L’Orchis pourpre, Grivollée
Publié le 30 Mai 2021
Cette orchidée surprend toujours les novices par sa taille. Elle est imposante et dépasse en général la flore environnante ce qui n’est pas le cas de nombreuses orchidées locales souvent très discrètes et cachées dans les herbes.
Roland
Nom scientifique : Orchis purpurea Huds., 1762
Origine du nom: du grec « orchis », qui signifie, « testicule» allusion à la forme de ses deux tubercules et « purpurea », pourpre comme sa touche de couleur sur ses fleurs blanches.
Nom commun allemand/ dialecte : Purpur Knabenkraut
Nom anglais : Lady orchid
Date de l’observation: 14 mai à Kahlhausen (57)
Famille de plantes : celle du phalaenopsis, l’orchidée des grandes surfaces et jardineries, de la vanille exotique et du très rare sabot de Vénus. C’est la famille des Orchidées. Les orchidées sont d’après les scientifiques des plantes très évoluées. Elles investissent tous les milieux en particulier les milieux secs et les milieux très humides. Il en existe près de 30 000 espèces. Elles sont menacées car peu résistantes à la pollution et sont quelquefois pillées.
Une des particularités des orchidées est leur vie en symbiose avec un champignon.
Elles ont besoin de trouver dans le sol ce champignon avec lequel elle vont s’associer. Il leur est indispensable pour faire germer leurs graines. Celles-ci sont microscopiques, presque dépourvues des réserves contrairement à la plupart des graines des autres plantes. C’est sans doute au fur et à mesure du développement de leur symbiose avec les champignons qu’elles ont perdu la faculté de développer des graines avec réserves. De ce fait, elles ont un besoin impératif du mycélium émis par ce champignon « compagnon ». Ce fin filament, puise des nutriments minéraux dans le sol pour sa croissance et les partage avec l’orchidée.
Grâce à ses apports, la graine va pouvoir germer et développer ses premières racines et feuilles. Le champignon mycorhizien est très sensible aux changements d’acidité des sols provoqués par des apports de lisier et d’engrais chimiques ainsi qu’aux pesticides.
C’est pour cette raison que les orchidées sont si sensibles à la pollution par les fongicides, herbicides et les engrais même à faible dose pour certains.
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Les orchidées de notre région sont en voie de disparition. Leurs milieux, coteaux secs et zones humides disparaissent. De plus, les pratiques d’agriculture intensive avec engrais et fumures détruisent ce champignon microscopique.
Les fauchages de prairies et zones herbeuses trop précoces (avant juillet et août) interdisent leur production de graines sont une autre cause de leur disparition.
Description: plante vivace de taille élevée avec des fleurs en épis
Hauteur: 30 à 80 cm et plus
Tiges et racines: tige solide, unique, ronde, feuillée. Sa racine tubérisée va grossir durant la belle saison en accumulant des réserves. Au début de l’année suivante ce rhizome va servir à faire croitre les feuilles et la tige.
Feuilles: en rosette à la base, elles sont de forme lancéolée, épaisses et ont un aspect verni sur le dessus. Leur longueur atteint 15 cm pour une largeur de 4 cm. Les feuilles supérieures sont engainantes.
Visite par des insectes par le Grand sphinx de la vigne(Deilephila elpenor) et un syrphe- L’Orchis pourpre, Grivollée (Orchis purpurea)
Floraison: mars à début juin. C’est mars dans les régions méditerranéennes, avril chez nous dans l’est et juin en altitude (jusqu’à 1800m en France)
Couleur des fleurs: les fleurs dressées forment une inflorescence souvent très serrée de nombreuses (une cinquantaine) fleurs sans pétiole. Elles sont pourpres sur le dessus, le pétale en forme de casque. Le reste de la fleur est blanc ponctué de pourpre brillant.
Le labelle, la partie basse de la fleur est divisé en 3 lobes principaux. Le lobe central est coupé en deux et donne une forme de petit bonhomme à la fleur qui mesure en moyenne 1 à 2 cm.
La fleur possède à l’arrière un éperon arqué deux fois plus court que l’ovaire.
Les étamines sont soudées en deux petites boules jaunes, les pollinies, visibles sous le casque. Elles vont être mûres avant l’ouverture de la fleur. Le pollen ne pourra pas féconder les parties femelles de sa propre fleur. Il va féconder les parties femelles d’autres plantes déjà mûres pour la fécondation.
Ce système est largement répandu chez les plantes pour mieux croiser les gènes et éviter la dégénérescence des espèces.
Confusion : elle ressemble à d’autres orchidées de même aspect mais celle-ci est plus robuste.
Certaines Orchis pourpres ont des allures bizarres. Il s’agit d’hybrides. Cette fleur se croise facilement avec ses cousines l’orchis militaire (Orchis militaris), l’Homme-pendu, (Orchis anthropophora) et l’Orchis singe (Orchis simiens) qui fleurissent aux mêmes périodes et dans les mêmes endroits.
Fruits : la gousse après fécondation va se remplir de nombreuses et minuscules graines de moins de 0.3 mm. Chaque gousse peut contenir plusieurs dizaines de milliers de graines. Au final, entre trouver le bon filament de champignon, le bon sol, et la bonne exposition, seule une graine sur un million trouvera ces conditions pour germer et développer une plante viable.
Habitat : au soleil sur les collines sèches calcaires mais aussi dans les friches et sous-bois clairs.
Protection : ne pas ramasser, car elle reste rare. Elle est classée « préoccupation mineure » ou LC, mais ses habitats régressent rapidement.
Plante déterminante Znieff en Corse et Franche-Comté. Les ZNIEFF , Zones Naturelles d’Intérêt Écologique Faunistique et Floristique ont pour objectif d’identifier et de décrire des secteurs présentant de fortes capacités biologiques et un bon état de conservation.
Ravageurs : les cervidés et limaces sont les principaux ravageurs de cette orchidée, mais aussi les promeneurs ignorant la rareté de cette orchidée.
Utilisation médicinale : Utilité alimentaire:
Aucune des croyances anciennes leur attribuant des vertus aphrodisiaques n'est avérée. Ces croyances ont contribué à une cueillette excessive et provoqué leur raréfaction
Photos, texte Roland Gissinger (Anab) Relecture Bernard Weinzaepflen
Sources bibliographiques voir index biodiversité
Orchidées déjà présentées sur notre blog
Nom taxon français | Nom scientifique |
Céphalanthère pâle, Céphalanthère à grandes fleurs, Helléborine blanche | Cephalanthera damasonium |
Epipactis des marais | Epipactis palustris |
Eppipactis pourpre | Epipactis atrorubens |
Gymnadène à long éperon, Gymnadénie moucheron, Orchis moucheron, Orchis moustique | Gymnadenia conopsea |
Listère ovale, Grande Listère | Neottia ovata |
Ophrys abeille | Ophrys apifera |
Ophrys bourdon, Ophrys frelon | Ophrys fuciflora |
Ophrys élevé | Ophrys fuciflora subsp. elatior |
Orchis bouc, Himantoglosse à odeur de bouc | Himantoglossum hircinum |
Orchis bouffon | Anacamptis morio |
Orchis de Fuchs, Orchis tacheté des bois, Orchis de Meyer, Orchis des bois | Dactylorhiza fuchsii |
Orchis de mai, Dactylorhize de mai | Dactylorhiza majalis |
Orchis mâle, Herbe à la couleuvre | Orchis mascula |
Orchis pourpre, Grivollée | Orchis purpurea |
Orchis pyramidal, Anacamptis en pyramide | Anacamptis pyramidalis |