Le Tarier des prés (Saxicola rubetra)

Publié le 17 Septembre 2023

Le Tarier  des prés (Saxicola rubetra)
Le Tarier  des prés (Saxicola rubetra)
Le Tarier  des prés (Saxicola rubetra)
Le Tarier  des prés (Saxicola rubetra)
Le Tarier  des prés (Saxicola rubetra)
Le Tarier  des prés (Saxicola rubetra)

Tarier  des prés (Saxicola rubetra)

Le Tarier des prés est un oiseau discret à rechercher car il est témoin de la santé des milieux naturels.
Roland


Nom scientifique : Saxicola rubetra (Linnaeus, 1758)
anciennement

Autre nom commun : Traquet tarier

Origine du nom : « saxicola» vient du latin « saxum », « le rocher »  et de « incola », «la maison ». Son nom d’espèce « rubetra » veut dire « petit oiseau » en latin. Au final cela signifie, petit oiseau habitant les rochers.

Nom allemand : Braunkehlchen

Nom anglais : whinchat

Observation : le 15 juillet à Francaltroff (57)  

Classification et famille : celle des
Muscicapidés qui sont des petits oiseaux de type passereaux. Elle comprend 310  espèces réparties en 58 genres. Ce sont des oiseaux insectivores qui chassent à l’affût sur une branche ou une grande herbe. Leur bec est plus large à la base et pointu ce qui leur permet de capturer les proies en plein vol. Il leur sert aussi à fouiller la litière et le sol pour trouver de petits invertébrés.

Durée de vie: jusqu’à 5 ans en théorie.

Dimensions: 12 à 14 cm de long.

 

Poids 15 à 25 g, 18 g en moyenne (à comparer au poids d'une enveloppe qui est de 20 grammes).

Description: c’est globalement un oiseau de la taille d’une mésange, avec une queue courte qui se déplace au sol en sautillant tout en remuant  son corps.
Le haut du corps du Tarier des prés est brun tacheté de foncé, le ventre blanc à chamois et la queue est noire avec des plumes à base blanche.
En costume nuptial, le mâle a le ventre orangé et un masque noir souligné d’un grand sourcil blanc.
La femelle est plus terne et n’a pas de sourcil blanc mais crème.


Chant : son chant, qui est aussi son cri d’alarme est plus doux que celui du Tarier pâtre, moins grinçant. Il émet un « hue-tac-tact »  entre avril et juillet. Il a des talents d’imitateur et reproduit le chant d’une douzaine d’oiseaux comme les mésanges,  les pouillots…

 

Nourriture: proies vivantes telles que des orthoptères (criquets, sauterelles), des hyménoptères (abeilles, guêpes, fourmis), des lépidoptères (papillons), des diptères (mouches, moustiques), des petits coléoptères, de petit odonates (libellules), et leurs larves soit 80 à 90% d’insectes.  Il chasse également des araignées. Au cours des migrations, des baies d’arbustes se rajoutent à ce menu.
Il s’agite beaucoup sur ses perchoirs et part à la chasse dès le matin. Cependant, il passe la plupart du temps perché sur une branche ou un piquet qu’il s’est attribués et d’où il fait le guet à la recherche de ses proies.

 


Habitat: prairies naturelles et de fauche  entourées de haies et pâturages. Il est présent dans toute l’Eurasie et l’Afrique tropicale, Sénégal, République Démocratique du Congo, Zambie, Kenya, Namibie où il migre. En métropole il vit en particulier dans le Massif-Central, les Alpes et la Normandie. Il est plus rare ailleurs.
La densité des couples est très variable, de 1 couple pour 40 hectares en Alsace à 1 couple par hectare dans les Alpes suisses.

Vol : son vol est ondulant et près du sol.

