Renoncule flammette, Petite douve, Flammule (Ranunculus flammula)

Publié le 1 Octobre 2023

Renoncule flammette, Petite douve, Flammule	(Ranunculus flammula)
Renoncule flammette, Petite douve, Flammule	(Ranunculus flammula)
Renoncule flammette, Petite douve, Flammule	(Ranunculus flammula)
Renoncule flammette, Petite douve, Flammule	(Ranunculus flammula)

Renoncule flammette, Petite douve, Flammule (Ranunculus flammula)

Feuilles et racines de la  Renoncule flammette, Petite douve, Flammule	(Ranunculus flammula)
Feuilles et racines de la  Renoncule flammette, Petite douve, Flammule	(Ranunculus flammula)
Feuilles et racines de la  Renoncule flammette, Petite douve, Flammule	(Ranunculus flammula)
Feuilles et racines de la  Renoncule flammette, Petite douve, Flammule	(Ranunculus flammula)

Feuilles et racines de la Renoncule flammette, Petite douve, Flammule (Ranunculus flammula)

Si vous êtes dans une prairie inondable ou le long d’un étang vous pouvez encore trouver cette Flammule en fleurs.
Roland

Nom scientifique : Ranunculus flammula  L., 1753
Origine du nom : renoncule vient du mot latin "rana" c'est à dire "la grenouille", car de nombreuses renoncules poussent près de l’eau ou dans l’eau et les rivières, et de « culus », qui  est un  diminutif signifiant petit. Ranunculus signifie donc littéralement « petite grenouille ». A noter que certains sites et l’Atlas des plantes de Lorraine donne une étymologie en lien avec le mot  « colere » habiter, et donc signifierait «habitat de la grenouille ».

Le nom d’espèce « flammula » signifie en latin « flamme » et vient de la saveur brûlante (comme les flammes) de la plante, qui est toxique

Autres noms communs :

Nom allemand et dialecte: Brennende Hahnenfuß, kleiner Sumpf-Hahnenfuß

Nom anglais : lesser spearwortgreater creeping spearwort or banewort,

Date et lieu de l’observation : le 20 septembre à Schweix (57) 

Famille de plantes : celle de l’anémone et du bouton d’or (Renonculacées). Il existe 56 genres et plus de 2100 espèces dont plus de 400 pour le genre « Ranunculus », la petite grenouille, type Bouton d’or. La plupart des plantes de cette famille sont toxiques car elles contiennent des alcaloïdes comme la proto-anémonine, une cardiotoxine. Certaines sont mortelles et portent bien leur nom comme l’Aconit tue-loup.
Ce sont pour l’essentiel des plantes herbacées avec de rares espèces ligneuses et plutôt répartis dans l’hémisphère Nord.
Les généticiens-botanistes les ont identifiées comme étant des plantes primitives en raison du grand nombre d’étamines disposées en hélice et de leurs carpelles libres.

Beaucoup de renonculacées ont des fleurs à 5 pétales et 5 sépales libres, mais leurs formes peuvent être très variées :
En apparence, il n’y pas grand-chose  de commun entre l’aconit et les anémones ou avec les hellébores et les clématites. Pourtant toutes ces plantes s’enchaînent dans leur histoire évolutive. Elles sont reliées les unes aux autres par des espèces intermédiaires. Un des rares points communs est l’embryon, il est petit avec un albumen charnu qui contient les réserves.

 

Catégorie : plante vivace, rampante, indicatrice de milieux humides  

Hauteur : 10 à 50 cm (et parfois jusqu’à 70 cm)

Tige : nue ou
pubescente, dressée, creuse. Elle est radicante aux nœuds et ramifiée. Elle est issue d’un court rhizome avec de longues racines latérales.

Feuilles : elles sont très typiques, entières et en forme de lance, longuement pétiolées, avec un limbe de 4 à 7 cm de long pour 1à 2  cm de large.
Les feuilles de la tige sont en forme de flamme, étroites et non pétiolées
Il semblerait que cette Renoncule flammette possède des gènes d’adaptation ou de flexibilité par rapport au milieu de vie. Quand elle est immergée fréquemment les feuilles sont différentes que quand elle l’est moins souvent. (étude1).

Renoncule flammette, Petite douve, Flammule	(Ranunculus flammula)
Renoncule flammette, Petite douve, Flammule	(Ranunculus flammula)
Renoncule flammette, Petite douve, Flammule	(Ranunculus flammula)
Renoncule flammette, Petite douve, Flammule	(Ranunculus flammula)
Renoncule flammette, Petite douve, Flammule	(Ranunculus flammula)

Renoncule flammette, Petite douve, Flammule (Ranunculus flammula)

Fruits et répartition de la Renoncule flammette, Petite douve, Flammule	(Ranunculus flammula)
Fruits et répartition de la Renoncule flammette, Petite douve, Flammule	(Ranunculus flammula)

Fruits et répartition de la Renoncule flammette, Petite douve, Flammule (Ranunculus flammula)

Floraison : juin à octobre

Fleurs: Elles sont de couleur jaune soufre  à reflets métalliques, diamètre de 0.7 à 1.5 cm. Les nombreuses fleurs sont isolées à l’aisselle des feuilles. Elles ont  5 pétales réguliers et 5 sépales libres, légèrement recourbés  et pubescents de 2 à 4 mm étalés sous la corolle.  La glande à nectar est marquée par la présence d’une écaille. La Renoncule flammette  possède  de nombreux carpelles et étamines libres.  Les carpelles se terminent par une pointe droite très courte de 0.5 mm qui persistera sur le fruit.

