Gnaphale des bois, Omalothèque des bois, Gnaphale des forêts( Omalotheca sylvatica )

Publié le 27 Septembre 2023

Fleurs et feuilels du Gnaphale des bois, Omalothèque des bois, Gnaphale des forêts( Omalotheca sylvatica )

Cette plante est typiquement une plante forestière. Elle apparait sur les chemins forestiers et environs mais n’est pas très fréquente
Roland

Nom scientifique : Omalotheca sylvatica (L.) Sch.Bip. & F.W.Schultz, 1861
synonyme : Gnaphalium sylvaticum,

Origine du nom : « omalo» vient du mot « omalos » qui signifie « uni, égal » et « theca » signifique « réceptacle, armoire », sans doute en raison des capitules empilés et bien rangés le long de la tige. Le mot « sylvatica» désigne en latin, la forêt.
« gnaphalion» désignait la laine en grec ancien.

Nom commun dialecte / allemand : Wald Ruhrkräuter

Noms anglais : heath cudweed, wood cudweed, golden motherwort, chafeweed, owl's crown, and woodland arctic cudweed

Date de l’observation: plante vue le 14 septembre à Soucht (57)

Famille de plantes : celles des Astéracées (anciennement Composées) qui comprend la marguerite, le bleuet, le pissenlit, les centaurées. Cette famille de plantes est particulière car la fleur est en fait un ensemble de fleurs réunies en une tête serrée, on dit un capitule. C’est une famille de plantes très évoluée. Elle se signale aux insectes comme une grande et seule fleur. L’insecte visite plusieurs fleurs sur chaque capitule et plusieurs capitules. Les fleurs sont souvent munies d’aigrettes ou parachutes que le vent transporte au loin. Le nombre de fleurs et les aigrettes donnent de grandes facultés de dissémination. L’occupation des sols par ces plantes est plus rapide que par la plupart des autres plantes. C’est pourquoi de nombreuses astéracées, d’origine exotique sont invasives.

Particularité des omalothèques :
jusqu’à ces dernières années ce Gnaphale des bois était classé dans le genre Gnaphalium. Jean-Marc Tison annonçait en 2014 dans sa flore de référence « Flora Gallica » qu’il fallait revoir ce genre et le diviser selon les analyses ADN.
Les fleurs étaient groupées autrefois par famille selon leur proximité visuelle. La nature est prolifique et réinvente des formes. Des plantes assez éloignées se sont retrouvées très proches visuellement. C’est un cas assez fréquent dans la nature. Ces erreurs de classement sont corrigées au fur et à mesure que la science progresse grâce, entre autres, à l’analyse ADN. Sans doute Tison a-t-il pressenti ce cas chez les Gnaphalium.
Le juge de paix pour le classement est l’examen des différents ADN des espèces qui permet de trouver les vraies proximités de parenté. Il permet de retracer la généalogie d’un genre voir de toute une famille d’espèces. Vous trouverez les références d’analyses génétiques sous le lien de NCBI et le lien vers l’article de Estrella Urtubeey de 2016 à la source de la modification. C’est de la science complexe, bon courage pour comprendre tout cela.

Avant les analyses ADN, le genre Gnaphalium était caractérisé par des capitules floraux en grappes à l’aisselle des feuilles et par des bractées de 2 à 3 mm de large
Le genre Omalotheca diffère par des bractées de 5 à 7 mm de large et des akènes poilus de plus de 1 mm
Le classement de ce groupe d’espèces n’est toutefois pas définitif à ce jour.

Catégorie : plante vivace à fleurs ligulées de terrains humides

Hauteur: 10 à 60 cm

Tiges et racines: plante à tige dressée, couverte de duvet blanc, non ramifiée et feuillée jusqu’au sommet
Les racines ont de courts stolons.

Feuilles: elles sont entières, celles de la base en rosette atténuées en pétiole. Les feuilles de la tige sont nombreuses, sessiles et linéaires.
Leur dessus est glabre, vert, et leur dessous légèrement tomenteux. Elles sont 5 à 15 fois plus longues que larges, soit 4 à 5 mm de large pour 20 à 80 mm de long avec une seule nervure.

