Rosier des Alpes (arbre du mois)
Publié le 20 Février 2019
La semaine dernière nous avons vu la Benoite commune ou Benoite urbaine (Geum urbanum )
Voici une autre espèce de rosacée pour vous montrer la richesse de la biodiversité au sein d’une même famille de plantes.
Rappelez-vous aussi que la plupart de nos arbres fruitiers sont aussi des rosacées. Ici il s‘agit du rosier objet du quiz mais il n’est pas commun dans notre région immédiate. Si vous vous promenez dans les Vosges à deux pas d’ici vous le rencontrerez sans doute. Il est comme son nom l’indique, bien présent dans les Alpes.
Roland
Nom scientifique : Rosa pendulina L., 1753
Origine du nom : du grec « rhoden » qui désignait la rose à cette époque et peut être aussi du latin « rosa » goût" allusion à l’arôme, et du latin « pendulina » qui signifie « fleur penchée » ou « fruit penché.
Nom en dialecte et allemand : Alpen-Hagrose
Date de l’observation: un 5 juillet à la Wormsa (sortie Anab)
Famille de plantes : celle des Rosacées, celle de nos arbres fruitiers comme le cerisier, le prunier, le prunelier, , le pommier, le poirier, l’amandier, … mais aussi la fraise, l’églantier. C’est donc une famille économiquement très importante.
Les rosacées ont comme point commun des feuilles dentées. Les fleurs de symétrie 5, ont de nombreuses étamines et pistils composés de 5 carpelles.
Les poils de l’épiderme se transforment en aiguillons (ronces, roses) ou épines (pruniers). Ce phénomène a été développé par ces plantes pour éviter le broutage par les animaux herbivores. Ce sont des défenses physiques qui complètent ou remplacent les défenses chimiques ou « tanins » que produisent les plantes.
Hauteur: 0.5 à 2 m arbuste à aiguillons droits, fragiles et épars à la base et sans aiguillons dans le haut (inerme)
Ceci est son critère le plus remarquable et le plus facile pour l’identifier.
Tige : de forme buissonnante et avec un enracinement profond il stabilise les berges de ruisseaux
Feuilles: feuilles à nombreux folioles doublement dentés, en nombre impair, 7 à 11 pour les rameaux fleuris.
Les folioles de 2 à 6cm de long, velus sur leurs nervures, sont de forme ovale et leur dessous est vert-bleuté
Couleur des fleurs: les fleurs de 4cm environ sont rouge carmin à rose vif avec un centre blanc et de nombreuses étamines.
Les 5 pétales sont étalés et protégés par des sépales souvent plus longs, dressés après la floraison (voir photo).
Le pédicelle portant la fleur mesure de 2 à 3cm et porte des poils glanduleux.
Confusion possible :
La distinction n’est pas facile entre les rosiers. . Ils sont tous proches les uns des autres et il faut avoir devant soi feuilles, épines, fleurs et fruits pour bien différentier les espèces.
Le Rosier des alpes se distingue facilement de "ses cousins" car presque sans épines. Il est le seul avec le Rosier à feuilles de boucage ( Rosa spinosissima) à avoir plus de 9 folioles dans notre région. Mais ce dernier a les fleurs blanches.
Habitat : large amplitude de milieux, bois clairs, landes, mégaphorbiées (zones de montagne riches en eau et humus, permettant la croissance dense de grandes herbes), rocailles en montagne jusqu’à 2500 m.
Fruit : cynorhodon de couleur brun –rouge recouvert de poils glanduleux et sétacés (comme une soie) , rétréci à son extrémité rouge et penché à maturité comme l’indique son nom latin.
Usage alimentaire :
Les graines réduites en poudre étaient utilisées pour compléter la farine dans la fabrication de galettes et de pain.
Les cynorrhodons comme ceux de l’églantier (Rosa canina) peuvent être utilisés pour faire des fruits au sirop ou de la confiture après élimination des graines et cuisson.
Usages Médecine :
Les rosiers sont connus pour leurs propriétés toniques et astringentes, cicatrisantes et les fruits comme fortifiants car très riches en vitamine C anti-oxydante,, et anti diarrhéique
Les feuilles et surtout les racines ont des propriétés astringentes et vulnéraires (guérit les plaies).
Les autres propriétés connues sont : antihémorragique, anti-inflammatoire, réduit les saignements gingivaux, anti diarrhéique.
Les pétales étaient ainsi utilisés pour guérir les inflammations des paupières et irritations des yeux mais aussi les affections de la bouche comme les angines, les stomatites, les irritations liées au tabac.
Texte et photos Roland Gissinger (Anab)
Sources bibliographiques voir index biodiversité