Pollinisation : Comme chez la plupart des fleurs, les étamines arrivent à maturité avant le pistil, la partie femelle de la fleur. On appelle ce phénomène la protandrie.  Ce décalage évite la fécondation de la fleur par son propre pollen ou autogamie et favorise le brassage des gènes
Elle est cependant capable de s’autoféconder, d’autogamie.


Confusion : peu probable. Ses feuilles sont linéaires, c’est rare pour une renoncule. Ses fleurs sont bien plus petites que celles de la Renoncule rampante, Ranunculus repens.

Habitat : elle est présente sur des terrains très humides comme des prairies, des fossés mouillés, le long des étangs et dans les marais de toute l’Eurasie, d’Amérique du Nord et le nord de l’Afrique jusqu’à 1500 m d’altitude. Elle évite le calcaire. C’est une néophyte en Australie.

Fruits : ce sont des akènes sur un fruit plus ou moins globuleux qui a 2 à 4 mm de diamètre.

Alimentation : pas d’usage alimentaire car toute cette plante est toxique y compris les graines. Pas très étonnant. Rappelez-vous, elle fait partie de la famille des Renonculacées. Cette famille comprend de nombreuses  espèces de plantes à poison violent.

Alimentation : pas d’usage alimentaire car elles sont toxiques des fleurs aux racines.

 

Plante toxique à l’état frais
La sève de cette plante est très allergisante. Elle provoque des rougeurs, des cloques et quelquefois des ulcères. Le pollen provoque des inflammations du nez, des yeux et le rhume des foins. En cas d’ingestion par les humains les effets vont des vomissements, diarrhées, crampes jusqu’à une diminution du rythme cardiaque et une paralysie.

Dans les prairies il est facile de voir le refus de broutage par les vaches de cette herbe très âcre. Elle est aussi toxique pour les ovins et les chiens. Certains veaux lors d’une première mise au pré peuvent en avaler des quantités importantes et en mourir. Une inflammation des muqueuses buccales et  intestinales peut provoquer des  convulsions et une inhibition du système nerveux.


Principes actifs : des renonculosides comme la ranunculine qui libère après hydrolyse des tanins et saponines et de la protoanémonine (environ 0.05%). Celle-ci  a des  propriétés vésicantes et allergisantes pour la peau.  A l’état sec, soit foin ou  plante séchée, cette substance se transforme en dimère d’anémonine inactive et presque inoffensive. Cette raison et la faible présence de cette plante  expliquent la rareté des empoisonnements de bétail.


 
Attention, cette plante est dangereuse. Toute utilisation doit être supervisée par un médecin ou pharmacien qualifié ou bannie. Tout dans cette plante est toxique ce qui explique pourquoi elle est délaissée par le bétail dans les prairies.
 


Protection : cette plante est présente dans toutes les régions mais n’est pas commune partout. Elle est classée VU, vulnérable dans la région Provence-Alpes-Côte d'Azur.
Comme ses milieux de prédilection sont les milieux humides qui se raréfient, elle devient de plus en plus rare.



Texte et photos : Roland Gissinger (ANAB) relecture Bernard Weinzaepflen



Bibliographie

Voir fin d’article index plantes
Philogénie des renoncules
Adaptation to hetereogeneous environnemnts variationin heteraphylly inRanunculus flammula Stanton 1967


Autres renonculacées déjà décrites sur notre blog :

Aconit napel, Casque de Jupiter

Aconitum napellus

Ancolie vulgaire, Clochette

Aquilegia vulgaris

Anémone  des Alpes

Anemone alpina subsp. Alpina

Anémone hépatique, Hépatique à trois lobes

Anemone hepatica

Anémone pulsatille, Pulsatille commune

Anemone pulsatilla

Anémone Sylvie/sylvestre /des bois

Anemone nemorosa

Bouton d'or, Pied-de-coq

Ranunculus acris

Clématite des haies, Herbe aux gueux,  Clématite vigne blanche

Clematis vitalba

Éranthe d'hiver-Hellébore d'hiver

Eranthis hyemalis

Ficaire à bulbilles, Ficaire fausse renoncule

Ficaria verna

Hellébore fétide, Pied-de-griffon

Helleborus foetidus

Populage des marais, Sarbouillotte

Caltha palustris

Queue de souris naine, Ratoncule

Myosurus minimus

Renoncule à tête d'or, Renoncule Tête-d'or

Ranunculus auricomus

Renoncule âcre de Fries

Ranunculus acris subsp. Friesianus

Renoncule bulbeuse

Ranunculus bulbosus

Renoncule des champs, Chausse-trappe des blés

Ranunculus arvensis

Renoncule flammette, Petite douve, Flammule

Ranunculus flammula

Renoncule rampante

Ranunculus repens

Renoncule scélérate, Renoncule à feuilles de Cèleri, Mort aux Vaches

Ranunculus sceleratus

Rédigé par ANAB

Publié dans #Fleurs jaunes, #Biodiversité de notre région

Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article
T
Merci pour cet article instructif, les superbes photos et le très utile tableau nous permettant une petite révision; <br /> Je n'aurais pas deviné la plante du quiz sans l'indice de la fleur; je n'avais jamais vu/observé ces feuilles sur une renoncule.
Répondre
A
Merci beaucoup Toll. Sans doute cette Flammule n'est pas très présente chez toi. <br /> Bonnes découvertes.