Le Chérophylle penché, le Couquet , le Cerfeuil enivrant
Publié le 4 Août 2021
Les fleurs de la famille des ombellifères révèlent des pièges et sont à utiliser avec la plus grande prudence. Voici quelques pistes pour identifier le Chérophylle penché
Roland
Nom scientifique : Chaerophyllum temulum L., 1753
Origine du nom scientifique : vient du latin «kairo » « gai, plaisant » et « phyllon », « la feuille », peut-être parce qu’elle provoque des effets de vertige voisin de ceux provoqués par l’alcool, et de « temulum », enivrant.
Autres noms communs: Cerfeuil des fous, Cerfeuil bâtard
Allemand/ dialecte: Hecken-Kälberkropf, Taumel-Kälberkropf, Taumel-Kerbel
Anglais : Rough Chervil
Date et lieu de l’observation : le 29juillet à Lohr (67)
Famille de plantes : celle de la carotte, du fenouil et du persil.
C’est la famille des Apiacées autrefois dénommée Ombellifères. C’est une famille qui comprend 3000 espèces de par le monde. Caractéristique commune : les fleurs sont disposées en ombelles souvent déclinées en petites ombellules, à l’origine de l’ancien nom de famille. Les ombelles sont plus ou moins contractées si bien qu’il faut regarder de très près certaines espèces ou à la loupe pour les voir. Les Apiacées sont souvent aromatiques, comme la coriandre, la livèche, souvent comestibles mais quelquefois extrêmement toxiques, comme la Grande cigüe ou allergènes, comme la Berce du Caucase.
Les plantes sauvages de cette famille sont à observer avec beaucoup d’attention pour ne pas avoir d’accident de santé grave. Le mieux est de s'abstenir de les consommer si vous n'avez pas de bonnes connaissances botaniques.
Catégorie : plante bisannuelle, aromatique,
Port et tige : tiges pleines, velues, hérissées, avec des taches pourpres et renflées sous les nœuds foliaires. Racine pivotante, grêle.
Hauteur : 30 à
Feuillage grandes feuilles profondément découpées en folioles ovales et obtuses, couleur vert sombre à violacé jusqu’aux nervures (bi voir tri-pennatiséquées). Les lobes terminaux mesurent de 1 à
Floraison : mai à juillet
Couleur des fleurs : fleurs à 5 petits (1 à
Pollinisation : fleurs pollinisées par des abeilles sauvages.
Disposition des ombelles : Les ombelles principales ou primaires sont penchées avant maturité ce qui lui a valu l’un des ses noms communs, le Cerfeuil penché. Elles portent aucune ou au plus 2 bractées au point de fixation des rayons (6 à 10 rayons. Au niveau du croisement des pédicelles des ombellules se trouvent 4 à 8 petites feuilles ciliées, réfléchies et en forme de lance. Les ombellules portent 6 à 12 fleurs et ont donc possèdent autant de rayons.
Fruits : verts devenant bruns, 5 à
Habitat : le Cerfeuil enivrant pousse dans des endroits humides, peu exposés au soleil : buissons, chemins forestiers, lisières, friches mais aussi sur les talus des voies ferrés et le long des murs
Confusion possible : oui, avec d’autres apiacées et les autres cerfeuils et chaérophylles, la distinction n’est pas si facile..
Pour les distinguer il faut posséder une flore précise et examiner le nombre de rayons et la forme des ombelles, ombellules, leurs bractées à la base, les feuilles, la tige, mais aussi les fleurs et les fruits.
Statut de protection de la plante
Plante sans statut de protection, catégorie LC car assez commune et sans menace de disparition.
Usage alimentaire :
Plante toxique pour les humains ainsi que pour le bétail par ses feuilles, tiges et racines. Elle provoque des paralysies.
Selon certaines sources elle ne serait pas toxique. Comme cette famille des apiacées contient de nombreuses plantes toxiques voir mortelles(la grande cigüe), le mieux est de s’abstenir.
Toxicité de la plante :
Elle contient un polymère du falcaronil. C’est un acide gras que l’on trouve chez d’autres plantes, carotte, ginseng, lierre. Il a un effet anticancéreux à faible dose mais génère des problèmes neurotoxiques à plus forte dose.
L’hypothèse de présence d’un alcaloïde dénommé « chaerophylline » n’a pas été confirmée. La sève de la plante provoque des allergies cutanées persistantes. Il est facile d’imaginer qu’en la consommant elle provoque des troubles bien plus sévères. C’est le cas : vertiges, faiblesse cardiaque. Des bovins et porcs ont été intoxiqués par cette plante et ont présenté des signes d’apathies et des coliques sévères.
Pas d’usage médical prouvé pour cette plante. Elle a été utilisée à petites doses voici très longtemps dans la médecine populaire pour soigner l’arthrite et des dermatoses.
Texte, photos, bibliographie Roland Gissinger (Anab) ) - relecture Bernard Weinzaepflen