L'Œillet de Séguier, Œillet sylvestre (Dianthus seguieri)
Publié le 2 Janvier 2022
Cet œillet spectaculaire n’existe pas dans notre région. Il se trouve en petites et grandes colonies sur les terrains d’altitude du Massif Central.
Il est présent dans les vastes espaces de landes et prairies de montagnes non amendées.
C’est un petit clin d’œil à nos lectrices et lecteurs de cette magnifique région pour leur dire que nous apprécions bien leur pays.
Je vous encourage à le découvrir pour ceux qui n’ont pas eu la chance de le visiter
Roland
Nom scientifique : Dianthus seguieri Vill.(1786)
Il existe une sous-espèce spécifique Massif Central dans la flore de référence, Flora gallica et INPN sous Dianthus seguieri subsp. pseudocollinus (P.Fourn.) Jauzein, 2010 (Inpn 612589). Elle correspond aux photos présentées dans cet article. Pourtant, cette sous espèce n’est pas citée ni reconnue au niveau de la nomenclature internationale de botanique wfo 0000644214. C’est bien compliqué. Quelqu'un y voit-il plus clair que moi. A l’aide!
Cet œillet était dénommé voici encore peu de temps Dianthus sylvaticus.
Origine du nom : vient du grec « dios » dieu et « anthos » la fleur. C’est donc la fleur des dieux ! La fleur de Jupiter tant sa couleur et son odeur sont éblouissantes. L’autre partie, « seguieri », vient de Jean-François Séguier, botaniste français (1703-1784) né à Nîmes qui était aussi un naturaliste et érudit qui étudia longuement les monuments antiques.
Nom allemand : Busch-Nelke, Séguiers Nelke
Nom anglais : Sequier’s Pink
Date de l’observation: Chaudeyrolles le 24 juillet
Famille de plantes : celle des Caryophyllaceae, celle de l’œillet des fleuristes, des stellaires comme le Mouron des oiseaux et la Stellaire graminée. La famille comprend 80 genres et 2000 espèces, la plupart sont des herbacées disséminées dans l’hémisphère nord, le bassin méditerranéen en particulier.
Cette famille est homogène. Les caractères communs sont :
les feuilles opposées fixées sur des nœuds. Ce sont des épaississements d’anneaux de vaisseaux de la plante qui la rendent fragile à ces endroits.
La plupart des genres sont de symétrie 5, axiale. Les pétales sont soudés comme chez le silène ou non.
Les graines, souvent recouvertes de picots, sont contenues dans une capsule ouvrant avec des dents ou des fentes.
Type : plante vivace glabre gazonnante
Hauteur: de 20 à 40 cm
Tige : dressée ou rampante, grêle, divisée en 7 à 12 entrenœuds.
Feuilles: elles sont fines (de 1 à 5 mm), linéaires (30 à 60 mm) avec une gaine basale de 3 à 5 mm de long. Les feuilles sont disposées par paires opposées sur des nœuds de la tige.
Floraison: juin à septembre
Fleurs : les fleurs sont roses et ponctuées sur un cercle de rouge vif. La symétrie est radiale. Les 5 pétales sont dentés en périphérie et en forme de coin à leur base. Ils mesurent 10 à 15 mm de long sur la partie visible plate. Ils sont contigus contrairement à l’Oeillet couché ou delta (Dianthus deltoides).
La partie visible est égale à l’onglet, très fin qui prolonge le pétale et disparait dans la gaine du calice.
Les fleurs sont groupées de manière irrégulière de 1 à 8 fleurs à floraison décalée, au sommet des tiges. Elles possèdent 5 styles blancs et 10 étamines libres.
Le calice est en cloche effilée à 5 sépales striés, glabres et se terminant par une pointe effilée. Il est couvert à moitié par 4 (de 2 à 6) écailles partant de la base et se terminant brusquement par une pointe courte.
Confusion possible : avec d’autres œillets assez voisins comme l’Œillet delta, Œillet des chartreux…
Il existe plusieurs sous espèces de Dianthus seguieri qui se sont différenciées dans leurs massifs respectifs ( Massif Central, Pyrénées, Tchéquie
Habitat: c’est une plante indicatrice de pelouse sèche. Elle se trouve dans des zones de montagne au-dessus de 800 m, landes, prairies pauvres sans pesticides ni engrais, pentes rocheuses, bords des chemins, lisières.
Fruit : capsule cylindrique. Elle contient de nombreuses graines fines et chagrinées.
Protection : protégé au niveau national comme tous les œillets pour en limiter la cueillette et l’exploitation commerciale.
Protégé plus particulièrement dans le Jura, l’Isère, le Lot, les Alpes
Protégé dans de nombreux pays, Allemagne…
Usage alimentaire et médicinal : plante devenant rare dans certains milieux, à protéger, à ne pas cueillir ni récolter
Texte et photos Roland Gissinger (Anab)
Sources bibliographiques voir index biodiversité