La Renoncule des champs, Chausse-trappe des blés (Ranunculus arvensis)
Publié le 26 Janvier 2022
Roland
Nom scientifique : Ranunculus arvensis L., 1753
Autres noms communs : Bassinet des champs , Pied de poule
Nom allemand et dialecte: Acker Hahnenfuβ
Nom anglais : field buttercup ou corn buttercup
Date et lieu de l’observation : le 22 mai à Thal Drulingen (67)
Famille de plantes : celle de l’anémone et du bouton d’or (Renonculacées). Il existe 56 genres et plus de 2100 espèces dont plus de 400 pour le genre « Ranunculus », la petite grenouille. La plupart des plantes de cette famille sont toxiques car contenant des alcaloïdes et en particulier une cardiotoxine, la proto-anémonine. Certaines sont mortelles comme l’Aconit tue Loup.
Ce sont des plantes herbacées avec seulement quelques arbres et plutôt réparties dans l’hémisphère Nord.
Les généticiens-botanistes les ont identifiées comme étant des plantes primitives en raison du grand nombre d’étamines disposées en hélice et de leurs carpelles libres.
Beaucoup de renonculacées ont des fleurs à 5 pétales et 5 sépales libres, mais leurs formes peuvent être très variées :
rien de commun entre l’aconit et les anémones, entre les hellébores et les clématites.
Catégorie : plante annuelle à racines fibreuses
Feuilles : elles sont vert clair, alternes, avec un pétiole pour les 3 à 5 feuilles de la base de la tige ; celles du haut étant sessiles. Le limbe de la feuille est découpé ou 3 segments dentés (de 1.5 à 5 cm de long) et subdivisés en lobes linéaires.
Floraison : avril à juillet
Le calice étalé, à 5 sépales verdâtres et velus (de 4 à 7 mm), est plus court que la corolle. Le pédoncule des fleurs est long.
La fécondation est assurée par les insectes.
Confusion : il existe de nombreuses renoncules toutes appelées Bouton d’or. Cette dénomination vernaculaire commune est une grande source de confusion. Ces différentes espèces ont cependant chacune leur milieu et terrain de prédilection.
Habitat : champs de céréales et jachères riches en nutriments et argiles, jusqu’à 1200 mètres, plutôt sur sols calcaires.
Fruits : contrairement à la plupart des renoncules de la région, les akènes sont peu nombreux et de forme originale car hérissés de longues pointes (2 à 4 mm) et d’un bec de 1.5 à 3.8 mm. Ces aspérités facilitent leur dissémination par les petits animaux comme les micro mammifères.
Alimentation : pas d’usage alimentaire car elles sont toxiques des fleurs aux racines.
Médecine :
Plante toxique
La sève de cette plante est très allergisante Elle provoque des rougeurs, des cloques et quelquefois des ulcères. Le pollen provoque des inflammations du nez, des yeux et le rhume des foins. En cas d’ingestion par les humains les effets vont des vomissements, diarrhées, crampes jusqu’à une diminution du rythme cardiaque et une paralysie.
Dans les prairies il est facile de voir le refus de broutage par les vaches de cette herbe très âcre. Elle est aussi toxique pour les ovins et les chiens. Certains veaux lors d’une première mise au pré peuvent en avaler des quantités importantes et mourir. Une inflammation des muqueuses buccales et intestinales peut provoquer des convulsions et une inhibition du système nerveux.
Principes actifs : des renonculosides comme la ranunculine qui libère après hydrolyse des tanins et saponines et de la protoanémonine. Celle-ci a des propriétés vésicantes et allergisantes pour la peau. A l’état sec, soit foin ou plante séchée, cette substance se transforme en dimère d’anémonine inactive et presque inoffensive. Cette raison et la faible présence de cette plante expliquent la rareté des empoisonnements de bétail.
Légende : l’apparition d’un reflet jaune d’une fleur de Bouton d’or présentée devant la gorge prouverait que la personne aime le beurre. Les noms alsaciens et anglais sont dérivés de cette légende.
Protection : cette plante autrefois commune est devenue rare. Elle est classée en danger (EN) dans les régions Alsace, Bretagne, Centre, Champagne Ardenne, Ile de France, Limousin, en danger critique (CR) en Haute-Normandie, Nord-Pas-de-Calais. Elle a disparu de Corse et Picardie.
Texte et photos : Roland Gissinger (ANAB) relecture Bernard Weinzaepflen
Bibliographie
Voir fin d’article index plantes
Philogénie des renoncules
Aconit napel, Casque de Jupiter | Aconitum napellus |
Anémone des Alpes | Anemone alpina subsp. Alpina |
Anémone hépatique, Hépatique à trois lobes | Anemone hepatica |
Anémone pulsatille, Pulsatille commune | Anemone pulsatilla |
Anémone Sylvie/sylvestre /des bois | Anemone nemorosa |
Bouton d'or, Pied-de-coq | Ranunculus acris |
Clématite des haies, Herbe aux gueux, Clématite vigne blanche | Clematis vitalba |
Éranthe d'hiver-Hellébore d'hiver | Eranthis hyemalis |
Ficaire à bulbilles, Ficaire fausse renoncule | Ficaria verna |
Hellébore fétide, Pied-de-griffon | Helleborus foetidus |
Populage des marais, Sarbouillotte | Caltha palustris |
Queue de souris naine, Ratoncule | Myosurus minimus |
Renoncule à tête d'or, Renoncule Tête-d'or | Ranunculus auricomus |
Renoncule âcre de Fries | Ranunculus acris subsp. Friesianus |
Renoncule bulbeuse | Ranunculus bulbosus |
Renoncule des champs, Chausse-trappe des blés | Ranunculus arvensis |
Renoncule rampante | Ranunculus repens |
Renoncule scélérate, Renoncule à feuilles de Cèleri, Mort aux Vaches | Ranunculus sceleratus |