Le gui comme vous ne l’avez jamais vu
Publié le 27 Mars 2019
Nom scientifique : Viscum album L., 1753
Date de l’observation: 16 mars 2019 à Sarreinsming
Le Gui (aussi appelé Gui blanc ou Gui des feuillus) est une espèce de plante parasite, qui ne possède pas de racines mais se fixe sur un arbre hôte dont elle absorbe la sève à travers un ou des suçoirs.
C'est une plante épiphyte; elle est dite « hémiparasite » parce qu'elle ne prélève presque que de la sève brute (eau et sels minéraux) puisque grâce à ses chloroplastes, elle est capable d'assimilation chlorophyllienne y compris en hiver. En principe, le gui n'attaque pas les cellules de l'arbre parasité, il ne décompose pas le bois même s'il en diminue la qualité pour l'utilisation par l'homme.
Voir l’article déjà paru sur son cycle de vie ici sur notre blog de l’ANAB : http://naturealsacebossue.over-blog.com/2015/12/le-gui-une-plante-parasite-au-cycle-de-vie-original.html
La fleur mâle de gui
Le gui est dioïque, avec des pieds à fleurs femelles et d'autres mâles, portées sur des touffes différentes. Il fleurit en mars–avril. Les fleurs discrètes, sessiles et jaunâtres, sont groupées en petites inflorescences (glomérules) insérées au niveau des nœuds des tiges et sous-tendues par deux bractées fusionnées. Les fleurs mâles, qu’on voit ici en photos, comportent quatre tépales disposées en spirale et qui portent les anthères sans filet, seulement une anthère percée de nombreux pores libérant le pollen. À la floraison, elles laissent apparaître le pollen sur leur face interne. Le gui est pollinisé par les insectes. Les abeilles, les bourdons et les mouches, attirés par le nectar qui suinte à la base des tépales, en assurent la pollinisation.
Le fruit du gui
Les fruits donnés par les touffes femelles sont de fausses baies (pseudo-baies globuleuses ou pyriformes) de 6 à 10 mm de diamètre, d'un blanc vitreux. La pulpe translucide est constituée d'un mucilage : la viscine, substance collante qui contribue à la fixation des graines sur les branches des plantes-hôtes. Les fruits mûrissent en deux ans, et ne tombent qu'au début de la troisième année. Cette couleur blanche est unique chez nos baies indigènes. Il n'y a que la Symphorine (Symphoricarpos, Caprifoliacées), arbrisseau ornemental exotique, qui possède également des baies blanches.
La dispersion des graines est essentiellement assurée par certains oiseaux, notamment la grive draine, qui raffolent des fruits du Gui et rejettent les graines non digérées dans leurs fientes, parfois à plusieurs kilomètres compte tenu du temps de la digestion.
Voir aussi notre article de l’ANAB sur la dissémination des graines du gui: http://naturealsacebossue.over-blog.com/2017/02/quiz-anab-du-jeudi-23-fevrier.html
Un champignon spécifique au gui
Sur les rameaux, feuilles et fruits du gui, on peut observer fréquemment, et toute l’année, un champignon anamorphe spécifique à cet hôte, Sphaeropsis visci (Albertini & Schweinitz) Saccardo (1880). Ce champignon ne produit ni asque ni baside mais se multiplie de façon asexuée par des conidies.
Texte, photos, et bibliographie : Gilles Weiskircher (Anab)
Sources :
https://www.mycodb.fr/fiche.php?genre=Sphaeropsis&espece=visci