Compenser en nature

Publié le 9 Octobre 2017

Le site de l’ancienne usine MAF, à Hersbach, est en cours de retour à la nature. PHOTO DNA

Le site de l’ancienne usine MAF, à Hersbach, est en cours de retour à la nature. PHOTO DNA

J'aime bien présenter plusieurs facettes d'un sujet car tout n'est pas noir ou blanc et dans la vie c'est pareil.
Dans l'article suivant du même jour,  je déplore la construction trop systématique de gros centres commerciaux dévoreurs d'espaces agricoles et naturels.
Ici,  deux exemples de compensation suite à des travaux d'urbanisme.
Je" compense" aussi l'étiquette trop verte ou trop rose de cet article.
Le journaliste oublie de dire que c'est la collectivité qui paye la dépollution du site, pourquoi  pas l'ancien propriétaire??
Ces  systèmes de compensation existent en particulier pour la forêt.
Il reste qu'il est impossible de compenser en biodiversité  des sites dont les écosystèmes résultent  de centaines ou milliers d'années par un site fraichement labouré ou une forêt récemment plantée.
Roland





Paru sur DNA
Jean-Stéphane Arnold (24/09/2017)

Le principe ne date pas d’hier. Mais il est parfois mal connu : lorsqu’un projet d’urbanisme « endommage » l’environnement, un retour doit être fait pour compenser ses effets. Deux exemples.

Sur le territoire de la commune de Hersbach, contiguë à Schirmeck en aval de la Bruche, se situait une ancienne usine. Celle-ci, rachetée par la communauté de communes de la vallée, a été démolie il y a peu.

À 700 m de là, à vol d’oiseau, un garage automobile s’est installé, en bout de zone d’activité déjà existante.

De l’artificiel vers le naturel

Sur ce terrain-là, pour résumer, se trouvait un milieu remarquable, comme l’explique Jean-Sébastien Laumond, ingénieur et chargé de mission environnement et paysages à la communauté de communes : « On était dans le cas où il y avait consommation d’un endroit recensé comme présentant des enjeux environnementaux ». Ce type de terrain peut correspondre à « des zones humides, des habitats et milieux spécifiques. Lorsqu’on a en projet d’utiliser une de ces surfaces, il faut établir une déclaration. Et les services de l’État peuvent nous demander des compensations ».

C’est ce qui s’est passé pour ce chantier du garage automobile. Il a donc fallu trouver des solutions. Et c’est donc vers le premier site, celui de l’ancienne usine, que les parties prenantes du dossier se sont tournées. Une partie de l’endroit est en train d’être rendu à la nature, avec création de milieu humide, entre autres travaux.

Les mesures de compensation peuvent présenter deux visages. Le premier concernera des initiatives qui seront prises pour accompagner, par exemple, la mise en place d’un programme de gestion, afin de faire perdurer la bonne qualité d’une zone humide existante. Ce plan de gestion peut s’étaler sur vingt ans.

Mare, renouée…

Le deuxième niveau peut correspondre au cas du nouveau garage et de l’ancienne usine : « On redonne une fonction de milieu naturel à un milieu artificialisé. On peut en refaire une zone humide ». Le long de la départementale, on devrait donc apercevoir à nouveau du vert, à la place des anciens bâtiments en sheds et de la maison de maître qui ont rendu l’âme. Une enveloppe de 54 000 € a été nécessaire pour rendre vivantes ces mesures.

Le secteur proche du nouveau garage est, lui également, intégré au projet de compensation. « Il y aura création d’une mare. On va aussi traiter l’étalement de la renouée du Japon, plante invasive », ajoute Jean-Sébastien Laumond. 7 hectares 30 sont concernés, 80 ares pour la zone de l’ancienne usine.

Un deuxième exemple de mesures de compensation peut concerner un autre domaine : celui des cours d’eau. La communauté de communes de la vallée de la Bruche a entrepris la construction d’une piscine, à La Broque.

Ce chantier se fait en zone inondable, en cas de crue centennale (qui a une chance sur 100 de se produire dans l’année, avec une montée des eaux très importante).

Volumes et crues

Ce centre aquatique va créer un nouveau volume, où la Bruche ne pourra plus s’étaler, en cas de débordement. Il a donc été demandé au maître d’ouvrage – la communauté de communes — de trouver un nouvel espace, le long du cours d’eau, pour compenser cette perte volumique.

Lundi, les délégués intercommunaux ont avalisé le décaissement sur 60 cm d’une parcelle d’un peu plus de 13 000 m2 , située en amont, à Rothau, soit un peu plus de 7800 m3. La piscine soustrait, elle, une superficie de 5856 m2 et un volume de 7855 m3. Sur cette parcelle qui sera décaissée à Rothau se situe aussi l’ancienne station d’épuration d’une usine démolie : Steinheil. Elle sera détruite. Le programme de ces travaux nécessitera un financement de 177 000 €.

DNA/Jean-Stéphane Arnold (24/09/2017)

 

Rédigé par ANAB

Publié dans #préserver les ressources

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