Fleurs et fruits du Gnaphale des bois, Omalothèque des bois, Gnaphale des forêts( Omalotheca sylvatica ) et répartition selon INPN

Fleurs et fruits du Gnaphale des bois, Omalothèque des bois, Gnaphale des forêts( Omalotheca sylvatica ) et répartition selon INPN

Floraison: juillet à septembre

Fleurs: les fleurs sont groupées en petits capitules de 0.5 à 0.9 cm de couleur jaune. Les capitules sont eux même groupés en faisceaux ce qui rend difficile la première « lecture » de cette fleur Ces groupes sont tous situés à l’aisselle des feuilles en position axillaire.
L’allure est celle d’un épi floral.
Chaque capitule est constitué d’environ 70 petites fleurs en tube sans écailles. Les écailles, quand elles existent, sont ces petites languettes membraneuses entre les fleurs ou en périphérie dans cette famille des astéracées.
Les capitules sont entourés de petites feuilles (ou bractées) aux bords membraneux de couleur orangeâtre à brun-noir. Chez les Astéracées, l’ensemble des bractées est appelé « involucre ».

Pollinisation : cette plante est pollinisée par des insectes mais elle est aussi capable d’autopollinisation.

Confusion : possible avec le Gnaphale des marais, Gnaphalium uliginosum, plus fréquent, qui s’en distingue car il est plus petit et ramifié.
Possible aussi avec le Gnaphale de Norvège, Omalotheca norvegica =Gnaphalium norvegiacum, qui a une tige florale plus courte et des feuilles à plusieurs nervures.

Fruits : les fruits sont des akènes munis d’une soie. Le parachute, (ou aigrette) de 3 mm est plumeux et de couleur blanche. Il est plus grand que la graine qui mesure environ 1 mm. Leur dissémination est faite par le vent et les animaux.

Habitat: c’est une plante indicatrice de sol acide, de demi ombre des chemins et coupes forestières mais aussi des landes et terrasses caillouteuses jusqu’à 2000 m.

Statut de protection :

Hauteur ligne0,5 au lieu libre

Région	Statut abrégé	Statut long	Protection légale	Déterminant Znieff
Basse-Normandie	EN	En danger
Bretagne				oui
Centre	EN	En danger
Charente-Poitou	CR	En danger critique
Corse	NT	Quasi Menacé
Haute-Normandie	VU	Vulnérable		oui
Hauts de France				oui
Ile-de-France	EN	En danger		oui
Nord-Pas-de-Calais	RE	Disparu
Pays-de-Loire	NT	Quasi Menacé
Picardie	VU	Vulnérable		oui

Une plante classée déterminante Znieff dans une région indique qu’elle y est rare.

Horticulture :
Plante utilisée en décoration dans les massifs de rocaille.

Usage alimentaire et médicinal:
Usage traditionnel contre la diarrhée, la dysenterie et les problèmes respiratoires.

Ce Gnaphale des bois n’est pas cité par wikiphyto ce qui indique un manque de preuves scientifiques.
Ces plantes sont encore très peu connues de la science moderne.

Les chinois développent un programme complet d’étude des plantes à la recherche de nouvelles molécules pharmaceutiques et de nouveaux aliments.
Xing Zheng et son équipe (1) ont réalisé en 2013 une étude complète des composants physico-chimiques du genre Gnaphalium.
Ils ont trouvé 125 constituants chimiques comme des flavonoïdes, des sesquiterpènes, des diterpènes, des triterpènes, des phytostérols, des anthraquinones, des dérivés de l'acide caféoylquinique et d'autres composés.
Ces molécules contenues dans ces plantes possèdent de multiples activités pharmacologiques telles que antioxydantes, antibactériennes et antifongiques, antitussives et expectorantes, anti-insectes, cytotoxiques, anti-inflammatoires, antidiabétiques ainsi que des propriétés nutritionnelles.
D’autres (2) ont aussi cherché et trouvé des propriétés anticancéreuses en identifiant un diterpèneglycoside (!) dénommé sylviside.

Comme toujours, et avant toute utilisation, il faut consulter un médecin pour être averti des éventuels effets indésirables ainsi que des interactions possibles avec les médicaments classiques.

Texte, bibliographie Roland Gissinger (Anab) ) Relecture Bernard Weinzaepflen (Anab)

Sources bibliographiques voir index biodiversité

1/The Genus Gnaphalium L. (Compositae): Phytochemical and Pharmacological Characteristics - Xing Zheng -2013
2/Sylviside, a Diterpene Glucoside Derivative from Gnaphalium sylvaticum Konopleva 2006