Reproduction nidification : La femelle construit  seule son nid début mai pour y pondre jusqu’à la mi-juillet. Dans ce but, elle recherche  une petite dépression au sol où elle dissimule son nid. Elle améliore son confort avec des petites herbes sèches, des mousses, des poils, et très rarement, des plumes.  Elle y pond de 5 à 7 œufs nacrés de couleur bleu-vert finement tachetés d’orange. Une ponte de secours peut être réalisée jusqu’au mois de juin. Les petits éclosent après 2 semaines. Les 2 parents les nourrissent par d'incessantes allées et venues, pendant 20 jours.
Le taux d’échec des nichées peut être très important, 77% en Alsace par exemple. Les prédateurs, Renard, Hermine et Belette   sont en partie responsables de ces échecs par prédation des jeunes.

Migration
Le Tarier des prés migre vers l’Afrique à partir d’août jusqu’en octobre pour revenir en Europe au  mois d’avril. Les mâles seront de retour plus tôt pour rechercher des territoires.
Sur sa zone d’hivernage il marque aussi son territoire mais d’une manière peu agressive. La chimie n’ayant pas (encore) décimé complètement les insectes en Afrique il trouve sa nourriture assez facilement même si des cultures ont remplacé sa savane.

Protection : cet oiseau pourtant protégé par la loi est l’un de ceux qui est le plus en déclin. Sa  population a diminué de  60% en 20 ans. Ce chiffre atteint même 90% dans certaines régions comme la notre, l’Alsace. Comme il vit dans les pays de zones prairiales et de bocages, et que ceux-ci sont  en voie de
disparition remplacés par la culture céréalière, son déclin n’a rien de surprenant.

 Le Tarier des prés niche au sol. Les fauches précoces viennent détruire sa nichée et même la nichée de secours risque d’être anéantie car une seconde fauche aura lieu à ce moment là. Les jachères, favorables aux nichées,  ont pratiquement disparu partout.
Une étude polonaise sur  400 hectares de champs abandonnés a montré que les parcelles de plus de 13 hectares étaient toutes occupées mais seulement 50% pour celles faisant moins de  1.8 ha.  Le Tarier des prés  a besoin d’une surface minimale de territoire.
La Tarier des prés est également intolérant à la richesse en azote et ne niche pas dans les champs amendés avec plus de 60 kg d’azote à l’hectare.

L’effondrement des insectes est la seconde cause de ce déclin : 80% de leur masse a été détruite en 20 ans par l’emploi des pesticides selon des études très séreuses allemandes, consolidées par d'autres.
Le Tarier des prés est devenu ainsi un indicateur de la qualité environnementale et de la restauration des milieux naturels.

Les mesures de prévention découlent des menaces précitées: Elles consistent en l’agrandissement des zones de friches, en l’amélioration de la qualité des prairies, dans l’augmentation de la surface des prairies humides, et dans la limitation des apports en engrais dans les endroits favorables à cet oiseau tels que les prairies alluviales.

 
Prédateurs : renards, belettes mais aussi chats et chiens qui perturbent les activités de reproduction.


Article illustré par notre talentueux collègue photographe naturaliste, Claudy Stenger. D’autres de ses photos sont visibles sur Flickr (cliquer)

Texte  Roland Gissinger (Anab) synthèse de sites internet et livres – Remise en forme complète du texte  et relecture Bernard Weinzaepflen (Anab)



Sources bibliographiques voir index biodiversité

Rédigé par ANAB

Publié dans #Oiseaux

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Commenter cet article
T
Que fait Claudy pour nous présenter des oiseaux qui paraissent contents d'être pris en photo par lui?<br /> Les photos sont magnifiques . <br /> L'article est très instructif. Dommage que les habitudes de cet oiseau, en plus des obstacles liés à son environnement réduise á tel point ses chances de survie!
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A
Oui Claudy sait valoriser les oiseaux comme personne et toujours avec une belle lumière.<br /> <br /> Merci Toll<br /> <br /> Roland
B
Toujours de très belles photos. Espérons que les mesures prises portent leurs fruits et que nous verrons encore longtemps cet oiseau.
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A
Merci Bern@rd. Oui Claudy toujours aussi épatant. si seulement les politiques sortaient dans la nature le week-end pour admirer ces beautés au lieu de se cantonner aux inaugurations et autres fêtes de village, ils seraient plus sensibles et aptes à les préserver.<br /> <br /> Roland