Enquête mycologique, Mérule papyracée Meruliopsis corium

Publié le 16 Décembre 2023

Identifier un champignon n’est pas chose aisée au premier abord et c’est pourtant une démarche essentielle pour éviter toute fâcheuse méprise qui peut devenir fatale si on consomme un champignon toxique ou mortel. L’enquêteur de la brigade d’identification des champignons apprécie tout particulièrement d’arpenter les forêts pour recenser tous les gangs fongiques qui s’y trouvent.

Scène du crime

Nous sommes le 17 août 2023, dans la forêt de Sarre-Union, une forêt à tendance acidiphile de feuillus, à dominante charme et hêtre.

Arme du crime

Le champignon pousse sur du bois mort. ll s’agit sans aucun doute d’un champignon saprophyte.

Profil du suspect

C’est un champignon qui s’étale sur les branches, de couleur blanchâtre. La face supérieure est ridée, plissée, ce qu’on appelle une surface mérulloïde.

Mérule papyracée Meruliopsis corium

On est en présence d’un groupe de champignon appelé trivialement « croûte ». Sauf quelques cas typiques comme ce spécimen, facile à identifier, il est indispensable de passer par la police scientifique pour en identifier un. Les croûtes font partie d’une morphologie de champignon dite champignon sans lames ou, en terme savant, les aphyllophorales. Certains mycologues affectionnent plus particulièrement ce type de champignon.

Avec cet aspect, on est en présence de la Mérule papyracée Meruliopsis corium (Pers. : Fr) Ginns

Statut selon l’INPN : LC (Non déterminé) sur la liste rouge des champignons supérieurs menacés en Alsace (Listé Phlebia uda (Fr. : Fr.) K.K. Nakasone

Comestibilité : non comestible, tout comme le bois sur lequel il pousse.

La conclusion de l’enquêteur

Voilà un groupe de champignons très difficile à appréhender. Heureusement, ce spécimen est assez caractéristique macroscopiquement pour s’éviter une fastidieuse étude microscopique. Cette espèce n’est pas rare et il est possible de la trouver toute l’année, en période humide, sur le bois mort de feuillus, au sol.

Texte, photos, et bibliographie : Gilles Weiskircher (Anab)