Le Pic cendré (Picus canus)
Publié le 24 Mars 2024
Roland
Nom scientifique Picus canus Gmelin, 1788
Origine du nom : « picus » vient du latin et signifie « le pic » et « canus», signifie en latin «gris», allusion au crâne de ce pic plus gris que celui du Pic-vert.
Nom allemand : Grauspecht
Nom anglais : grey-headed woodpecker
Observation: le 20 mars à Diedendorf (67)
Classification et famille: celle des Picidés qui sont des oiseaux de taille modeste, 8 à 60 cm de long. Elle comprend 234 espèces qui habitent surtout les forêts et dont les plus connus sont chez nous le Pic vert, Pic épeiche, le Pic noir et les torcols.
Particularité : ils tambourinent les troncs pour marquer leur territoire et attirer les femelles pendant la période prénuptiale.
Leur langue est longue et visqueuse et leur bec droit et apte au creusement du bois pour y creuser une cavité et capturer des insectes.
Dimensions et poids : ce pic mesure 25 à 28 cm pour 36 à 40 cm d’envergure. Poids : 120 à 160 g environ.
Longévité : 7 ans mais beaucoup plus en captivité
Description : c’est un oiseau au dos vert qui ressemble beaucoup au Pic vert. Le mâle possède une tâche rouge sur la tête au contraire du mâle Pic vert qui porte une vraie calotte rouge se prolongeant jusqu’à la nuque. (merci Ber😎).
La tête qui lui a donné son nom est gris-clair avec de fines moustaches noires. Le Pic vert a lui de grosses « lunettes » noires.
L’allure générale est plus fine et le vol moins onduleux, plus direct et rapide.
Chant :
Le chant du Pic cendré est plus flûté, moins tonitruant que celui du Pic vert. Il est formé de 10 à 15 sons décroissants en force et longueur.
Les coups de bec résonnent fortement dans la forêt quand ils tambourinent les arbres. Ils choisissent souvent d’une année à l’autre les mêmes arbres ont fonction de leur sonorité. Selon leur présence ils peuvent utiliser un couvercle métallique ou plastique sonores. Leur son dure de 1.5 à 2 secondes et se répète une quarantaine de fois, soit une fréquence de 20 Herz. Il est audible à plus d’un kilomètre ! Son tambourinage est plus actif que celui du Pic vert.
Les pics ont un système particulièrement sophistiqué de muscles puissants qui retiennent les yeux pendant le choc sur le bois. Ils ont aussi une langue exceptionnellement longue qui s’insère sur tout le pourtour du crâne pour une meilleur amorti.
Il évite ainsi que poussés par la force centrifuge ses yeux sortent des orbites !
Comme les autres pics tambourineurs le Pic cendré a des pattes courtes qui le rapproche du tronc, munies de griffes acérées pour mieux s’y agripper et d’un orteil pivotant.
Ajoutez à cela que les pics dont celui-ci possèdent une queue rigide grâce à de solides plumes de queue . Elles leur permettent d’avoir un bon point d’appui quand ils frappent avec le bec ou s’ils veulent s’accrocher aux branches.
Habitat: présent dans les forêts de feuillus, les hêtraies, les chênaies. Il apprécie la présence d’arbres morts ou vieillissants pour y trouver les insectes et leurs larves de son régime alimentaire. Ceci explique que les forestiers respectent ce besoin de mieux en mieux, en laissant en forêt un ou deux arbres morts par hectare en forêt. A noter que les forestiers les nomment « arbres bio » pour la petite histoire, les autres arbres ne sortent bien sûr pas d’une usine à arbres…
Il est présent en Europe, Sibérie centrale et jusqu’en Chine de l’Est.
schémas expliquant adaptations de la langue et des pattes du Pic noir
Nourriture : régime insectivore, fourmis en particulier et larves d’insectes. Grâce à sa longue langue gluante et visqueuse, recouverte de poils à l’extrémité il peut extraire les larves du fond de cavités profondes de l’écorce des arbres ou d’une fourmilière. Il mange aussi des lombrics, araignées, larves de scolytes, petites graines et fruits. A noter qu’il est moins souvent au sol que le Pic vert qui pourrait être son « concurrent direct ». Il peut en fait cohabiter à proximité de ce dernier car leurs régimes alimentaires sont différents, le Pic cendré étant plus spécialisé, mangeur de fourmis, en un mot, myrmécophage.
Comportement :
Le Pic cendré est un oiseau de jour solitaire ou en couple, monogame. Il est actif toute la journée sur son domaine vital d’environ 10 hectares pendant la bonne saison et 100 à 300 hectares en hiver avec des vols de plus de 1 km. Le territoire en lui-même n’est pas défendu. Par contre les lieux de nourriture, fourmilières, souches d’arbres, lieux de repos et de tambourinage sont âprement défendus.
Dès fin janvier, les parades nuptiales débutent et peuvent durer jusqu’en mars. En pays froids ces périodes sont décalées. Pour s’accoupler le mâle attire la femelle par des cris et tambourinages sur les arbres. Après un vol en couple et une parade le mâle conduit la femelle vers un arbre choisi pour le creusement de la cavité.
Nidification : Le couple cherche après l’accouplement, à creuser un nid dans un arbre à bois tendre comme un peuplier, un tremble, un arbre fruitier à une hauteur de 3 à 5 m. La cavité mesure 5 à 6 cm de diamètre et a une profondeur de 10 à 30 cm. Il peut aussi choisir un arbre fragilisé par une maladie au cœur ou utiliser une cavité creusée par un Pic noir ou un Pic épeiche. La cavité est garnie uniquement de copeaux comme chez la majorité des pics.
La femelle Pic cendré pond, de mai à juin, 6 à 9 œufs de 3X2cm, de couleur blanc brillant. Ils sont souvent couvés par le mâle ( !) pendant 17 à 18 jours.
Les jeunes peuvent voler après 2 semaines et sont autonomes après un mois. Ils sont nourris d’abord d’insectes, chenilles puis graines broyées et régurgités.
Confusion et sous espèces : il n’est pas facile à distinguer de loin avec le Pic vert. Il faut se référer aux petits indices (vol, chant…) et différences physiques. Quelques observateurs ont observé de très rares hybrides entre ces espèces. La femelle est toujours un Pic cendré. On ne sait pas si les hybrides sont féconds.
Il existe une dizaine de sous-espèces de Pic cendré en particulier en Chine et Asie de l’Est.
Protection et prédateurs: cet oiseau est protégé par la loi et classé EN, en danger au niveau national, CR, critique dans plusieurs régions . Ses populations semblent stables. « semblent », car c’est un oiseau difficile à localiser. Si sa population semble augmenter dans certains pays c’est juste parce qu’il est mieux recensé qu’autrefois.
Son principal risque est la disparition de son habitat, la forêt de feuillus âgée. Un autre danger est la prédation des jeunes et des œufs par des carnivores acrobates comme la martre des pins et aussi le grand corbeau.
La population européenne serait de 180 00 à 320 000 couples sans chiffres vraiment précis pour les pays, probablement 2000 à 4000 couples en France.
Texte Roland Gissinger (Anab) synthèse de sites internet et livres
Bibliographie :
https://en.wikipedia.org/wiki/Grey-headed_woodpecker