limiter le réchauffement climatique, protéger les sols, la qualité de l’eau, la biodiversité. Les fleurs et autres plantes, mais aussi les insectes, oiseaux, reptiles, batraciens ou petits mammifères y trouvent de bonnes conditions pour s’alimenter.

Or, en Europe, les pratiques agricoles changent: le retournement de la terre pour la mise en place de cultures ou l’abandon des exploitations, entrainent la disparition de prairies. Alors, depuis 2010, au parc naturel régional des Vosges du Nord, on s’engage pour réhabiliter les prairies à travers plusieurs actions.

Cette année, pour sensibiliser le grand public aux enjeux liés aux prairies, le parc présente une exposition composée de 16 cadres. Inaugurée à Lembach, elle a désormais pris ses quartiers jusqu’au 30 novembre à l’office de tourisme de Bitche, et devrait ensuite tourner dans différentes structures sur le territoire du parc.

Portraits de dix éleveurs

Le photographe Yvon Meyer a réalisé les portraits de dix éleveurs dont l’exploitation est située dans le parc, et qui ont été primés dans les éditions passées du concours national des prairies fleuries. Parmi eux, deux viennent d’Alsace Bossue : l’EARL Brehm à Dehlingen, tenu par Katia et Thomas Brehm, et l’EARL Stangenwald à Asswiller, géré par Philippe Lehmann.

Les premiers ont un élevage de vaches laitières et ont reçu en 2010 le prix de la « valeur fourragère ». Le second, avec son élevage de vaches laitières en agriculture biologique, a décroché la même année le prix « Paysage ».

L’EARL Stangenwald à Asswiller, gérée par Philippe Lehmann, a décroché en 2010 le prix « Paysage ». Photo : Yvon Meyer

Le parc compte aussi un premier prix d’excellence agri-écologique en 2012, avec l’exploitation de Gérard Suck, à Epping (Moselle).

Trois triptyques de photos de plantes, deux photos avec une vue d’ensemble d’une prairie et un panneau d’introduction complètent l’exposition. Yvon Meyer a également réalisé un documentaire de dix minutes intitulé « Des hommes, des savoir-faire… pour le maintien des prairies fleuries ». Il est projeté en boucle durant toute l’exposition à Bitche.

Écologie et économie ne sont pas incompatibles

En parallèle, se poursuit le concours agricole des prairies fleuries, lancé en 2010 par un collectif de parcs régionaux et nationaux, associés aux structures agricoles, environnementales et apicoles. Depuis 2014, le concours est intégré au concours général agricole, se déroulant annuellement dans le cadre du Salon international de l’agriculture. Pour la première fois en 2015, le parc n’a pas participé.

Cette manifestation offre une reconnaissance aux agriculteurs pour leur savoir-faire et développe les connaissances agronomiques et écologiques liées aux prairies. Elle permet également de démontrer une fois de plus qu’écologie et économie ne sont pas incompatibles, puisque les prairies primées doivent à la fois abriter une forte biodiversité et bénéficier d’une forte valeur agricole.

DNA-24/09/2015